Chapitre 25 : Fucking Crown Prince !

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HANDER

Je suis finalement resté toute la nuit avec Edwin. Il a vomit à deux reprises dans la nuit. A chaque fois il est revenu à son lit, épuisé et les larmes aux yeux. Je me suis occupé de lui jusqu'à ce que la douleur disparaisse, assez pour qu'il ne se rendorme. Il a eut le courage de finir une carafe d'eau pour compenser mais je n'ai pas essayé de lui faire prendre quoique ce soit, il ne l'aurait pas garder de toute manière.

Le lendemain matin je l'ai gardé dans son lit après lui avoir fait prendre une douche. Edwin était complètement ailleurs, je ne sais pas si c'est de l'épuisement, de la honte ou une volonté pure et simple de m'ignorer. N'empêche, il ne dit et ne fait rien pour m'empêcher de prendre soin de lui.

J'attends d'avoir une discussion avec lui mais il n'est pas en état. Et au fond je sais pourquoi il a réagi comme ça. Je ne dis pas qu'il a eu raison, mais je le connais mon garçon : il n'aurait pas fait ça dans le seul but de me contrarier. Il y'a une autre raison, même s'il ne veut pas se l'avouer.

Il y'a un mal-être dans sa réaction, dans les mots qu'il m'a murmurer hier. Et je sais qu'il est trop intelligent pour se foutre en l'air, volontairement, dans le seul but de me faire culpabiliser. Un mal-être qui ne lui appartient pas mais qu'il a peur de voir devenir sien.

Edwin est de nouveau blotti sous sa couette, recroquevillé autour de son estomac douloureux. Aidan est passé voir Ria pour son traitement. Avec de l'alcool dans son système elle a préféré retarder sa prise de douze heures, il le prendra plus tard, quand il aura finit de purger.

Je passe mes doigts dans ses cheveux nattés lâchement, et reste près de lui. De toute manière, on est dimanche, j'ai bien le droit à un jour de congé.

Apaisé par le sommeil et calme comme il l'est à présent je me permet de regarder mon fils. Ça fait deux semaines qu'il nous ignore. À table règne un silence malaisant entre nous trois qui contamine les discussions de toute la famille. Mais bon, c'est la vie ! et quelque part je m'y attendais un peu. Qu'il m'en veuille hein, pas qu'il se foute en l'air. Cette soirée c'était qu'une excuse pour que ça ne choque pas le reste du monde. Il l'aurait fait d'une autre manière quoiqu'il arrive. C'est sa manière de punir.

Jusqu'à maintenant je ne lui ai jamais reproché de vouloir autre chose que ce que son sang ou son rang lui imposait. Moi même ce rôle, cette couronne, on me la mise, et je l'ai prise !, plus par nécessité que par envie. Je l'ai prise parce que c'était mon devoir. Kassan n'était plus en état de le faire.

Des heures et des heures au bloc, six opérations pour tenter de sauver sa main, pour finalement la voir se faire enlever. Le voir dépérir sous mes yeux, à 15 ans ça marque. Voir la personne qu'on aime le plus au monde se laisser petit à petit mourir, crever à petit feu. Il ne pouvait plus rien faire, se battre par dessus tout, ce pour quoi il était doué, bien plus que moi. Dépérir dans sa chambre l'a coupé du rôle dont il voulait, voulait vraiment. Depuis petit le Roi, notre père, le fascinait plus que tout. Il voulait être comme lui. Il l'admirait tellement qu'il ne voyait pas les défauts que notre père avait. Ne pas être présent, ne pas être là, ça ne le choquait même plus. Il a fallut qu'il reste plus de vingt quatre heure à la maison sans être à sa botte toute la journée pour qu'il s'aperçoive que Papa n'était pas là. Pas là pour moi en tout cas.

Des années à le voir en colère contre tout, tout le monde, lui-même en particulier.

Mais jamais moi.

Moi qui suis responsable de son amputation, depuis le début. J'ai dû reprendre sa vie, là où il l'a laissé, c'était plus qu'un fantôme à cette époque. Et maintenant je vais prendre celle de mon fils, lui arracher non pas ce qui lui incombe mais ce qui lui appartient, lui appartient réellement.

Sons of Merlin - Dark ShadowsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant