Destinées Temporelles | T1

CHAPITRE 17

CHAPITRE 17 - Le dilemme des Abysses

Un silence pesant s'abat sur nous, épais comme les eaux obscures qui entourent la Cité Noyée. J'échange un regard incertain avec Klaus, comprenant l'ampleur du choix qui repose entre ses mains.

Izel frémit, comme prise entre le devoir et la liberté, entre le passé et l'avenir qu'elle s'est forgée avec nous. Finalement, elle se redresse, son regard balayant la cour royale avant de s'arrêter sur le visage de sa sœur cadette.

- J'ai quitté ce royaume pour découvrir qui je pouvais être loin du trône, loin des attentes. Mais si mon retour peut aider Templar, si cela peut apporter la paix... Alors je dois considérer ton offre, déclare-t-elle, sa voix trahissant l'orage intérieur qu'elle doit affronter.

La reine acquiesce, une lueur de mélancolie et de tristesse brillant dans ses yeux clairs.

- La Pierre du Temps serait à vous, et avec elle, le destin de Templar. Mais souviens-toi, chère sœur, que le trône n'est pas seulement un siège de pouvoir. C'est un engagement envers notre peuple, un serment qui lie notre âme aux marées et aux mystères de ce monde.

Izel ferme les yeux, une décision prenant racine dans les profondeurs de son être. Nous attendons, un silence respectueux enveloppant la salle, témoins de l'histoire en devenir, du choix qui pourra changer le cours de Templar.

- J'ai besoin... il faut que je réfléchisse, murmure-t-elle enfin.

Meeri acquiesce lentement, les paupières closes, comme pour sceller un pacte silencieux avec l'océan lui-même.

- Très bien. Tu as vingt-quatre heures. Reviens-nous quand tu seras prête.

Nous nous retirons du palais dans un silence abyssale. Pendant le temps que nous avons, les jumeaux décident de s'éclipser, leur quête de nourriture les guidant comme un appel primitif. Klaus et Merikh, quant à eux, sont alléchés par le murmure des courtisans de la cité et se lancent dans une quête du fameux nectar des profondeurs de Templar.

Izel, Dagen et moi restons en retrait, trop préoccupés pour nous lancer dans l'exploration de la cité. C'est alors que Thalassa nous intercepte, son large sourire se voulant apaisant.

- Venez, ne restez pas planté là, j'ai un endroit à vous faire visiter. Ça vous changera un peu les idées, nous encourage-t-elle.

Guidés par Izel et son amie, nous dérivons vers le Jardin de Corail, un sanctuaire où la bioluminescence des coraux crée une atmosphère apaisante, presque thérapeutique. Ici et là, Les couleurs vives des coquillages peignent un tableau sous-marin d'une beauté enchanteresse. C'est un spectacle qui éveille en moi un sentiment de merveille, un contraste frappant avec la tension qui a précédé ce moment.

- C'est... absolument magnifique, je soupire.

Quand je me retourne vers notre guide, je réalise alors que Thalassa attrape la main d'Izel et la tire rapidement vers un des longs chemins du jardin, leur complicité palpable même à distance. Dagen et moi nous retrouvons donc seuls, les bras ballants.

Alors que j'ouvre la bouche face au spectacle de cet endroit, émerveillée par la beauté des lieux, des bulles s'échappent et entreprennent de remonter vers la surface. Dagen me taquine avec un coup d'épaule amical.

- Prends garde, humaine, tu pourrais finir par avaler un poisson.

Je lâche un rire forcé et croise les bras sur ma poitrine.

- Ce ne serait pas une si mauvaise chose, je flotte dans mes vêtements depuis que je vis à Templar. Mes biscottes me manquent...

Je pensais qu'il allait rire à ma blague, mais à la place, ses yeux remontent lentement le long de mes jambes protégées par un pantalon serré, de mon corps recouvert d'un ample manteau à capuche qui flotte dans l'eau, et de mes épaules musclées.