CHAPITRE 5I 🥀

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Je tourne en rond, en carré, en rectangle

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Je tourne en rond, en carré, en rectangle... Peu importe la forme, je ne cesse de faire les cent pas devant la porte de la chambre de Sam et d'Emeline. Mon esprit est un tourbillon de frustration et d'impatience. Je l'ai cherchée dans le monde entier, traversé des océans de doutes et de douleur pour la retrouver. Maintenant qu'elle est là, sous le même toit que moi, après l'avoir vue au bord de la mort à cause d'une crise de manque... On me demande encore d'être patient ? D'attendre qu'elle prenne une douche ? C'est putain d'inconcevable.

Furieux, incapable de contenir plus longtemps cette impatience qui me ronge, j'ouvre la porte brusquement, le cœur battant à mille à l'heure. Ce que je vois me coupe net dans mon élan. Emeline est allongée dans le lit, son corps fragile doucement recouvert d'un édredon par Sam. Leurs regards se croisent avec le mien, et tout à coup, je me sens complètement ridicule.

Je viens de briser un moment tendre, un moment de calme que Sam offrait à Emeline. Je réalise soudain qu'elle a besoin de retrouver la paix, de se reconstruire doucement, et moi... moi, je viens d'entrer comme un éléphant dans un magasin de porcelaine, comme si j'étais l'un de ses bourreaux.

Quel con je suis, bordel.

Je baisse les yeux, une vague de honte m'envahissant. Je ne voulais pas ça. Je ne voulais pas la brusquer, mais ma frustration et mon impatience ont pris le dessus. Sam me lance un regard ferme, protecteur, et je comprends que je dois reculer. Que je dois laisser cet instant se dérouler sans moi.

- Désolé... Je lâche dans un souffle presque inaudible, en reculant vers la porte.

Je m'en veux terriblement.

Sam se penche doucement vers Emeline, et pendant un bref instant, je pense qu'il va déposer ses lèvres sur les siennes, comme il l'a toujours fait. Mais je me trompe. Au lieu de cela, je vois un éclair de tristesse passer dans ses yeux, quelque chose de plus profond, de plus brisé que ce que je pensais. Il dépose un baiser sur son crâne, un geste infiniment tendre, mais chargé d'un chagrin que je ne comprends pas entièrement.

Je fronce les sourcils, un peu déconcerté. Ils ont toujours été très tactiles, inséparables même dans les moments les plus intenses. Mais là... quelque chose a changé. Je sais ce qu'elle a vécu. Même si mon propre enfer était un cauchemar en soi, elle, elle a vécu une guerre. Mais dans ma tête, Sam devait être le seul à pouvoir encore l'approcher sans déclencher cette douleur, ce malaise. Et pourtant, même lui semble être touché par une barrière invisible entre eux.

Penaud, je regarde Sam s'avancer dans ma direction. Il tapote doucement mon épaule en me dépassant, mais avant de quitter la pièce, j'entends ce qu'il murmure faiblement, presque dans un souffle, comme une prière désespérée :

- Ramène-la-moi, je t'en supplie...

Mon cœur se serre. Sa voix, habituellement si forte et sûre, est fragile, brisée. C'est comme s'il me confiait sa vie entière dans ces quelques mots. Une partie de moi veut le rassurer, lui promettre que je la ramènerai, que je ferai tout pour ça. Mais une autre partie... Celle qui a vu l'éclat de douleur dans ses yeux, sait que ça ne sera pas si simple.

🌓 SOUS L'OMBRE DE LA LUNE 🌙Où les histoires vivent. Découvrez maintenant