CHAPITRE 42 🥀

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Chaque jour qui me sort de cette cellule me rapproche un peu plus du vide qui m'habite

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Chaque jour qui me sort de cette cellule me rapproche un peu plus du vide qui m'habite. Soixante et un jours exactement que je suis enfermée dans cet enfer, luttant pour survivre. Pourtant, il n'est toujours pas venu me chercher. Est-ce qu'il m'a abandonnée à mon sort ? Peut-être est-il trop épuisé pour continuer à me protéger des horreurs qui se cachent au-delà de cette bulle de souffrance.

Aleksander, l'homme qui se tient devant moi, tire brutalement sur la chaîne reliée à mes poignets menottés, m'obligeant à me lever. En deux mois, les choses ont changé. Ou plutôt, elles ont pris une nouvelle tournure. Les viols, eux, n'ont pas cessé. J'ai simplement arrêté de me débattre. La douleur de ses pénétrations ne me touche plus ; je me déconnecte à chaque fois, laissant mon esprit flotter dans un néant où rien ne peut m'atteindre. C'est la seule façon de survivre.

Certains changements sont survenus, même si le contexte les transforme en nouvelles formes de torture. J'ai maintenant le droit de me laver, un luxe empoisonné qui ne fait que souligner l'horreur de ma situation. Mes capacités, elles aussi, se sont transformées, évoluant sous la contrainte. C'est peut-être l'effet des exercices quotidiens, ceux que je déteste le plus, mais auxquels je me plie malgré tout. Parce que si je veux manger, si je veux espérer qu'Aleksander ne revienne pas me violer ce soir, je dois obéir. Chaque jour, je sacrifie un peu plus de mon humanité pour survivre.

Mon corps est un souvenir de ce que j'étais autrefois. Je ne porte qu'une simple culotte et un débardeur noir. Mes cheveux, autrefois longs et soyeux, ont été coupés au carré, me donnant un air encore plus dépouillé, presque brut. Un autre symbole de ce que j'ai perdu ici, de ce que je suis en train de devenir.

Aleksander me regarde avec ce regard glacé, inhumain, comme s'il savait que je n'étais plus qu'un outil entre ses mains, une arme à façonner. Et c'est ce qui me terrifie le plus. Ce n'est pas la douleur, ni même la peur, mais la possibilité que je sois en train de devenir ce qu'ils veulent que je devienne. Une ombre, un être sans âme, sans remords.

Alors, je me prépare mentalement pour l'exercice, sachant que chaque mouvement, chaque acte, m'éloigne un peu plus de la personne que j'étais, mais me rapproche de la seule chose qui compte désormais : la vengeance.

— Aujourd'hui, tu as du public, mio riccio, annonce Dominico d'un ton presque chantonnant.

Ma tête se redresse instinctivement alors que je suis menée dans la grande pièce d'entraînement. De dos, je distingue un homme et une femme. Cette dernière s'appuie sur une canne pour soutenir un côté de son corps. Mon estomac se noue instantanément alors que son parfum envahit l'air, un parfum que je reconnaîtrais entre mille, porté par la brise qui traverse la pièce depuis les fenêtres ouvertes.

Mon cœur s'accélère brutalement. Cette odeur... C'est impossible. Pourtant, au fond de moi, je sais que cela pourrait bien être réel. Elle était censée être en Chine, alors que fait-elle ici, en Russie ? Et surtout, qui est cet homme à ses côtés ?

🌓 SOUS L'OMBRE DE LA LUNE 🌙Où les histoires vivent. Découvrez maintenant