CHAPITRE 3

15 4 0
                                    

CHAPITRE 3 - Quelques miettes de biscuit

Oups ! Cette image n'est pas conforme à nos directives de contenu. Afin de continuer la publication, veuillez la retirer ou mettre en ligne une autre image.

CHAPITRE 3 - Quelques miettes de biscuit

Le silence est retombé dans mon minuscule appartement. Silence seulement perturbé par le bruit des placards que Dagen ouvre et referme avec une curiosité presque enfantine, disant s'interroger au sujet des « artéfacts des mortels ». Dagen – aka le guerrier du clan des Corbeaux Carnassiers qui est venu depuis le Royaume de Templar pour me ramener dans son monde.

Bordel de merde. Bordel. De. Merde.

Effondrée dans une chaise bancale de mon salon et la tête plongée dans mes mains, je retiens un sanglot. Après avoir tenté en vain d'appeler la police – mon téléphone semblant soudain hors service – et après avoir découvert que la porte d'entrée était inexplicablement verrouillée, le trou de la serrure ayant disparu comme par magie, je suis désormais terrée dans un mutisme douloureux, la gorge trop nouée pour dire quoi que ce soit.

Templar serait donc réel ? Depuis tout ce temps ? Et je pourrais m'y rendre ? Je n'arrive pas à y croire. Et je n'arrive pas à savoir si j'en suis folle de joie ou complètement paniquée.

De son côté, Dagen s'émerveille devant ma gazinière, allumant et éteignant le feu avec une fascination puérile. Je laisse échapper un soupir. Le quinzième en moins de vingt minutes. Cet être si étrange serait venu me chercher, mais pourquoi ? Et surtout : pourquoi moi ?

La sueur qui perle dans ma nuque me fait frissonner, et mes doigts plongent dans mes cheveux épais pour tirer sur les racines. Je pensais n'être qu'une bibliothécaire à l'imagination débordante, qui aime croire que ses contes préférés sont en fait basés sur la réalité. Mais comment aurais-je pu imaginer que, quelque part dans une autre dimension, se cache réellement le Royaume de Templar ?

J'en ai la tête qui tourne. Mes pensées sont sur des montagnes russes et mon estomac fait des loopings. Je vais m'évanouir. Et me réveiller dans mon lit inconfortable. Tout cela ne sera qu'un mauvais rêve et ma vie redeviendra ce qu'elle était jusqu'alors : fade et ennuyeuse au possible. Mais elle était réelle et censée. Prévisible. Et répétitive, aussi.

Le rêve de tout citoyen de notre monde, n'est-ce pas ?

Mes pensées sont interrompues par cet homme – ou créature, je ne sais pas vraiment – dans ma cuisine qui, avec une désinvolture déconcertante, balance le contenu de mon garde-manger sur le sol. En bondissant de ma chaise, je m'écrie :

— Par tous les dieux, qu'est-ce que tu fais ?

Lorsque je pénètre dans la pièce, mes yeux observent avec horreur les aliments éparpillés sur le sol de ma cuisine, et mes épaules s'affaissent en sachant que mon compte bancaire est à sec et que je n'ai pas les moyens de retourner faire des courses avant le mois prochain.

Un paquet de biscottes dans la main, Dagen s'arrête dans son mouvement et baisse la tête vers moi. J'ai un temps d'arrêt, réalisant une fois de plus à quel point il est immense et prend tout l'espace de cette pièce exiguë. Lui et son odeur de fumée de bois, de musc et... d'écorce mouillée, ou quelque chose comme ça.

Destinées Temporelles | T1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant