Chapitre 21 : Fairy Montain

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ENTORA

Le lendemain, la caravane reprend sa rapide traversée des Marches du Nord. A la surprise des Itinérants, mais pas des Frontaliers, une fine pellicule de neige a recouvert le pays pendant la nuit. Elle crisse légèrement sous les sabots des chevaux. La neige n'esf pas rare en Gwendalavir, mais il n'y avait que dans les Marches du Nord qu'elle est aussi régulière.

Assise sur le banc d'un char je suis accompagnée d'une jeunes Itinérantes. On s'était mise en tête du convoi, juste derrière le jeune garçon qui dirige cette expédition. Edwin de son prénom, c'est ainsi que j'ai entendu les autres Frontaliers l'appeler.

Je ne sais pas contenir ma surprise. Encore moins en apprenant qu'il était bel et bien à la tête de cette mission de la bouche du frère du Roi. Mais je suis vite rassurée par le sang-froid à toute épreuve, typique de son peuple, qu'il arbore en permanence.

Espérant être un peu plus éclairée sur le pays que nous traversions actuellement, je place mon attelage à son niveau. J'obtiens à peine un regard en coin de sa part auquel je réponds d'un sourire tandis que ma jeune compagne de banc essaye de se faire la plus discrète possible.

– J'ai entendu que c'était courant chez vous. La neige durant l'été.

– Il arrive qu'elle tienne jusqu'en mai.

Je vois, renfermé, mais enclin à parler s'il le faut.

– C'est un très beau pays, je complimente pour relancer la discussion.

– Et bien dangereux. Vous êtes les rares étrangers qui sont entrés ici. Certes sous escorte, mais il faut être cinglé pour venir ici sans savoir se défendre.

Pas très sympathique.

- Mais c'est ce qui fait le charme, conclut le jeune homme en haussant les sourcils de manière moqueuse.

Si le but était de refroidir l'ambiance encore plus, c'est réussi, mais je ne m'avoue pas vaincu :

– On raconte des tas de légendes sur ce pays et les gens qui y habitent. J'adorais...

– Bon écoutez, je ne vais pas tourner autour du pot très longtemps, déclare-t-il, visiblement ennuyé par la conversation. Vous ne saurez rien de ce pays, vous en ressortirez aussi ignorante que vous y êtes entrée.

La petite réplique piquante attire l'attention des autres Frontaliers qui se trouvent autour.

– Les mystères du Nord restent dans le Nord, annonça le frère du Roi.

Il glisse un regard désapprobateur à Edwin qui se contente de l'ignorer.

– Quels mystères ? j'insiste tout de même alors que ma compagne fait en sorte de devenir le bans.

– Des mystères que l'on garde des gens comme vous, répondit froidement le jeune garçon aux cheveux gris.

Cela pique quelque chose en moi qui me fais fulminer intérieurement. Je m'apprête à demander ce que sont les « gens comme elle » mais suis prise de court :

– Des gens qui accorde leur confiance à des barbares.

Les Thüls. Le peuple guerrier de l'Ouest de Gwendalavir. Considérer comme des sauvages par certains, des bouchers, ils sont pourtant très sympathiques envers ceux qui les connaissent. J'en connais beaucoup pour en avoir rencontré à chaque expédition. Et je connais la haine que se portent ces deux peuples. Pour l'égo même si je dois me l'avouer, les Frontaliers sont certes moitié moins nombreux, moins imposant physiquement, ils impressionnent par leur simple regard. Et leur dangerosité transpire de chaque pores de leur peau.

Sons of Merlin - Dark ShadowsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant