Je me réveillais péniblement, priant de toutes mes forces pour que tout cela n'ait été qu'un horrible cauchemar. Malheureusement, je sentis rapidement que je n'étais pas dans mon propre lit, j'avais froid, et j'avais l'impression qu'il m'était impossible de bouger. Quand j'ouvris les yeux, je vis deux espèces de cordes illuminées me restreindre les poignets et les chevilles. La pièce était sombre et peu de meubles s'y trouvaient, seulement une immense armoire entrouverte. En tournant la tête à ma droite, j'aperçus un visage connu, ses lunettes rondes posés sur son nez, les yeux fermés et la tête reposant sur son poing fermé. Je tentais de me sortir de là et fis tomber un plateau qui se trouvait à mes pieds en remuant. Il se réveilla brusquement et se précipita sur moi.
"Calmez-vous, dit-il la voix rauque. Je suis là pour vous aider."
Je lui jetai mon regard le plus noir.
"Ah oui? pestai-je. Alors pourquoi suis-je attachée?"
Il me regarda droit dans les yeux, conscient que la situation était absurde, baissa la tête, puis sortit sa baguette de bois en la pointant sur mes jambes et mes bras. Il fit un léger geste et murmura:
"Finite."
Je vis les liens se défaire et disparaître comme par enchantement. Il me releva doucement et je sentis une nouvelle fois cette décharge me parcourir le corps. Son regard s'assombrit, comme si lui aussi l'avait senti. Il fixa son regard dans le mien pendant un long moment pour essayer, je le pensais, de me déchiffrer. Je fis de même. J'en étais certaine, je l'avais déjà aperçu... dans d'innombrables rêves...
Il m'emmena sans prononcer un mot dans une autre pièce. Sur le court trajet à travers les murs sombres et peu éclairés du couloir étroit, je le vis se retourner à plusieurs reprises discrètement pour m'observer du coin de l'œil. Arrivés au fond du couloir, il me fit asseoir sur une chaise qu'il positionna en face de lui. Comme la précédente, la pièce dans laquelle nous étions était sinistre et obscure et, à cause de l'absence de lumière environnante, je ne voyais rien et n'avais aucune idée de l'endroit où je me trouvais. Je ne voyais que lui, assis devant moi, me fixant avec attention. Une femme aux cheveux gris lui donna une sorte de parchemin qu'il consulta un moment. Elle laissa un verre d'eau sur une petite table à ma droite et m'indiqua qu'il fallait que je le boive d'un signe de tête. J'hésitai un court moment mais, je ne sus réellement pourquoi, j'avais jeté un coup d'œil vers le jeune homme aux lunettes, comme si j'avais besoin d'avoir son aval. Il me fit signe de la tête de la même manière en indiquant le verre. J'avais atrocement soif et, même si j'appréhendais ce qu'il pouvait contenir, je ne pus me retenir de le vider d'une seule traite.
"Je vais devoir vous poser quelques questions, et il va falloir me répondre le plus honnêtement possible."
J'acquiesçais, inquiète, mais avec une envie irrépressible de tout lui dévoiler, pour je ne sus quelle raison. Le liquide que je venais d'ingérer n'était pas de l'eau, j'en étais certaine maintenant, par cette arrière goût âpre et cette sensation étrange qui me remontait dans la gorge.
"Votre nom complet?" dit-il, en repoussant un parchemin et une plume sur le côté.
Une plume et un parchemin... pensai-je. Quelle drôle de manière de prendre des notes... La plume s'agita toute seule, en attendant ma réponse.
"N'y faites pas attention, ajouta-t-il, calmement. Votre nom?
- Abigail Amelia Collins."
Je vis la plume tracer les lettres de mon nom rapidement, puis stopper net en attendant sa prochaine question. Ma tête tournait légèrement, je ne sus vraiment dire, en cet instant, si j'hallucinais ou non.
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HARRY POTTER et l'Héritière des Forces du Mal
Hayran Kurgu[Histoire se déroulant deux ans après la Bataille de Poudlard] Dans le village Moldu écossais de Glenfinnan, Abigail Collins et sa famille subissent des attaques d'hommes étranges encapuchonnés et masqués, créant la terreur sur leur passage. Des Man...