XXVI

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- Adrian -

Je n'ai jamais autant baisé de ma vie. Ce n'est pas une nécessité pour moi, mais un petit plaisir impulsif. Si la fille me plait, que j'ai senti une connexion charnelle entre nous, et qu'elle est réceptive à mes avances, je fonce. Je l'invite dans un bar chic ou un bon restau, puis je la baise. Généralement, ce n'est qu'un coup d'un soir, parce que les femmes découvrent vite que je ne suis pas un homme à marier et surtout, qu'une relation à longue durée ne m'intéresse pas.

Malycia est une exception à toutes les règles que je me suis imposé. Je ne compte même plus les fois où je l'ai sautée. Elle m'excite dès qu'elle ouvre la bouche, alors je me sens obligé de la faire taire en lui enfonçant ma bite au fond de la gorge. Le pire, c'est qu'elle aime ça.

Oui, j'ai perdu le pari. J'en ai conscience. J'ai perdu, mais je n'ai pas tenu mes engagements. Impossible quand on est face à une créature aussi venimeuse. J'ai dû prendre les devants et la punir de m'avoir fait perdre. Avec n'importe quelle autre femme, j'aurais résisté. J'aurais attendu qu'elle se mette à genoux et réclame ma queue. Avec Malycia, c'est moi qui ne peux pas résister. Son regard, son sourire, son corps, sa voix... tout m'excite. Et quand je suis excité, je deviens violent.

Même si Malycia a reçu sa sentence comme une récompense, elle ne comptait pas en rester là. Elle savait qu'elle avait gagné, et si elle ne pouvait pas me dominer comme prévu, elle voulait que je paie pour ses services. Elle voulait littéralement que je la paie. C'est pourquoi je me retrouve dans mes propres galeries, armé seulement de ma carte bleue. J'avais pourtant appelé pour prévenir que je ne viendrai pas. Mes employés me reconnaissent tous et se posent des questions. Par chance, ils n'osent pas m'importuner, voyant que je viens en tant que client et surtout, accompagné d'une jeune femme pleine de vie.

La brune aime qu'on la regarde. Elle marche comme une mannequin, sourit à ceux qui la reluquent, balance ses cheveux d'un coup de main, et n'hésite pas à crier sur tous les toits qu'elle se fait entretenir. Elle touche à tout et parle fort. Je dois la reprendre toutes les cinq secondes pour lui demander de se taire, ou l'empêcher de mettre ses doigts sur les vitres ou les pièces les plus chères. Si elle repose un article au mauvais endroit, je m'exaspère et vais le ranger.

À force de râler après Malycia, une jeune vendeuse s'approche de nous avec un sourire commercial.

- Est-ce que je peux vous aider ?

Je n'ai pas le temps de refuser sa proposition que Malycia lui refile tout ce qu'elle avait dans les bras. La jeune fille se retrouve cachée par une montagne de fringues qu'elle tient à bout de bras. 

- Malycia, reprends tes affaires, je lui ordonne tandis qu'elle s'éloigne.

- Non, c'est bon, répond la vendeuse. C'est ma supérieure qui m'a dit de venir vous aider. Vous êtes le grand patron, c'est ça ?

Je penche légèrement la tête en masquant un sourire qui ne cesse de grandir. Je ne suis pas le grand patron, mais c'est mon objectif. Je suis déjà sur la bonne voie, alors savoir que les autres me voient comme tel, ça gonfle un peu mon égo. En même temps, je suis plus souvent présent que le fameux grand patron, de quoi me façonner une image.

- C'est ça.

- On m'a dit de vous proposer la cabine privée, par là-bas...

La vendeuse, dont la queue de cheval est si serrée qu'elle tire tous les traits de son visage en arrière, pointe de l'index une petite pièce sombre dans le coin de la boutique. Ces galeries sont plutôt huppées, alors presque toutes les enseignes possèdent une cabine privée, afin que les personnes les plus riches et les plus importantes ne soient pas dérangées par les simples clients.

𝔏𝔞 𝔅𝔢𝔩𝔩𝔢 𝔢𝔱 𝔩𝔞 𝔅𝔯𝔲𝔱𝔢 (⚤) - TOME 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant