𝔏𝔞 𝔅𝔢𝔩𝔩𝔢 𝔢𝔱 𝔩𝔞 𝔅𝔯𝔲𝔱𝔢 (⚤) - TOME 1

VI

- Malycia -

Je ne me donne pas à n'importe qui, mais ce bel inconnu fait exception à la règle. Il a su remplir le vide laissé par Chrisley, à la suite d'une frustration monumentale. C'est comme ça qu'il aurait dû me baiser. C'est comme ça que je voulais me faire baiser. Et étrangement, je ne ressens absolument aucune honte à m'être donnée de la sorte.

- Vous avez une salle de bain ? Je demande en revenant dans le salon, seulement vêtue de mes bas et de mes porte-jarretelles.

Il a repris son déménagement et ne m'adresse déjà plus aucune attention.

- À l'étage.

- Et vous avez du démaquillant ? Je pense que non mais-

- À l'étage, répète-t-il en me coupant.

Je grimace, mais relève la tête fièrement en passant près de lui. Je monte un petit escalier en bois et trouve une grande salle de bain équipé d'une baignoire.

- Oh le pied ! Je m'exclame en m'approchant du rêve de tout locataire.

Je ne tarde pas à faire couler de l'eau très chaude et pendant que je remplie le bain, je cherche de quoi nettoyer mon visage dans les tiroirs. Bingo ! Je trouve un fond de démaquillant et du coton.

Après avoir enlevé tout mon maquillage et retrouvé mon visage naturel, je plonge dans l'eau bouillante. J'attrape un gel douche au hasard pour en verser un peu dans le bain et jouer avec la mousse qui se forme.

Les murs de la salle de bain captent la chaleur et le miroir se retrouve couvert de buée. Avec une pince trouvée près du démaquillant, je relève tous mes cheveux, que je compte laisser secs, et m'enfonce dans la baignoire, jusqu'à ce que l'eau arrive au niveau de ma nuque. Je ferme les yeux et je profite enfin du calme.

Au bout d'une vingtaine de minutes, en entendant des pas dans l'escalier, j'ouvre les yeux. Le mystérieux propriétaire entre dans la salle de bain comme chez lui et plante ses yeux noirs dans les miens. Il avait l'air tellement sûr de lui dans sa démarche, prêt à me dire quelque chose, que lorsqu'il se fige et garde la bouche entrouverte, je regarde à ma gauche pour m'assurer qu'il n'y a pas un fantôme dans la salle de bain.

- Quoi ? Je lui demande en fronçant les sourcils.

Il referme sa bouche, crispe sa mâchoire carrée et retrouve son sérieux.

- Tu as fini avec ce qu'il y a dans les tiroirs ?

- Hm...

J'essaie de faire preuve d'autant de dédain et d'ignorance que lui, mais lorsqu'il secoue un sac-poubelle pour jeter tout le contenu des tiroirs, je ne peux m'empêcher de l'observer. Son dos est large et son pantalon à pince moule son petit cul. Les boutons sur ses fausses poches sont comme deux yeux qui m'invitent à m'approcher.

- Vous voulez prendre un bain avec moi ? Je lui propose en appuyant ma tête sur le rebord de la baignoire.

Il se retourne, m'observe, puis jette son sac au sol dans un geste presque énervé. Quand il avance, je lève les yeux sur lui en jouant avec la mousse. Comme dans les films, il se baisse en s'appuyant sur un genou et glisse sa main dans l'eau.

- Non. Maintenant que tu n'es plus mariée, tu ne m'intéresses plus.

Il me lance un clin d'œil amusé puis se redresse et retourne à son sac-poubelle. Il vide le second tiroir et quand il sort une brosse à dents neuve, il l'ouvre et la dépose sur le rebord du lavabo en me regardant.

- Tu pourras te laver les dents, parce que tu pues de la gueule.

Je ne suis absolument pas offusquée. Au contraire, il me tend une énorme perche pour lui montrer ma répartie.