CHAPITRE 40 🥀

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En voyant Seth, effondré sur les marches du perron, tout en moi se fige comme un bloc de glace dans une tempête

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En voyant Seth, effondré sur les marches du perron, tout en moi se fige comme un bloc de glace dans une tempête. Mon cœur, déjà battant à une cadence désespérée, semble se resserrer sous un poids invisible, comme si une main éthérée l'écrasait lentement, le comprimant jusqu'à ce que je me demande si je pourrai encore respirer.

Zaid, habituellement un roc de calme et de détermination, se tient derrière Seth, une silhouette imposante mais apparemment désarmée par la douleur. Son regard est un miroir de désolation, une mer agitée de tristesse et d'impuissance, observant Seth comme on observerait un mourant, sans pouvoir alléger la peine ou apporter le moindre réconfort.

Je sais, avant même que quiconque ne prononce un mot, ce que cette scène signifie. Une partie de moi refuse de faire face à la vérité, se débattant dans les limbes du déni, mais la réalité m'assène un coup brutal, un choc si intense qu'il me laisse hagard, le souffle coupé.

Emeline est partie et ce n'est pas volontaire. Que ce soit pour toujours ou juste temporairement, vivante ou morte, peu importe, elle n'est plus là. Ce que je ressens à cet instant est un gouffre béant, une perte abyssale qui me submerge et me rend presque incapable de respirer, comme si l'air lui-même avait fui cette réalité dévastatrice et avait accompagné Emeline pour lui insuffler ce dont elle allait avoir besoin.

Mes jambes, tremblantes mais résolues, me portent vers Seth, le dernier ayant veillé sur elle, avec une lenteur douloureuse mais nécessaire pour empêcher mon âme de se fissurer trop vite. Chaque pas semble un effort titanesque, comme si mon corps se battait contre l'inéluctable, refusant de se soumettre à la douleur lancinante qui me déchire les tripes. Je m'accroupis à ses côtés, posant ma main sur son épaule tremblante avec une douceur presque douloureuse. Ses épaules sont secouées par des sanglots silencieux, des manifestations de désespoir et de chagrin que je reconnais comme celles de mon frère. Il va mal et à mal.

— Seth... murmurai-je, ma voix à peine plus qu'un souffle, étranglée par une tristesse qui m'étreint le cœur.

Mais les mots sont superflus en ce moment, car tout ce que nous ressentons — la terreur, la douleur, le désespoir — se reflète dans ce silence lourd, oppressant et presque palpable qui enveloppe le perron. Ce silence est un cri muet, un témoignage de la profondeur de notre perte et de notre impuissance face à cette tragédie.

Je suis là, accroupi à côté de lui, dans ce lieu où chaque souffle semble un acte de bravoure, chaque mouvement une tentative désespérée de garder la tête hors de l'eau. Mes pensées tournoient, chaotiques, cherchant un sens dans ce chaos, une lueur d'espoir dans la noirceur écrasante de notre réalité. Mais pour l'instant, tout ce que je peux faire, c'est rester, être là avec Seth, partager ce silence lourd et déchirant, et espérer que, dans cette étreinte silencieuse, nous trouverons un semblant de réconfort et de force pour affronter l'impensable.

🌓 SOUS L'OMBRE DE LA LUNE 🌙Où les histoires vivent. Découvrez maintenant