Les rayons du soleil caressent ma peau. J'ouvre doucement les yeux et reste un instant allongée. Je m'étire et passe une main dans l'herbe fraîchement humide dû à la rosée matinale. J'émerge doucement. Je remarque que Rainn et Satira s'éveillent aussi. Camus, Calion et Arasel semblent encore bien endormi. Mélione s'assoit, vite suivi de Zielle. Naseria émet un grognement. Aramis se frotte les yeux.
Je me redresse.
Cela faisait déjà un moment que je n'avais pas fait une nuit aussi complète.
- J'ai bien dormi, dis-je en m'étirant.
Les autres commencent à se réveiller, chacun émergeant de son sommeil avec des étirements et des bâillements qui vont avec. Je remarque que quelque chose ne va pas. Rainn semble aussi l'avoir remarqué.
On a trop bien dormi en vue des circonstances.
-Où est Zaiden ? questionne Zielle.
Mon regard se porte sur les alentours. Il n'est plus là. Une sensation de malaise s'installe en moi. Je porte une main sur mon cou.
- Mon collier. murmurais-je.
-Quoi ? demande Rainn en s'approchant de moi.
La panique monte d'un cran en moi. Je me redresse et regarde autour de moi, par terre entre les brins d'herbe, sous mon sac, dans mes vêtements.
-Mon collier a disparu !
Rainn fronce les sourcils et commence à chercher autour d'elle. Les autres, alertés par notre agitation, se redressent et nous rejoignent.
- Qu'est-ce qu'il se passe ? demande Arasel, encore à moitié endormie.
- Le collier d'Elisabeth a disparu, répond Rainn en continuant de fouiller les environs.
- Et Zaiden aussi, ajoute Zielle, l'air inquiète.
Une tension palpable s'installe dans le groupe. Chacun commence à chercher frénétiquement, retournant les sacs, écartant les brins d'herbe, scrutant chaque recoin.
- Il faut le retrouver, dit Mélione d'une voix ferme. Ce collier est trop important.
- Et Zaiden ? Où peut-il bien être allé ? demande Aramis, l'air préoccupé.
Tout le monde s'arrête. C'est vrai Zaiden, c'est plus important.
- Peut-être qu'il est parti chercher quelque chose, propose Calion, essayant de rester optimiste.
- Ou peut-être qu'il a été enlevé, murmure Naseria, sa voix tremblante. Et les ravisseurs ont pris le collier au passage.
Un silence lourd s'installe. Chacun réalise la gravité de la situation. Il faut agir vite.
-Non ce n'est pas possible mon bouclier est encore actif. dit Sitara en douchant le dôme qui émet alors une petite lueur. On ne peut qu' en sortir pas y entrer.
-Alors ...
-Alors ... Zaiden nous a trahis, murmure Rainn, les yeux écarquillés.
-Non ! Je refuse de croire cela. s'exclame Zielle, Je le connais que trop bien, il ne nous aurait jamais trahi !
Zaiden est son frère jumeau, je peux comprendre sa réaction, mais comment expliquer sa disparition et celle de mon collier ? Rainn prend une tasse de la veille. Elle la sent.
- Il nous a drogués, murmure Rainn, les yeux écarquillés. C'est pour ça que nous avons si bien dormi. C'est du miel de Zebypus.
-Qu'est ce que c'est ?
-Les Zebypus sont une espèce d'abeille bleue qui produit du miel à partir de fleurs de sommeil. Quiconque en absorbe passe une bonne nuit. me répondit Calion.
Le rouquin s'approche et sent à son tour la tasse.
- Non, ce n'est pas possible, Zaiden ne ferait jamais ça, proteste Zielle, les larmes aux yeux. Sitara s'approche d'elle.
- Il faut se rendre à l'évidence, dit Mélione d'une voix grave. Il a pris le collier et il est déjà très loin.
- Mais pourquoi ? Pourquoi ferait-il ça ? demande Aramis, incrédule.
- Peut-être qu'il a été contraint, propose Calion. Ou peut-être qu'il a ses raisons, des raisons que nous ne comprenons pas encore.
- Peu importe ses raisons, il faut le retrouver, dit Sitara avec détermination. Et récupérer le collier.
-Non. S'il est de mèche avec Aeschylus, le collier est déjà perdu. Nous devons nous rendre au plus vite auprès de Iaso et aussi éclaircir ce mystère autour du collier. Il semblerait qu'il soit bien plus important qu'on le pense. .
-Et Zaiden ? demandais-je. Qu'est qu'on fait ?
-Il a choisi sa voie. Déclare-t-elle.
-Pour l'heure, on doit avant tout réparer la charrette. intervient Camus.
-Je vais t'aider dit Aramis.
Il est vite suivi d'Arasel.
-Occupez vous des chevaux. Ordonne Rainn à Zielle, Sitara et Calion. Et surtout vérifiez que tout va bien sur nos équipements. Nous, nous allons ranger le camp. dit-elle à mon attention et à celle de Mélione et Naseria.
Avec les efforts de tout le monde nous avons pu repartir sans encombre.
- Si tout va bien nous serons à Cuan-Geal ce soir. Déclare Arasel en montant sur son cheval.
Ainsi nous reprenons la route, et je me dis chanceuse de ne pas avoir atterri ici en premier lieu et même heureusement que nous avons passé la nuit à l'extérieur. La forêt est si sombre comparée à toute celle que j'ai pu observer.
Les arbres sont immenses, leurs troncs noueux et leurs branches s'entremêlent pour former un toit dense qui filtre la lumière du soleil, plongeant le sous-bois dans une pénombre perpétuelle. Je me surprend à percevoir en quelques troncs des formes, semblables à des corps. La fraîcheur est au rendez- vous. Le chemin est englouti par des amas de plantes en tout genre. Les feuilles, d'un vert profond, semblent chuchoter entre elles lorsque le vent les caresse. Des lianes épaisses pendent des branches, se balançant doucement comme des serpents endormis. Je n'ose pas imaginer le genre de bestioles qu'on peut trouver ici... Le sol est couvert de mousse épaisse et de fougères, rendant chaque pas silencieux et feutré. Des branches craquent à certains moments sous le poids de la charrette.
Dans les coins les plus obscurs, des fleurs luminescentes tapissent le paysage, leurs pétales émettant une lueur bleue, douce et apaisante. Elles contrastent avec les ombres profondes et ajoutent une touche de magie à l'atmosphère déjà envoûtante. De temps à autre, des feux follets apparaissent, dansant entre les arbres et disparaissant aussi vite qu'ils sont apparus. Des esprits ? Je l'ignore mais ils semblent toujours fuir à notre approche. Les bruits de la forêt sont tout aussi mystérieux. Le chant ou parfois le cri des oiseaux résonne, accompagné par le murmure des ruisseaux cachés et le craquement occasionnel des branches sous le poids d'animaux invisibles.
Mon regard se pose sur zielle, qui demeure silencieuse perdue dans ses pensées, les genoux repliés contre sa poitrine. Je suis un peu près sûre de savoir à quoi elle pense.
Je pose une main sur la sienne et lui sourit gentiment sans rien dire. Pourquoi dire quelque chose cela ne changera rien.
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Afetis
ParanormalElisabeth Catherine Chevalier est étudiante en classe préparatoire littéraire. Son quotidien se retrouve bouleversé la veille de son dix-neuvième anniversaire. Parachutée dans un monde dont elle ignorait l'existence, elle devra affronter les danger...