Chapitre 27 : Lovely Creature

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ADEL

J'ai étrangement bien dormi, dans ce lit qui n'est pas le mien. Malgré la faible altitude je commence à ressentir les effets du mal des montagnes : maux de tête, nausées, étourdissements... Heureusement la fatigue du voyage, et de ma longue soirée d'hier, m'ont assommés mais ce n'est pas dit que je recommencerai ce soir. A deux mille mètres je ne devrais presque rien ressentir mais ayant grandi sur les grandes plaines de la capitale mon corps n'est pas habité à une si faible pression atmosphérique.

Je devrais demander quelque chose contre ce malaise mais ce n'est pas dit que les Frontaliers en ont. Mais ils naissent littéralement avec, le manque d'oxygène, ils le connaissent avant même de venir au monde. Je ne veux pas me ridiculiser plus que je ne l'ai déjà été.

La Citadelle est stratégiquement située au pied de la plus haute montagne de l'Empire, le Katermere. Ainsi depuis le Nord elle est impossible à situer précisément par les Raïs, car dans son couvert, en plus du bouclier. Comme la plus grande majorité des Marches du Nord, Katermere se situe sur un haut plateau niché à deux kilomètres au dessus du niveau de la mer. Et ça j'avais pas besoin de cours de géologie pour le savoir !

En enfilant mes vêtements ce matin, j'ai remarqué une veste neuve en cuir posé au pied de mon lit. Je ne m'interroge même pas de la manière dont elle s'est retrouvée là mais je l'enfile avec délice. Elle est plus protocolaire que celle du fils du Roi. Moins courte.

Enfin prêt pour affronter une journée de migraine et de discussion politique entre les "pères de la Nation" je sors de la chambre qui m'est prêtée pour rejoindre un petit salon qui sépare mes appartements de ceux de mes parents. Ah oui, mes parents font chambres à part, mais ça je pense que c'était devinable.

- Bonjour Mère, dis-je en refermant la porte derrière moi.

- Bonjour Adel, me répond elle, sobrement. Nous prendrons le petit déjeuner avec la famille royale.

Je me retiens de marmonner un "je sais". Je connais l'emploi du temps de chacune des quatorze journées que je vais passer à la Citadelle. Elles se composent essentiellement de vide ou de figuration dans mon cas, pas besoin de me les rappeler.

Mon père nous rejoins et nous nous dirigeons vers les appartements royaux. Il est rare que l'empereur marche...seul. Il est souvent accompagné d'une demi douzaine de suivants, conseillers, gardes. Là il doit se contenter de sa femme et de son fils, les six pupilles/servants/noble lèche cul n'ayant pas été invités, mais ça n'impacte en rien l'aura qui l'entoure.

Comme il n'y a pas de serviteur en ces lieux, je me demande qui a dressé le petit déjeuner grandiose qui nous accueille. Une dizaine de plat de fruits, de pains en tout genre et de  viennoiseries, ainsi qu'une variété de charcuterie et d'œuf sous toutes les formes. Trois carafes de jus de différentes couleurs attirent mon regard. La table trône dans un salon baroque en pierre blanche, une cuisine occupe un des mur. La pièce est baignée de la lumière des grandes vitres qui décorent l'un des murs. Cet étage est véritablement décoré comme une maison de famille : il y a des plantes dans tous les salons, aucun tableau impersonnel et au contraire pleins de photos de famille plus ou moins datées.

- Ah ! vous êtes là, sourit le Roi Hander en passant la porte, main dans la main avec la Reine. Je vous en prie, installez-vous.

Ils sont tous deux habillés sobrement, pantalon de cuir et chemise en coton léger, on est samedi matin. Je me sens presque ridicule d'avoir passé autant de temps à m'habiller. Je ne porte rien de très fringant mais j'aurais dû lire entre les lignes quand Cleon a écrit "petit déjeuner" dans mon emploi du temps.

- Merci pour la veste, Mon Seigneur.

- Je vous en prie Mon Prince.

Elle est clairement neuve, l'a t-il fait confectionner spécialement pour moi ?

Sons of Merlin - Dark ShadowsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant