XXXIV

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- Adrian -

Je n'ai mangé dans des restaurants qu'avec mon père, mais ça fait des mois que je n'en ai pas fréquenté un. Pour Malycia, je le fais. Le choix du restaurant lui est revenu, et elle a préféré manger asiatique. Je suis plutôt adepte de la cuisine italienne, mais ce soir, je fais de très gros efforts. Je ne suis pas fan de poisson en général. Et puis on dit que le sperme prend le goût de ce qu'on mange. J'aimerais éviter de dégoûter Malycia de quelque chose qu'elle semble adorer.

Nos précédents efforts nous ont ouvert l'appétit et j'avais envie de quelque chose de romantique, un truc que je ne fais jamais. Notre relation ne fait qu'évoluer, je ne voulais pas que Malycia soit la seule à s'ouvrir à de nouvelles choses. Par contre, elle ne m'a pas laissé le choix que d'accepter un restaurant asiatique, sous prétexte qu'elle n'avait pas eu « sa récompense » lors de notre jeu. J'avais déjà effacé ce moment de mon esprit, mais pas elle. Malycia est déterminée à me faire payer mon manque de fair-play.

Je déteste ce genre de « restaurant populaire », où tout le monde se mélange, surtout les familles et leurs enfants. Et puis cette odeur de poisson... Ce n'est vraiment pas ce dont j'ai l'habitude. C'est pourquoi je me montre un peu rude avec le serveur qui nous place, afin qu'il choisisse une table plus isolée, plus intime. Il nous a donc placés vers le buffet des desserts. Moins de monde y passe, et l'odeur est plus sucrée. Ça nous évite également de crever de chaud avec les plats et la présence de la foule. Dans ce coin frais, je peux aussi admirer les jolis tétons de Malycia, à travers sa chemise.

La thaïlandaise n'a pas changé de tenue, moi non plus. On est beaucoup trop chics pour ce genre d'endroit, mais j'ai perdu, je dois l'accepter. Ce sera asiatique, et c'est tout. Au moins, la voir se trimballer dans cette tenue au milieu des mères outrées me fait mourir de rire. Quand elle se lève pour se servir, soit je l'accompagne, soit je la suis attentivement du regard. Les mains baladeuses sont courantes, et je sais qu'un homme coincé avec sa famille rêve de grandeurs, d'autres horizons. Malycia est la plus belle femme présente dans ce restaurant, tous les regards sont sur elle, bons ou mauvais. Mais je tiens à ce qu'ils sachent qu'elle est à moi.

Je suis facilement tendu dans cet environnement. Il y a trop de bruit, trop d'agitation et trop de mères parfaites qui s'offusquent de voir Malycia dans des vêtements aussi sexy. Comme si leurs enfants n'allaient pas grandir et sucer des bites, eux-aussi. Je sais aussi que Malycia est de nature très confiante, très à l'aise avec son corps. Mais je n'arrête pas de me demander si ma présence a quelque chose à voir avec ses provocations. Ça me plairait de savoir qu'elle se sent en sécurité et surtout, qu'elle sache que je ne l'empêcherai jamais d'être elle-même. Parce que c'est justement cette personnalité hautaine et tentatrice qui me fait l'aimer.

- C'est ça qu'on mange, en Thaïlande ?, je lui demande en pointant son assiette du bout de ma fourchette.

- J'en sais rien, répond-elle, la bouche pleine de riz.

- Tu ne connais pas la nourriture Thaïlandaise ?

- Non.

Elle soupire et me fusille du regard, comme si je l'avais insultée.

- Et avant que tu ne me poses la question : Non, je ne parle pas thaï. Par contre, je suis bilingue en anglais.

Je sens une pointe de fierté dans son regard lorsqu'elle évoque l'anglais, mais beaucoup de lassitude face au thaï. Toutes ces questions sur ses origines semblent la vexer, alors que j'aimerais en apprendre plus. Et je ne peux pas frustrer ma curiosité.

- Tu n'y es jamais allée ?

- Non.

Je repose ma fourchette en agitant la tête, sidéré.

𝔏𝔞 𝔅𝔢𝔩𝔩𝔢 𝔢𝔱 𝔩𝔞 𝔅𝔯𝔲𝔱𝔢 (⚤) - TOME 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant