CHAPITRE 5

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CHAPITRE 5 - Les jumeaux fantômes

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CHAPITRE 5 - Les jumeaux fantômes

Une lumière éclatante m'aveugle si fort que même mes paupières closes ne suffisent pas à me protéger. Je poste ma main devant mon visage pour créer une visière, empêchant ainsi un soleil irradiant de me carboniser sur place comme une tranche de bacon. Lentement, j'ouvre un œil, puis l'autre.

Autour de moi, les sons deviennent de plus en plus forts et se transforment en le brouhaha d'une foule. Lorsque mes sens se mettent à répondre les uns après les autres, je réalise que je me trouve au milieu d'un marché très fréquenté.

En effet, je suis entourée de stands colorés, d'étoffes vibrantes et de tapis aux motifs complexes. L'air est chargé des odeurs de fruits trop mûrs, d'épices exotiques et de cuivre. Des voix s'élèvent autour de moi, mélange de rires, de négociations et de salutations. Le marché bouillonne de vie, et au loin, par-dessus le toit des habitations et des stands, dans les hauteurs de la ville, je discerne le haut de ce qui ressemble à un château. La lumière ici semble différente, plus vive, comme si elle donnait vie aux couleurs d'une manière que je n'avais jamais vue.

Je respire profondément, m'emplissant des senteurs et des sons de ce monde nouveau. Un sentiment d'émerveillement me submerge. Tout ce que j'ai lu dans mes livres prend vie devant mes yeux. Mon cœur bat à la chamade, non plus de peur, mais d'excitation. Nous y voilà.

Je suis au Royaume de Templar.

Mais, alors que je m'abandonne à cette rêverie, je sens des regards peser sur moi. Les gens autour de moi sont anormalement grands, anormalement maigres. Leur teint beige terreux me fait penser à celui de Dagen, tout comme leurs oreilles pointues. Leurs yeux étroits me dévisagent avec méfiance, et je me sens soudain mal à l'aise. Une goutte de sueur glisse dans le bas de mon dos et un frisson me parcourt.

Lentement, je me mets à marcher à reculons, n'étant plus très sûre de moi. Mais mon dos rencontre un corps chaud, et je tressaille en faisant volteface.

- Ne me touche pas, souillons ! crache l'homme en s'essuyant le torse avec un tissu.

Le marchand de tapis que je viens de heurter affiche une expression mécontente, comme si notre bref contact l'avait profondément dégoutté. Je lève rapidement les mains devant moi dans un geste de paix, cherchant à atténuer l'incident. Mes lèvres s'entrouvrent pour laisser échapper des excuses maladroites, mais avant que je ne puisse articuler le moindre mot, plusieurs voix s'élèvent autour de moi, interrompant mon intention.

- Regardez ses oreilles !

- Elle est si petite...

- Serait-ce une... mortelle ?!

Dans un réflexe défensif, je plonge mon visage plus profondément dans ma capuche. Le bourdonnement des murmures s'intensifie, tel un crescendo de curiosité et d'interrogations. Les visages des Templariens m'encerclent et leurs yeux scrutateurs me sondent avec une intensité déconcertante. Malgré ma taille d'un mètre soixante-dix, je me sens minuscule au milieu de cette foule oppressante. Une peur soudaine m'envahit ; l'idée qu'ils pourraient m'éviscérer et accrocher ma carcasse dans leur salon comme œuvre d'art.

Destinées Temporelles | T1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant