CHAPITRE 32 🥀

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April va bientôt avoir quinze jours

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April va bientôt avoir quinze jours. Elle dort paisiblement, tout comme Lya, à l'intérieur de notre petit cocon. Le retour à la maison s'est déroulé à merveille, orchestré avec soin par ma nouvelle famille ici. Vitali, complètement attendri par la fille de son neveu disparu, la couvre d'attentions et de cadeaux. Comment pourrais-je lui reprocher d'aimer autant cette petite ? C'est tout simplement impossible.

Assise sur le balcon de notre appartement, je recrache la fumée de ma cigarette en réfléchissant. Les bonheurs ne viennent jamais sans leurs ombres, et malgré la joie immense d'être mère de cette petite princesse, une angoisse sourde me ronge. J'ai l'impression que Dominico pourrait surgir à chaque coin de rue. Vitali a renforcé la sécurité autour de nous, et Ethan ou Andrés inspectent chaque recoin de notre appartement avant que nous n'y entrions. Pourtant, l'inquiétude ne me quitte pas. J'ai constamment peur qu'on m'arrache la seule chose qui me lie encore à Sam, cette dernière partie de lui qu'il m'a laissée et que je redoute de perdre alors j'ai pris de mauvaises habitudes. La nicotine qui parcourt chaque recoin de mon corps, de mon âme et de mon cœur aide à amoindrir mes craintes mais je sais que c'est un artifice et que jamais je ne serais jamais en paix avec le monde qui m'entoure.

Devant moi, l'enveloppe de la lettre de Sam repose, lourde de promesses et de chagrin. J'ai passé toute la journée à ruminer, assise devant cette lettre depuis plus d'une heure, incapable de franchir le pas. Mais il faut que je le fasse, il faut que je lui dise adieu.

Je respire profondément, saisissant l'enveloppe d'une main tremblante. Lentement, je la déchire et en sors le papier tant redouté. Mes doigts glissent sur les mots griffonnés, tentant de s'imprégner de l'âme de Sam, d'une trace de son odeur. Puis, je commence à lire, sans savoir si je serai capable de supporter ce qui va suivre.

Mia moglie,

Je n'ose imaginer ton état en ce moment, parce que si Alba a glissé ma lettre dans l'enveloppe qu'elle devait te remettre à toi et Lya, c'est que le malheur s'est abattu sur nous, et que tu es la seule âme de notre amour à avoir survécu.

Je ne t'ai pas quittée volontairement, Emeline. Tu étais la femme de ma vie. Alors, s'il te plaît, ne cesse pas de vivre. Continue de faire perdurer mon âme, car je sais que je l'ai laissée accrochée à la tienne. J'aurais aimé faire plus avant de disparaître, comme te demander en mariage, ou te faire des enfants...

Je sais aussi que tu n'as pas cessé d'être sur tes gardes, mais sache que je ne t'ai pas abandonnée dans un endroit sans sécurité. Autour de toi, des gens veillent à ce que rien ne t'importune. Ils ont pris mon rôle. Je leur ai confié ce que j'avais de plus précieux, alors si un jour tu viens à les rencontrer, ne doute jamais de leur intégrité. Tu es aussi importante à leurs yeux qu'aux miens.

🌓 SOUS L'OMBRE DE LA LUNE 🌙Où les histoires vivent. Découvrez maintenant