Mai 1494
Après l'Age de MortADEL
Nous avons dû abandonner les voitures à Al-Chen.
La famille impériale ne se déplace pas en sautant. Non, des heures, des heures de calèches voilà comment nous nous déplacions. Car on ne se mélange pas à la plèbe en prenant le train. Pourtant j'adore le train. Du moins de ce que je me souviens être le train lorsque la voie a été inauguré, il y a onze ans. Nous n'avions fait qu'un arrêt avant qu'une voiture vienne nous récupérer et nous ramener au palais.
J'ai appris à passer le temps en voiture. Mais il fallait que ça paraisse digne et que je donne pas l'impression de m'ennuyer. Aucun souverain ne devrait être las de traverser ses terre.
Heureusement je sors si rarement d'Al-Jeit ou même du palais que ça en devient une activité à part entière. Sauf lorsque les foules se pressent sur les routes au passage des voitures impériales dans leurs campagnes. Ce n'est pas que je n'aime pas les gens mais ça me met mal à l'aise d'entendre tant d'inconnus scinder mon nom comme s'ils me connaissaient alors que moi je ne les connaît pas.
Mais c'est pour dissimuler ce détail que la Maison Impériale organise cette comédie.
Cette fois le voyages est différent. Cela fait bien six jours que je n'entends que le crissement de la neige sous les pas de mon cheval. Les routes, plutôt les pistes, ne sont plus entretenues au nord d'Al-Chen.
Au Nord.
Jusqu'à il y a une semaine je ne me représentais les Marches de Nord que comme... et bien la moitié Nord du territoire de l'Empereur ! Tout ce que je savais au sujet de cette région c'était les livres et mes professeurs qui me l'avait appris. Et malgré des descriptions plus que précises sur le climat et le paysage, rien ne me préparait à ce qui m'attendais à à peine cinquante kilomètre de la cité d'Al-Chen.
Une frontière, blanche de neige, comme tracée à la main qui délimite les Marches du reste de l'Empire où l'hiver a cessé il y a quelques semaines. Franchir cette limite naturelle marquait notre entrée dans un territoire non seulement hostile, mais qui n'était pas vraiment à nous.
En avançant parmi les successions de plaines et forêts blanchies, en montée, en descente, j'avais de plus en plus l'impression d'être chez quelqu'un d'autre. Quelqu'un qui ne voulait pas qu'on le dérange. Malgré une escorte plus que compétente composée de gardes de la Légion Noire, notre élite. Enfin, si on exclu les Frontaliers.
Que je le veuille ou non mon esprit traçait toujours une frontières entre les Alvariens et les Hommes du Nord. Et alors que la neige n'avait pas cessé de nous tomber dessus ces six derniers jours, je sentais surtout le poids alourdissant de regard tapis dans l'ombres des pins.
Me détournant de mes fabulations sordides, je tente tant bien que mal de me réchauffer. Le manteau de cuir et de fourrures couteuses sur mes épaules ne parvenait pas à maintenir au chaud. J'ai refusé plusieurs fois ceux que me proposaient les soldats impériaux qui nous accompagnaient même si juste un plaid sur mes cuisses m'aurait soulagé.
Nous avions troqué le confort d'une voiture et d'un cocher pour une vingtaine de montures qui avait un peu plus alourdis les dépenses engendrées par ce voyage. Quand je dis nous c'est mon père, ma mère, mon précepteur Cleon, six serviteurs, moi et la douzaines de chevaliers qui nous entourent. Et ces derniers n'étaient pas plus à l'aise que nous sur leurs montures.
Les chevaux que nous a confiés l'éleveur sont nettement plus fins et plus petits que les montures de guerre qui transportent l'armée impériale ou la Légion Noire. Si ça ne paraît pas les déranger plus que ça, cela déséquilibre leurs cavaliers engoncés dans leurs armures de vergalith. Et il a beau être le métal le plus noble et le résistant de Gwendalavir il n'en restait pas moins rigide pour enchaîner des journées de monte.
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Sons of Merlin - Dark Shadows
Fantasi(Update Samedi ou Dimanche) À l'aube d'une nouvelle guerre, Katermere est le dernier rempart entre le continent et la menace qui sévit au Nord. Mère des derniers guerriers de la Lumière qui préservent Gwendalavir, les Frontaliers. Edwin, Prince des...