Chapitre 17

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Arasel aide Mélione comme il peut. Nous sommes en plein milieu de la falaise. J'ai le malheur de regarder le vide qui se présente à nous. Je m'appuis contre la falaise un peu plus. Je m'accroche le cœur suspendu dans ma poitrine. Un précipice de plusieurs centaines de mètres . Si nous chutons, aucune chance de s'en sortir. Nous avançons progressivement.

-Camus et Calion doivent nous attendre dans la vallée en bas. Déclare Rainn.

La descente est périlleuse et je sens que ça va être long. Chacun de nos pas doit être mesuré avec la plus grande prudence à certains endroits où le chemin se rétrécit. Le vent siffle autour de nous, comme pour nous rappeler le danger mortel qui nous guette à chaque faux mouvement. Le vent est froid... Que dis-je glacial. Quelques pierres tombent. Je sursaute.

- Tout va bien ? me demande Aramis.

-Oui... Oui, je vais bien.

Nous continuons à avancer. Arasel, avec une détermination silencieuse, continue de guider Mélione, son bras autour de sa taille pour la soutenir. Je peux voir la douleur dans ses yeux, mais elle serre les dents et avance avec la plus grande des difficultés.

Le chemin se rétrécit jusqu'à devenir un simple sentier. Les roches sont glissantes, humides de la brume qui s'élève des cascades. Je sens mon cœur battre à tout rompre, mais je me concentre sur la tâche à accomplir. Nous ne pouvons pas échouer maintenant. Ce serait trop bête.

Pendant une trentaines de minutes nous descendons. Soudain la troupe s'arrête.

- Attention, murmure Aramis, sa voix à peine audible au-dessus du bruit de l'eau. Il y a des gardes en bas, près de la vallée.

Je plisse les yeux et, en effet, je peux distinguer des silhouettes qui se déplacent avec agilité entre les arbres. Ils sont à la recherche de quelque chose... ou de quelqu'un....

- Ils nous cherchent, confirme Rainn, la mâchoire serrée. Nous devons les éviter à tout prix.

Nous nous arrêtons un instant, réfléchissant à notre prochaine action. Je n'ai aucune idée, je ne suis pas du tout stratège. C'est alors que Sitara, toujours aussi ingénieuse, sort de sa besace un petit objet brillant. L'objet ressemble à un petit losange bleu en cristal. Cette fille est pleine de ressources

- C'est un leurre magique, explique-t-elle. Il va créer une fausse piste et les éloigner de notre véritable direction. Mais pour qu'il fonctionne, nous devons nous rapprocher.

Nous continuons. Une fois plus proche, Sitara murmure une incantation et l'objet s'illumine d'une lueur bleutée avant de s'envoler vers la vallée. Nous observons, cachés derrière des roches. Le leurre se transforme en une sorte d'illusion. Alors que les gardes se précipitent après le leurre, s'éloignant de notre position, nous profitons de cette diversion. Nous reprenons notre descente. Je me demande où se trouve Calion et Camus. Est ce qu'il s'en sont sortis ?

Après plusieurs minutes de marche avec un fort dénivelé et un effort surhumain pour moi, nous atteignons le bas de la falaise. La vallée s'étend devant nous dans un mélange de ténèbres et de lumières diffuses. Tout est très silencieux. Les oiseaux ne chantent pas.

- Ils sont là, chuchote Naseria, pointant du doigt deux silhouettes qui nous font signe depuis l'ombre d'un grand chêne. Je vois les chevaux et la charrette.

Avec un bon pas nous nous dirigeons rapidement vers les deux hommes.

Camus et Calion nous accueillent avec des visages tendus mais soulagés. Ils nous guident rapidement dans un abri camouflé sous la végétation. Là, Mélione est immédiatement prise en charge. Arasel et Aramis l'ont fait allongé dans l'herbe mouillée par la rosée.

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