S. Geto - Cauchemar

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J'ouvre les yeux. Le plafond déformé par l'obscurité de la nuit me donne la chair de poule. Je pose mon regard sur la pile de linge traînant sur la chaise de mon bureau, ressemblant pourtant maintenant à un intrus attendant que le sommeil m'emporte pour attaquer.

Je soupire, je sens les gouttes de sueurs rouler dans mon dos, c'est désagréable et stressant à la fois.

Je sursaute presque quand la lumière de la lampe de chevet s'allume. Je fu aveuglée une seconde, serrant la couette de mes doigts crispés.

- (t/p), appelle une voix.

Je tourne la tête vers le deuxième occupant du lit, que je n'ai pas osé réveiller suite à mon horrible cauchemar.

Après tout, je tiens à préserver le peu de fierté que j'ai encore face à lui... il m'a vu dans tant d'états, aussi.

- Allez viens, s'impatiente t'il.

Je m'assieds et il me tire sur ses genoux, relevant par ensuite mes cheveux. Il les attache avec l'élastique de son poignet et prend ma tête en coupe pour m'obliger à le regarder.

- Ça fait une demi-heure que tu te chies dessus, t'as pas pensé à me réveiller ?
- Pourquoi t'as rien fait si tu étais au courant ? Boudais je en fronçant les sourcils.
- Parce que tu es celle qui dois venir me parler, andouille. J'aurai respecté que tu ne dises rien, tu sais...

Je pose ma joue sur son torse et soupire.

- Je t'ai réveillé ? Marmonnais je.
- Je reconnaîtrais l'odeur de ta peur à des kilomètres,
(t/p)..., explique t'il.
- T'es bête...
- Pff, toi alors ? Ricane t'il.

Je souris. Ça va beaucoup mieux.

- Alors, ce mauvais rêve ? Tu vas pas me dire que je me suis réveillé sans entendre les idioties que ton cerveau a créé ? Dit-il, attendant, après quelques minutes de silence, que je parle.
- C'est à cause de toi, de toute façon. Je t'ai dit pas de films d'horreurs et t'as pas écouté ! Ralais je en relevant la tête vers lui, faisant la moue.
- Tu sais que y'a pas moyens qu'Annabelle vienne ici, s'en prenne à deux exorcistes qui ne lui ont rien fait et qu'en plus, arrive à les tuer, hein?
- Arrête ! Tu admets qu'elle est réelle... !
- Ouais, mais à l'autre bout du monde.
- Mais tu comprends pas, si elle existe y'en a d'autres, expliquais je en le prenant par les épaules, le résonnant autant que possible.

Il sourit, plisse des yeux et embrasse mon front.

- Tu sais que ce qu'on combat tout les jours, c'est du même ressort ?
- Ils font clairement moins peurs, répliquais je.
- Demande à n'importe qui, ils préfèrent la poupée au monstre gluant et sadique qu'ils ne peuvent même pas voir avant d'être attaqués.

Bon, il marque un point.

- En plus, si on croise un poupée maudite, et qu'on l'exorcise, c'est bénef pour nous et l'esprit, ajoute t'il.
- Ouais... mais bon, tu ferras le boulot, hein !
- Tout pour toi.

Il m'embrasse doucement et pose ensuite son menton sur mon épaule, respirant doucement dans mon cou. Le sommeil s'empare lentement de moi, et Monsieur décida de parler, comme s'il le faisait exprès.

- Ça te dis d'aller profiter du beau temps en allant à la fête foraine aujourd'hui ?
- Mmh, si tu veux, marmonnais je.
- Je vais essayer de ne pas en parler à Satoru, sinon il va vouloir venir et nous coller les basques...
- T'as pas tord, gloussais je.

Il relève la tête et m'embrasse la joue, le front et enfin les lèvres. Il se laisse glisser pour s'allonger et toujours en me tenant dans ses bras, éteint la lumière à sa gauche. Je ferme les yeux et me base sur sa proposition de sortie pour commencer un nouveau rêve. Rien ne peux se passer si mon noiraud préféré est à mes côtés, après tout.

- Hey, chuchote t'il.
- Mmh?
- Mets toi dans la tête que... que de soit Annabelle ou Ted Bundy qui en a après toi, je serai toujours là pour t'aider et protéger tes fesses de peureuses... okay ?
- Sympa, râlais je.

Il rigole. C'est sa manière de réconforter ceux qu'il aime. C'est pas si grave qu'il bafouille, en réalité je sais qu'il ferra tout pour que personne ne me fasse de mal. C'est un ours en peluche, ce type. On dirait pas, hein ? Je vous jure que si.

- Merci, Suguru, chuchotais je avant de bailler.
- T'es mignonne quand tu t'y mets, remarque t'il doucement avant de ricaner.

J'ignore sa blague douteuse et me blottit contre lui. Il a chaud, ne ronfle pas et est super attentionné, même quand je le réveille à trois heures du matin pour un bête cauchemar. Il est parfait...

- Et la prochaine fois...
- Suguru..., soupirais je.
- Promis je te laisse dormir. C'est juste que si je te dis pas tout, c'est moi qui vais trop penser et tout et tout...
- Vas-y ! Dis-je en relevant la tête, claquant légèrement la sienne de ma main pour qu'il arrête de tourner autour du pot.
- Oui, pardon, orgh...

Une seconde de silence, j'ai l'impression qu'il se fou de moi, ce trou du cul à la chevelure de princesse.

- La prochaine fois, préviens quand tu sens que ça te fais trop peur, on peut toujours quitter la salle pour aller manger un bout...
- D'accord, mais je te jure que je t'avais prévenu.
- Je croyais que tu blaguais !
- Ouais bah, non.
- Après, ça faisait pas si... peur que ça...
- Oh !
- Pfff-bahhahaha.

Je finis par rire avec lui, même si je savais qu'il se moquait de moi. Après tout, on l'a vu, ce film. Et il était bien fait donc ce n'était pas de l'argent gâché. Mais je vous jure que la prochaine fois, c'est moi qui choisis, même si on doit aller voir un truc stupide ou cliché, je choisirais !!

Mais j'ai vraiment hâte de me réveiller dans quelques heures pour m'amuser avec lui. Et même si Satoru aka le boulet du groupe se ramène, je pourrai pas être plus heureuse.

C'est bête, mais je crois que c'est le principe de l'amour. Être satisfait d'une attention, heureux d'un geste, gêné d'un autre...

Décidément, je n'ai jamais découvert autant de choses et ressentis autant de sentiments que depuis que je suis en couple avec mon amour du collège : Suguru Geto.

Et j'espère que ça durera toute la vie, car je me sens tout simplement bien. Tout est apaisant, et j'aime ça.

Jujutsu Kaisen x ReaderOù les histoires vivent. Découvrez maintenant