Chapitre 23

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Après avoir passé la journée en famille, les Ortega avaient pris le chemin du retour et étaient de retour chez eux. La journée fut longue et les deux tourtereaux étaient épuisés.

Chacun d'eux avait la tête ailleurs ; l'une réfléchissait à la manière dont elle pouvait avouer à son coeur ce qu'elle traversait et l'autre aux conséquences que pourraient induire le retour de sa femme à l'église.

Parce que Béni savait au fond de lui que DIEU était à l'œuvre. Maintenant, savoir et reconnaître sont deux choses différentes.

Il est difficile pour un individu de reconnaître ses torts, cela impliquerait une profonde remise en question sur tous ses choix de vie précédents qui étaient dictés par ce qu'il a cru.

« Il n'y a que les imbéciles qui ne changent pas d'avis »

S'il ne changeait pas d'avis aujourd'hui, Béni le regretterait plus tard.

BÉNI.

J'étais en train de détacher ma montre nonchalamment, la tête ailleurs. Les mots de mon beau-père tournaient et tournaient dans mon esprit si bien que je ne savais plus quoi faire.

Je ne pense pas que je mourrais si je laissais Deborah aller à l'église, j'en suis certain. Mais il y aussi mon égo d'homme qui en serait blessé. Je changerais d'avis à condition d'avoir une très bonne raison de le faire. Je ne veux pas être Pharaon mais Deborah est ma femme et il est hors de question qu'elle souffre par ma faute.

Je m'apprêtais à retirer mes chaussures quand j'entends un grand cri dans la salle de bain au fond du couloir. Sortant avec hâte de notre chambre, je cours pour rejoindre ma femme.

Je la découvre accroupie sur ses talons, tenant son ventre de ses deux bras. Le temps que je comprenne ce qu'il se passe, elle appelle mon nom et me demande de l'aide.

Béni - P* c'est quoi ce bordel ? J'essaie de la prendre dans les bras comme je peux pour l'emmener jusqu'à notre chambre.

Deborah ne semblait même pas avoir de force pour parler, elle se tordait de douleur dans mes bras. J'y comprends rien.

Béni - Je suis là bébé, je dégage son visage et essuie ses larmes.

Deborah - Béni *pleurs*, j'ai mal...

Je suis honnêtement dépassé par la situation. Je ne pouvais que la regarder et essayer de la soulager que je le pouvais maintenant. La solution serait peut-être de l'emmener à l'hôpital mais elle ne voudra pas. Je le sais.

Me déchaussant alors, je m'allonge à côté de ma femme avant de la prendre dans mes bras.

Béni - Suis ma respiration chérie, je suis là. Je ne te lâcherai pas.

Je l'entends respirer avec beaucoup d'effort tandis que je passe ma main sur son ventre. Je me sens impuissant et j'ai peur. Si je la perdais elle aussi, j'vais devenir fou.

LE LENDEMAIN MATIN.

Interrompu dans mon sommeil par mon téléphone, je l'attrape maladroitement avant de me réveiller. Les souvenirs de la soirée d'hier me reviennent et immédiatement je reporte mon attention sur ma femme.

Mon stress redescend lorsque j'avise les traits détendus de son visage.

« Merci SEIGNEUR »

Je soupire avant de me lever du lit, avec tout ce qu'il s'est passé je ne m'étais pas changé, de même pour Deborah. J'avais une grosse journée de travail devant moi, l'entreprise lançait un événement de job dating* aujourd'hui qui demandait une toute autre logistique.

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