Chapitre 17

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Le jour du mariage est arrivé. Stéphane, le marié était en compagnie de son meilleur ami et garçon d'honneur chez le barber afin de s'arranger pour celle pour qui son cœur battait. Il passait du bon temps et ne semblait même pas stressé, l'excitation avait pris la place du stress à dire vrai. Il avait hâte de rencontrer sa femme.

Du haut de son mètre quatre-vingt, Stéphane se lève et époussète ses vêtements une fois qu'il eut terminé. Ses contours et son bouc étaient désormais parfaitement taillés, il ne manquait plus qu'à s'habiller et se rendre à la mairie.

De l'autre côté de la ville, Aara passait sous les pinceaux de Deborah qui s'était réveillée aux aurores pour assurer son rôle. Une bonne ambiance régnait dans la pièce ; seule la famille proche et le cortège étaient présents.

Deborah était concentrée sur ce qu'elle faisait, elle devait travailler en même temps que la coiffeuse qui s'affairait à dompter la crinière bouclée d'Aara ; celle-ci avait opté pour un simple chignon plaqué pour la mairie, pour la bénédiction nuptiale et la soirée elle allait se lisser les cheveux pour la première fois de sa vie.

Deborah se mit à hésiter sur la couleur de rouge à lèvres qui siérait au mieux le teint café au lait de sa cliente, elle ne devait être ni trop foncée ni trop pâle. Finalement c'est une teinte vieux rose qu'elle viendra appliquer au pinceau sur les lèvres d'Aara.

En une heure et pas une minute de moins, Deborah finit son travail. Elle entreprend alors de prendre en photo et en vidéo son modèle pour alimenter ses réseaux sociaux. Elle était fière du résultat, c'était visible au sourire qui s'était emparé de ses lèvres. Amicalement elle propose à la mariée son aide, qu'Aara accepte volontiers.

Et pour briser la glace, Aara lui pose des questions sur sa vie.

DEBORAH.

Aara  - J'ai pas pu m'empêcher de relever ton alliance, ça fait combien de temps que tu es mariée ?

Deborah - Mon sourire s'agrandit, ça fait maintenant 3 ans. Et je n'ai jamais été aussi heureuse de toute ma vie. Parce qu'en réalité ce n'est pas toujours facile mais on apprend.

Aara - Waouh, 3 années c'est pas rien quand même. Félicitations, elle me sourit en retour.

Et je ne peux m'empêcher de la trouver magnifique. Ses cheveux sont coincés dans un chignon bas avec une raie au milieu, j'ai cru voir un diadème sur l'une des tables de la chambre et franchement c'est grave légitime.

Aara - C'est ta première fois en Belgique ?

Deborah - Aussi longtemps que je m'en souvienne oui hein, on ne voyage pas beaucoup. Bon en vrai y'a pas vraiment le temps donc cette prestation c'est vraiment l'occasion pour nous de découvrir ce pays.

Aara - Si tu veux je t'enverrai des adresses prochainement, vous pourrez y aller durant votre séjour.

Deborah - Oh c'est gentil, merci beaucoup Aara. Je la regarde, émue.

Elle est vraiment gentille, une vraie crème. Je sais pas pourquoi lui parler me rend autant en joie, en plus c'est une très belle personne, peut-être qu'on pourrait être amie ? Et si elle ne m'apprécie pas ? Parce que moi je suis vraiment agitée, mais on dit aussi que les opposés s'attirent non ?

Aara - Tu as faim ? Parce que moi j'ai vraiment faim, elle ricane en se levant.

Deborah - Euh non, enfin si mais pas trop. Tu vas commander au room service ?

Aara - Pas sûre qu'il ait du bon kwanga (*manioc en bâton), j'en meurs d'envie si tu savais.

Deborah - Jure t'es congolaise ? J'ouvre les yeux sous la surprise.

Aara - Oh mais oui, ça se voit pas ? Elle ricane de nouveau en attrapant son téléphone. Erica passe-moi numéro de la tata qui fait la livraison de nourriture s'il te plaît.

Je l'écoutais parler en lingala avec ladite Erica, quand on voit son teint clair comme ça on croirait une antillaise ou j'sais pas moi, américaine ?

Erica - Tiens, elle lui tend son téléphone avant de me regarder.

Je ne soutiens en rien son regard, façon ça peut créer les problèmes pour rien. Pardonnez je vais appeler mon mari et savoir comment il s'en sort. Aara était au téléphone donc j'ai préféré ne pas la déranger et directement sortir de la chambre, je reviendrai récupérer mes affaires plus tard.

Béni - Ouais ?
Deborah - À quel niveau Monsieur ?
Béni - Je sors de la douche là, j'allais m'habiller, d'ailleurs je trouve pas ma cravate tu l'as caché où ?
Deborah - T'as regardé dans les poches de la valise ? Je crois que je l'ai coincé là-bas, je commence à prendre le chemin vers la chambre. Tu sais la mariée c'est un congolaise wesh.
Béni - Hm pourquoi tu me dis ça ? J'entend l'eau du robinet couler.
Deborah - Attends de la voir tu vas capter pourquoi, j'suis devant la porte tu m'ouvres mon cœur ?
Béni - Tu n'as pas la clé ?

Je l'entend malgré tout se déplacer dans la chambre, bingo la porte est ouverte. Je lui souris en raccrochant avant d'embrasser sa joue, je dois aussi aller me préparer sinon on sera en retard. Je sais que je suis congolaise mais j'essaie de me réconcilier avec la ponctualité.

[...]

Deborah - Tu me trouves comment ? Je lui demande en chuchotant.

Béni - Très succulente, très exquise, même la mangue n'est pas aussi juteuse-

Deborah - Eh là, j'ai compris. Merci mon bébé, je ricane avant de m'arrêter car la mariée faisait son entrée.

Il me regarde, l'air interdit avant de détourner le regard. Je ne relève pas et reporte mon attention sur la cérémonie.

La nostalgie de ça. La mariée est sublime, j'avais pas pu voir sa robe car quand j'avais terminé elle était en train de faire les photos. J'allais pas déranger quand même. On avait décidé de s'accorder Béni et moi, on portait tous les deux du noir mais en petite touche, sinon c'est du blanc. Pour la soirée j'avais acheté une robe en satin à fines bretelles, elle avait un large décolleté dans le dos, pour le grand plaisir de mon homme.

Ça y est, ils se sont dit oui. Anw c'est trop mignon, je suis en train de pleurer. Mais votre frère avait prévu le coup car il était en train de me tendre un mouchoir, je l'ai gratifié d'un sourire tremblotant et j'ai essuyé mes larmes. Les voilà qui marchent main dans la main vers la sortie. Eh c'est trop beau.

Béni - Je pourrais te remarier à l'infini, me confie-t-il à l'oreille.

Deborah - C'est vrai mon amour ? Je fixe mon regard au sien, les yeux encore humides de larmes.

Béni - Dis moi que je m'organise, on pourrait le faire chaque année même. Il prend ma main gauche et l'embrasse au dos.

Deborah - J'hoche la tête, t'as intérêt à te surpasser à chaque demande hein ! Oh mon doudou à moi, je passe mes bras autour de son cou.

Béni - Embrasse moi ma reine, il rapproche son visage près du mien.

J'esquisse alors un sourire et scelle nos lèvres ensemble, avec le conviction que rien ni personne ne saura nous séparer. Lui et moi c'est jusqu'à la fin.

RestaurationOù les histoires vivent. Découvrez maintenant