CHAPITRE 2

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CHAPITRE 2 - Le Corbeau et l'Agneau

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CHAPITRE 2 - Le Corbeau et l'Agneau

D'un geste las, j'enfonce mes clés dans la serrure de mon appartement et fait tourner la poignée. Comme à son habitude, la porte résiste, alors je donne un grand coup de pied dedans pour l'ouvrir à la volée. Elle s'ouvre avec un grincement plaintif, révélant l'obscurité de mon studio miteux. Je soupire. Finalement, je n'ai plus envie d'aller courir. Le programme d'une bonne douche fumante suivie d'une lecture réconfortante dans mon canapé-lit me fait déjà trépigner d'impatience.

Je baille à m'en décrocher la mâchoire et secoue la cheville pour envoyer valser ma première basket dans le vestibule ouvert sur le salon. Du bout des doigts, je me mets à chercher à tâtons l'interrupteur. Lorsque la lumière illumine la pièce, je n'ai pas le temps d'enlever ma deuxième chaussure qu'un hurlement s'échappe de mes lèvres et que mon cœur tombe comme une enclume dans ma cage thoracique.

Un inconnu est là. Chez moi. Assis nonchalamment dans mon fauteuil Voltaire, un de mes livres ouvert entre ses mains. C'est comme s'il était chez lui, détendu et complètement à l'aise dans mon espace le plus intime. Lorsqu'il entend ma voix, il relève les yeux vers moi et un sourire paresseux nait sur ses lèvres.

— Ah, te voilà enfin. Je t'attendais, lance-t-il d'un air détaché, comme s'il parlait à un vieil ami.

Un frisson remonte le long de mon échine tandis que ma voix, tremblante de colère et de terreur, explose dans la pièce.

— Bordel, mais qu'est-ce que vous foutez chez moi ?!

L'homme lève un sourcil, une moue amusée se dessinant sur son visage.

— Eh bien, c'est comme cela que les mortels accueillent leurs invités ?

— Vous êtes complétement taré !

En réponse, il ferme le livre et se lève. Ses pas mesurés le mènent le long de mes étagères encastrées dans les murs et ses longs doigts parcourent la rainure des ouvrages dans un examen méticuleux.

— Voilà une bien jolie collection que tu as là.

Son ton désinvolte contraste avec la tension ambiante. C'est comme s'il ne s'était pas introduit par effraction chez moi. Comme si... comme si la situation l'amusait.

Bordel, pourquoi fallait-il que ça m'arrive à moi ?

La gorge nouée, je me souviens alors du documentaire que j'ai vu passer sur Instagram l'autre jour, sur des psychopathes qui aiment faire copain-copain avec leurs victimes avant de les poignarder dans le dos. Mon estomac se retourne. Mes pieds semblent s'être enracinés dans le sol et j'ose à peine respirer. En plus, ce gars est immense, peut-être deux mètres de haut, si ce n'est plus. Une cape en plumes noires drapée sur ses épaules larges est ouverte sur son torse, et des volutes de fumée sont tatouées dessus. L'aura qui émane de lui est d'une obscurité dense et enveloppante, comme si un morceau de la nuit elle-même s'était incarné dans mon salon.

Destinées Temporelles | T1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant