Il était un Estre... ou Pas II

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💕Collection Saint Valentin 2024💕
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Mes mains étaient sales. Je les avais toujours vu ainsi, du moins, je m'en souvenais pas autrement.
Je les regardais en espérant qu'un morceaux de pain y apparaisse. Ce ne fut pas le cas. J'ouvris alors légèrement la bouche. C'était de l'air dont je me nourrirais encore.
La nuit tombait. Je le sentais dû au vent qui frappait ma peau. Je m'étais habitué à une telle situation. J'avais deux possibilités qui s'offraient à moi ; Soit je dormais sur les dalles froides de la rue, soit je posais bagage dans l'une des caves remplis de drogués.
Aucune des propositions me plaisaient. Je n'étais pas l'un des leurs, c'est vrai ! Je n'avais jamais touché à l'ambroisie. J'en avais jamais eu l'occasion. Je ne savais même pas si je l'aurais fait si j'avais pu. Étais-je juste trop pauvre pour me la payer ? Ou étais-je vraiment pas intéressé ? Je ne le saurais sans doute jamais. Cela fait que, je n'avais pas vraiment ma place auprès de ces individus. Ils se comportaient d'une façon que je ne pouvais comprendre et j'avais chaques jours peur pour ma vie. Cela ne faisait qu'un mois que j'étais là, peut-être deux et en si peu de temps, de leurs mains, j'avais frôlé la mort plus d'une trentaine de fois. Je tenais à peu de chose, tout comme j'en possédais peu. Je n'avais rien à perdre, pas même ma vie qui avait été un fiasco et pourtant, même en aillant cherché à m'oter moi-meme la vie, j'avais été choqué de voir à quel point ils étaient dangereux.
D'un autre côté, dormir dehors n'était pas vraiment une option. Il faisait bien trop froid en ces périodes froides. Je n'étais pas spécialement frileux. J'avais déjà dormis dehors de nombreuses fois et cela ne me faisait pas peur, mais j'avais abandonné cette option quand je vis des angelures sur mes doigts. Mourir ainsi ne me plaisait pas. Je ne méritais pas ça malgré toutes les bêtises que j'avais pu faire. Même avec les plus chauds des vêtements et une grosse couverture, dormir dehors serait un suicide.
Il ne me restait qu'une possibilité, ne pas dormir. Pour ma survie valait mieux opter pour une veillé. Je dormais déjà très peu et la fatigue était devenu une habitude mais je préférais être épuisé que ne jamais me réveiller. Positivons, au moins il ne pleuvait pas.

Je me leva avec le peu d'effet personnel que j'avais. Je ne possédais que quelques habits que je transportais dans un sac, et deux où trois objets que j'avais pu cacher durant ma captivité, et qui me tenais particulièrement à cœur.
Sous mes chauds habits loin d'être suffisant, je me mis a vagabonder dans l'arpent du diable.
Je ne me plaindrais pas de ma situation. Pendant plus de 70 ans j'avais été fait prisonnier des estres. Durant cette période, je rêvais de liberté et je l'avais enfin. Ce n'était pas l'idéale mais le simple fait de voir le ciel, le soleil ou les étoiles, de sentir des odeurs ou le vent, me réjouissait comme jamais.
J'avais bien plus que dans cette prison alors sourire était une bien meilleure idée. J'étais reconnaissant de cette nouvelle vie qui s'offrait à moi.

Je passais la plus part de mon temps près de l'eau. Cette petite rivière passé à l'arrière de l'arpent et ici, on ne croisait que très peu de monde. Les seuls personnes qui pouvaient passer été des particuliers qui ne pouvaient rien pour moi. Je n'avais pas peur d'eux. Je savais me défendre et de toute façon, pourquoi s'en prendraient-ils à un homme si pitoyable que moi ?
Ce n'était pas le cas des ombrunes. C'étaient elles mes grandes ennemis. Je les fuyait. Si je devais tomber sur l'une d'entres elles, se serait catastrophique. Quand je savais qu'il y en avait dans les parages, je me cachais toujours jusqu'à ce qu'elles partent. Ne vous méprenez pas, je n'avais pas peur d'elles. J'avais plutôt peur de l'influence qu'elles avaient. Avec une telle arme, elles pourraient me remettre derrière les barreaux sans aucune difficulté et je ne le supporterais pas à nouveau.
J'avais goûté à la liberté et elle était à présent ma plus grande ambition.
A cette heure ci je ne craignais pas grand chose. Elles étaient au chaud chez elles auprès de leurs charges.
Seuls des fous s'aventureraient dehors sous un tel temps. J'en faisais partit.
Je marcha le long des pierres sales en direction d'un divertissement. La nuit, comme les autres, sera longue. Dans les petites ruelles, certains drogués déambulaient sans âmes. J'avais de la peine pour eux. Ils n'avaient jamais été emprisonnés pour la plus part et pourtant, je me sentais plus libre qu'eux. Si seulement ils se rendaient compte d'à quel point ils se gâchaient la vie...

𝑹𝒆𝒄𝒖𝒆𝒊𝒍 𝕄ℙℍ𝔽ℙℂ  ✵ Vᴏʟᴜᴍᴇ IIOù les histoires vivent. Découvrez maintenant