CHAPITRE 49 🥀

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Ma tête enfouie contre le cou d'Emeline, je l'écrase presque sous le poids de mon corps, mais à cet instant précis, je m'en fiche complètement

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Ma tête enfouie contre le cou d'Emeline, je l'écrase presque sous le poids de mon corps, mais à cet instant précis, je m'en fiche complètement. La sentir là, sous moi, en sécurité, si proche de ma peau, de mon cœur, de mon âme, me procure un réconfort que je ne trouve nulle part ailleurs. Son parfum mêlé à l'adrénaline envahit mes sens, apaisant ma panique et mon désespoir.

Les bruits autour de nous s'éloignent, mais je ne bouge pas, pas encore. Je ne suis pas prêt à la lâcher. Pas maintenant. Ma main glisse légèrement sur le côté de son visage, mes doigts effleurant la ligne de sa mâchoire, et je sens son souffle saccadé contre ma peau. C'est tout ce qui compte, elle est vivante. C'est comme si en la tenant ainsi, j'essayais de la garder ancrée à cette réalité, loin du chaos qui menace de l'engloutir.

Je ferme les yeux un instant, mes lèvres frôlant sa tempe dans un geste instinctif, presque désespéré. Un murmure silencieux, une prière sans mots. L'avoir si proche me rappelle pourquoi je suis encore debout, pourquoi je continue à me battre. Pour elle, pour nous, même si elle semble se débattre contre des démons que je ne peux pas toujours voir.

— Tu es là... murmure Emeline, sa voix douce et tremblante au creux de mon oreille me fait frissonner.

Chaque mot qu'elle prononce me réchauffe de l'intérieur, comme si ce simple son était capable de rallumer une flamme en moi que je croyais éteinte depuis trop longtemps. Mon Emeline, celle que je connais, est encore là quelque part, derrière tout ce qu'elle endure. C'est elle que je viens de sauver.

Je redresse légèrement mon visage, juste assez pour pouvoir plonger mes yeux dans les siens. Ses iris verts, entourés de cette petite couronne dorée, me transpercent. Pourtant, il y a quelque chose de différent, une ombre, une lassitude qui n'était pas là avant. Ses traits sont plus fins, plus durs. La fatigue, la souffrance... tout est inscrit sur son visage, comme une gravure douloureuse qui raconte une histoire que je n'ai pas pu protéger.

Je me noie dans ses yeux, ancrant son image dans ma mémoire de peur qu'elle me glisse entre les doigts à nouveau, comme la veille. Sa lèvre inférieure est mordue entre ses dents, un geste qu'elle fait quand elle hésite, quand elle est perdue. J'aimerais qu'elle relâche cette pression, qu'elle m'invite comme hier à poser mes lèvres sur les siennes, à retrouver cet instant volé où nous étions encore nous.

Mais je sens le poids de tout ce qui n'est pas dit, tout ce que je ne sais pas. J'ignore encore tout ce qu'elle a traversé, les horreurs qui l'ont changée, mais en cet instant précis, je ne demande qu'une chose : la garder près de moi, sentir son souffle contre le mien. Je baisse doucement mon front contre le sien, nos nez se frôlent et je murmure, presque suppliant :

— Je suis là... je ne te laisserai plus partir.

Des pas lourds et des souffles saccadés brisent le fragile cocon que nous venions à peine de créer. Kayden, Tommaso, et Zaid arrivent en trombe, visiblement paniqués, prêts à nous venir en aide. La réalité s'impose brutalement à moi : je dois m'éloigner d'Emeline, la protéger, nous mettre à l'abri. Mais l'idée de me séparer d'elle, ne serait-ce qu'un instant, me déchire. Je n'en ai pas envie, je ne veux pas lâcher cette chaleur, cette proximité retrouvée. Pourtant, je n'ai pas le choix.

🌓 SOUS L'OMBRE DE LA LUNE 🌙Où les histoires vivent. Découvrez maintenant