CHAPITRE 22

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CHAPITRE 22 - Un Monde trouble

Le voyage vers la Cité d'Argile, notre prochaine destination et l'endroit où nous espérons trouver des informations sur la pierre suivante, est une symphonie de paysages en mouvement et de températures changeantes. Mais pour moi, c'est une danse de douleur et d'incertitude.

Assise sur le dos du Norsel derrière Izel, chaque secousse, chaque mouvement, ravive la blessure de mon épaule qui frotte contre mes vêtements. Depuis que nous avons quitté l'eau rafraîchissante qui semblait atténuer l'étreinte brûlante de ma blessure, chaque instant est un supplice.

J'ai mal. J'ai mal. J'ai mal.

Une blessure superficielle comme celle-ci est-elle censée faire si mal ? Je me suis blessée à de nombreuses reprises dans ma vie ; des fractures, des entorses, et bien d'autres choses pas très jolies à voir. J'étais du genre casse-cou, alors j'imagine que ça va de soi.

Mais jamais je n'ai connu pareille souffrance. Pourtant, je me suis seulement heurtée à un mur en ruines. Suis-je devenue si fragile, pour qu'une simple éraflure se transforme en un tel tourment ?

Je siffle de douleur lorsque je descends de mon Norsel en début d'après-midi pour remplir nos gourdes dans la Rivière de Nuages, car l'eau va se faire de plus en plus rare et nous devons en profiter maintenant. La griffure violacée, vestige muet de notre affrontement sous-marin contre le monstre des Abysses, me brûle comme un fer rouge, et je retiens un grognement de douleur en remontant sur notre destrier.

- Ça va, Neera ? demande Izel, son regard azur scrutant mon visage pâle. Toi qui d'habitude me pose un milliard de questions sur Templar, tu es bien silencieuse depuis le début de notre voyage.

Je lui offre un sourire crispé, essayant de dissimuler la douleur qui me ronge.

- Oui, juste un peu fatiguée. La chaleur me donne mal à la tête, je mens, repoussant les ombres qui dansent devant mes yeux.

Le soleil ardent, d'ordinaire si réconfortant, me brûle comme un brasier, faisant monter la fièvre dans mes veines. Je tente de sourire, de dissimuler mon mal-être derrière des mots légers, mais chaque battement de mon cœur résonne dans mon épaule endolorie.

Le soir tombe, et avec lui, la perspective d'un repos bien mérité. Les jumeaux, enthousiastes comme toujours, proposent une séance d'entraînement à l'épée. Je décline poliment, prétextant la fatigue de la journée.

Les étoiles veillent sur notre campement improvisé, mais je me sens loin de leur lumière bienveillante. Mon estomac se tord de dégoût devant la nourriture que Dagen et Valthor ont préparé avec tant de soin. Je joue la comédie, prétendant un manque d'appétit passager, mais la vérité est que chaque bouchée me semble un défi insurmontable.

La sueur ruisselle sur mon front tandis que je me cache derrière un talus de roches pour vomir tripes et boyaux. Et c'est quand je ne parviens même plus à bouger la main droite tant mes doigts ont gonflés que je réalise que ma plaie s'est sûrement infectée.

Le lendemain, alors que les Norsels avancent d'un pas régulier, la douleur devient insupportable. Mon esprit tourbillonne, mon corps se rebelle, et je sens le monde vaciller autour de moi.

- Izel, je... on peut s'arr...

Mais la fin de ma phrase meurt sur mes lèvres et n'arrive jamais. Car tout devient flou, les voix de mes compagnons s'éloignent, et je vacille.

Dagen, qui nous suivait de près pour une raison qui m'échappe, se jette sous moi et me rattrape de justesse, ses yeux empreints d'inquiétude.

- Putain, tu es brûlante ! déclare-t-il, sa voix grave résonnant de façon embrumée dans mes oreilles cotonneuses.

C'est la première fois que je l'entends jurer. C'est... sexy.

Je me demande s'il jure quand il...

Ses yeux s'abaissent sur moi, et je me demande si j'ai parlé à voix haute. La fièvre, telle une vague déchaînée, me submerge. Mes membres tremblent, ma tête tourne, et la douleur lancinante dans mon épaule s'intensifie, brûlante comme un brasier.

- Nous devons faire une halte et trouver un guérisseur, annonce-t-il ensuite.

Mais le reste, je ne le comprends pas. J'en viens à me demander s'il s'est mis à parler dans une autre langue.

Du coin de l'œil, je crois voir Merikh descendre de son Norsel et s'approcher de moi, car ses doigts froids se posent sur mon front, me faisant frémir. Mais je ne comprends pas vraiment ce qu'il se passe après, car mon esprit devient trop embrouillé.

Quelqu'un me porte, quand nous atteignons un petit village d'ocre et de terre. A chaque fois que mes paupières s'ouvrent et se ferment, nous sommes dans un endroit différent.

Ai-je appris à me téléporter ? Cool.

Les symptômes de l'infection se manifestent, la chaleur fiévreuse de ma peau, les rougeurs qui s'étendent comme des éclats de soleil couchant, mes soubresauts qui me réveillent en sursaut pour vomir.

Epuisée, je ferme les yeux pour de bon, et j'entends une voix lointaine me souffler :

- Tiens bon, Neera.

Et le brouillard m'engloutit complètement.

A suivre...

Le chapitre étant court, je publie la suite ce soir ! (mais seulement si vous êtes sages)

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Le chapitre étant court, je publie la suite ce soir ! (mais seulement si vous êtes sages)

Héhé

Kiss and love !

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Dreamy

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