La douceur d'un rayon de soleil me tire de mon sommeil. Encore recroquevillée sur moi même, j'ouvre les yeux et découvre la beauté du spectacle que m'offre la forêt alors que l'aube se lève calmement et éveille doucement la forêt. Les premiers rayons du soleil sont doux et percent le dense feuillage. Cela crée un véritable Kaléidoscope qui ne met plus inconnu. Je le trouve même très agréable à contempler. Tous ces beaux reflets de lumières changeantes sur les parterres de fleurs sauvages. Ces puits de lumières qui pourraient presque annoncer l'arrivée d'anges à travers les arbres, vieux et sages, semblent toujours s'étirer plus haut vers la lumière.
Et comme le chant des oiseaux est agréable. Ce n'est pas en ville que je pourrais écouter ce genre de concert. Leurs mélodies résonnent à travers les bois comme une symphonie naturelle. Mes yeux sont attirés par des papillons aux ailes iridescentes qui dansent gracieusement dans les rayons du soleil. Il n'y a pas de doute la dessus la forêt est en vie, chaque brin d'herbe, chaque fleur, chaque créature semblent vibrer d'une énergie nouvelle. C'était un spectacle à couper le souffle, un moment de pure magie qui ne pouvait être trouvé. A la croisée de racines, je peux apercevoir un renard, en pleine partie de chasse. Comme il est beau, avec son pelage rouge telle les flammes incandescentes d'un feu de camp. Je m'étire. Mes jambes et mon dos me font mal, dans quelle position ai-je donc dormi ? Je me cogne la tête contre le tronc. Aie. Je me frotte la tête. Au moins c'est fait. Je récupère ma petite dague et la range dans mon sac que j'enfile en bandoulière. Je regarde autour de moi. Par où suis je arrivée ? Dans quelle direction aller ? J'espère ne pas recroiser cette grenouille. Un frisson me parcourt lorsque je repense à cette dernière. Quelle horrible créature.
La faim et la soif se font ressentir. Malheureusement, cela va devoir attendre. Je n'ai ni provision, ni eau.
Je me saisis alors de la boussole après m'être rappelée de son existence. Le soleil se lève à L'est. La cité de Tean est au nord. A priori derrière moi. Je dois me diriger partout sauf au nord. Un peu de courage et en route. Je glisse de nouveau la boussole à sa place. Je dois voir cela comme une grande aventure. A l'instar de mes héros de romans. En réalité, cela me plaît de me sentir comme eux, à la fois impatiente de découvrir de nouvelles choses mais aussi effrayée par cet inconnu qui se profile devant moi. C'est un peu comme se jeter dans le vide mine de rien. Car je ne connais rien. Ni la langue, ni la géographie, ni la culture. Je repars comme à zéro dans mon éducation. Je ne connais même pas les politiques, les lois de ce pays. Si cela se trouve, je suis totalement dans l'illégalité pour avoir dormi dans la forêt du "Seigneur" comme l'appelait Miss Green Apple. Je manque même peut être de respect envers une divinité. Si c'est le cas, j'espère qu'elle m'excusera, je ne suis pas d'ici mais d'une contrée lointaine, qui peut être n'existe pas pour les gens d'ici. D'un bon pas j'avance. Au détour d'un arbre je crois apercevoir un Jackalope. Une sorte de lapin à cornes, connue dans les mythes du folklore américain. Mi lièvre, mi antilope, il est décrit comme étant farouche et difficile à observer. Pourtant ce dernier, ne semble pas du tout se préoccuper de moi et vit sa vie, il continuant de brouter les quelques boutons d'or et trèfles qu'il croise sur son chemin. Est ce qu'ils connaissent les humains dans ce drôle de monde ?
Honnêtement, je me demande ce que je vais trouver au-delà de ces arbres. Une chose est drôle c'est que chaque arbre semble différent, chacun est unique, particulier. Je me sens si petit au milieu de ces grands arbres, cela change de ceux qui peuplent les forêts autour de ma ville natale. Je dis cela, mais en même temps cela fait déjà un bon moment que je ne les ai pas vu. Et je ne pense pas les revoir de sitôt même si un jour je reviens dans mon monde.
Un oiseau sort d'un buisson non loin de moi accompagné de ses petits, comme ils sont mignons. Je n'en ai jamais vu de pareil. Il ressemble à une perdrix mais beaucoup plus colorés, et plus grands. J'admire la splendeur de ses plumes multi-couleurs et la finesse de ses plumes. A l'instar de la forêt qu'il habite, il est semblable à un kaléidoscope qui change selon la lumière. A réflexion, Ses ailes sont comme des toiles peintes, et ses yeux sont égaux à des poe rava, des perles noires issus des îles paradisiaque de Polynésie française ou de Tahiti. Ce dernier n'est que de passage et à bien vite fait de disparaître dans un terrier. Je ne m'attarde pas plus longtemps. Je ne veux pas passer une seconde nuit dans cette forêt. Juste le fait de penser à cette solution me fait frémir. Oh non, je ne souhaite pas rencontrer le seigneur des lieux.
Le temps me parut alors très long, bien que j'étais curieuse de toutes les nouvelles choses que mes yeux percevaient.
Au bout d'un moment les arbres semblent alors se desserrer, s'espacer et gagner en liberté. La lisière de la forêt se dessine petit à petit, et une brise légère s'engouffre entre les troncs et fait virevolter quelques feuilles qui s'étaient détachées. J'en récupère une au vol. Elle est si belle. Je la détaille. Elle était tombée de l'arbre sans bruit, comme une plume. Dans une indifférence totale. Sa surface lisse et verte est presque transparente et laisse filtrer la lumière. Je la redonne à la nature avant de continuer mon chemin.
Me voilà à présent à la lisière, et devant mes yeux ébahis une grande étendue d'eau marque une certaine rupture dans le paysage. Le lac est si vaste que je ne peux pas percevoir l'autre rive. Où du mois à peine, qu'un seul trait d'horizon qui vacille sous la lumière du soleil, comme le ferait un mirage. Il scintille de mille feux sous les rayons du soleil. Parfois, bleu comme le ciel, parfois, blanc comme le coton, parfois, vert comme l'émeraude. Il ne cesse de changer de couleur. De petites vaguelettes se forment à la surface, causée par le mouvement du vent. Ce lac me donne l'impression d'être face à un puits de magie. Une magie par ailleurs puissante et vitale à la forêt qui s'étend en arc de cercle autour sur peut être des kilomètres. Ce lieu m'inspire quelque chose d'étrange, je ne saurais comment décrire ce sentiment. Mais il est comme le voyageur qui contemple une mer de nuage depuis les hauteurs d'une montagne. Il semble que ce dernier renferme des secrets millénaires, voire plus vieux encore. Et quels genres de créatures merveilleuses, et trésors inestimables se cache dans les entrailles de cette étendue bleue ?
Je m'approche de la rive et m'assois. Je peux bien m'accorder une petite pause ! Je plonge mes mains dans l'eau translucide. Elle est froide. Je récupère un peu d'eau dans les paumes de mes mains et la porte à mes lèvres. Espérons que je ne sois pas malade. J'ai trop soif pour la rechigner.
Je retire mes bottines qui me font affreusement mal au pied. Cela fait tellement du bien. Je récupère la carte et la déplie voyons. . . Me voici donc devant le Grand Lac. Il porte très bien son nom. Autant les villes sont très originales mais pour ce qui est de cet endroit sublime, je ne peux pas dire qu'ils se sont cassé la tête. Si je continue tout droit, je me dirigerai vers Temarlys. Si j'ai bien compris les figurés ce serait la ville principale de Viridis, l'une des quatre régions. Ai-je le courage de marcher jusqu'à là bas aujourd'hui ? Je range la carte et m'allonge dans l'herbe. Quelques moutons parcourent discrètement le ciel. Passant par moment devant le soleil qui est bien loin d'être brûlant. Je ferme les yeux et hume un grand bol d'air frais.
Ce calme, cela fait plaisir. Je n'ai jamais connu d'endroit aussi paisible. Je me sens cependant terriblement mal à l'aise. J'ai l'impression d'être épiée. Je me redresse tout en gardant bien mon calme. Je jette un coup d'œil par-dessus mon épaule. Je balais furtivement la lisière qui se trouve derrière moi. Je ne vois rien pourtant. Mais je sais que mon intuition dit vrai. Soudain, je m'arrête net dans tous mouvements . Je viens de voir quelque chose briller dans un buisson. Je plisse les yeux comme je n'ai pas une excellente vue de loin et distingue deux grands yeux verts qui me fixent de manière très intense. Je sens un frisson me parcourir l'échine. Qui ou quoi est-ce ? Un animal sauvage ? Un être fantastique ? Un ennemi ? Je n'ose pas bouger, de peur de provoquer une attaque. Je me sens comme une proie, piégée et vulnérable. J'essaie de garder mon calme. Je me fais sûrement des idées, mais je ne peux m'empêcher de trembler. Je remets mes chaussures au cas où je devrais de nouveau courir. J'attrape mon couteau que je glisse furtivement dans ma cape. L'être un bien perçu que je l'avais remarqué. Autant me mettre sur la défensive. Une main sur le manche du petit poignard. Je ne sais pas me battre et je suis certaine de n'avoir aucune chance. J'ai été formée aux lettres pas aux arts martiaux, encore moins au combat à l'arme blanche. Je me mets à trop penser, je pèse le pour et le contre pour découvrir à qui appartiennent ces yeux verts qui me scrutent sans ciller. L'angoisse monte, une boule se forme au niveau de ma cage thoracique. C'est le moment d'agir pas de réfléchir. Je ne peux pas lui laisser l'avantage sur moi. Surtout si c'est un sbire de cette sorcière de Miss Green Apple. Elle a pu me suivre pour avoir mon collier. D'un pas alors décidé mais trop tremblant, je me dirige vers le buisson. Mon coeur bat tellement vite qu'il pourrait sortir de ma poitrine.
-Je sais que vous êtes là.
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Afetis
ParanormalElisabeth Catherine Chevalier est étudiante en classe préparatoire littéraire. Son quotidien se retrouve bouleversé la veille de son dix-neuvième anniversaire. Parachutée dans un monde dont elle ignorait l'existence, elle devra affronter les danger...