Plongez dans l'univers sombre et tumultueux d'Emeline, une jeune femme de dix-neuf ans, marquée par une enfance tragique et une adolescence tourmentée. Dès son plus jeune âge, Emeline doit faire face à la mort de sa mère, un événement traumatisant q...
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Voir les débris s'accumuler autour de Sam, ce qui était autrefois une figure de force et de détermination, m'a déchiré le cœur en mille morceaux. Sa dernière phrase résonne encore dans ma tête, un écho douloureux et persistant : Je t'aime plus que la lune et le soleil. Ces mots, empreints d'une sincérité désarmante, restent gravés en moi, marquant la fin tragique d'un homme qui a sacrifié sa vie pour protéger les autres.
La destruction est totale. Une maison de trois étages s'effondrant sous l'effet des explosions est un désastre dont personne ne peut sortir indemne. Les flammes et les décombres témoignent de l'ampleur de la catastrophe. Sam, comme tous les autres pris dans ce tourbillon de destruction, ne pouvait pas survivre à une telle violence.
Tout se passe trop vite. La confusion règne, et je vois mes frères être menottés, incapables de bouger, sans que je puisse leur offrir le moindre réconfort. Un homme, de l'âge de Sam je dirai, le teint ambré, des yeux bleu azur et armé d'un sniper, me tire de la scène de chaos, me libérant le collier de fer autour de mon cou. La capacité de hurler retrouvée est amère, car mes yeux restent fixés sur le lieu où repose Sam, enseveli sous les décombres et aucun son ne sort de ma bouche, pourtant ils sont tous là coincés dans ma gorge..
Mon esprit est accaparé par la vision de Sam et le poids de sa perte. Les débris et la destruction sont un cruel rappel de ce qui a été perdu. La douleur est insupportable, et le silence troublant qui suit le carnage rend l'absence encore plus écrasante.
Les bruits de la scène autour de moi deviennent flous, englués dans une profonde détresse. Chaque mouvement est un effort pour accepter l'inévitable, pour trouver un sens dans le chaos qui s'est abattu sur nous.
Ma tête tourne, et les bourdonnements incessants dans mes oreilles m'immergent davantage dans ce chaos total. Le monde autour de moi semble flou, distant, comme si je flottais en dehors de mon propre corps. Je vois Kayden, son visage déformé par l'angoisse, hurler mon prénom. Pourtant, je n'entends rien, je ne perçois que le mouvement de ses lèvres formant les mots : "Je t'aime, Emeline, je t'aime putain." Ces mots, bien que silencieux, résonnent en moi, m'accrochant à la réalité qui semble s'effriter.
Puis, soudain, une main ferme saisit mon coude, me tirant brusquement de ma torpeur. Je sursaute, ne l'ayant pas senti s'approcher, mais le contact de cette main me rassure étrangement. Je lève les yeux et croise ceux de l'homme aux yeux bleus, qui me regarde avec une intensité qui me rappelle que je suis encore là, encore vivante.
Je me laisse guider, mes pas lourds, presque automatiques, mon esprit complètement déphasé. Il y a un réconfort inattendu dans cette soumission temporaire, une confiance aveugle dans cet homme que je ne connais pas, mais dont la présence m'offre une ancre dans cette mer déchaînée de chaos et de douleur. Je le suis sans résistance, trop épuisée pour lutter, trop brisée pour comprendre pleinement ce qui se passe autour de moi. Tout ce que je peux faire, c'est m'accrocher à ce qui reste de moi-même, espérant que quelque part, dans ce tourbillon de confusion, il y ait encore un moyen de revenir à la lumière.
