CHAPITRE 3 : ENLÈVEMENT

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Une fois assurés que la jeune femme était bien endormie, les deux hommes décidèrent de jeter par la fenêtre son sac à main ainsi que son portable pour que personne ne puisse la localiser ou la contacter et roulèrent jusqu'à un aérodrome sur lequel les attendait un jet puis descendirent de la voiture avant de tirer à pile ou face pour savoir lequel des deux hommes allaient porter la jeune femme jusqu'à l'avion, comme si tout ça n'était qu'un vaste jeu pour eux et leur voyage se déroula parfaitement, sans encombres ni témoins.

Une odeur nauséabonde, mélangeant humidité, moisit et Dieu seul sait quoi, agressa l'odorat de Lexie qui sentait sa conscience refaire surface peu à peu, réveillant par la même occasion un mal de tête atroce et une douleur lancinante sur sa pommette. Elle tenta péniblement d'ouvrir les yeux et de se redresser en se tenant la tête en lâchant un gémissement de douleur. Plus elle reprenait conscience, plus l'odeur nauséabonde lui retournait l'estomac et lui donnait envie de vomir.

Elle se frotta les yeux, la vision encore un peu floue et paniqua lorsqu'elle se rendit compte qu'elle était enfermée dans une cage dans ce qui semblait être un sous-sol miteux, sombre et vraiment sale dont seul un maigre filet de lumière s'échappant de ce qui semblait être une ventilation lui permettait de voir des chaines sur les murs face à elle. L'ambiance de cette horrible pièce lui faisait penser à des geôles que l'on trouvait dans certains châteaux Européens, lui donnant l'impression d'avoir obtenu le rôle de la demoiselle en détresse dans un très mauvais film.

Lexie réfléchissait à toute vitesse et tentait de remettre ses souvenirs en ordre pour comprendre comment elle avait bien pu atterrir ici.Peu à peu, ses souvenirs lui revenaient par vague et elle se toucha le cou pour sentir une boule qui s'était formée à cause de l'injection qu'elle avait reçu dans la voiture avant de s'endormir pour se retrouver ici. Par peur, lexie se mit péniblement debout et souleva son tee-shirt pour vérifier si elle avait des traces ou des cicatrices. Elle avait tellement entendu parler de gens qui se faisait enlever par des réseaux de trafic d'organes qu'elle fut réellement soulagée lorsqu'elle vit que rien n'avait bougé sur son corps.

Elle décida alors de rester calme et assise pour économiser ses forces au cas où elle aurait besoin de se défendre ou l'occasion de s'échapper, mais plus les heures passaient, plus Lexie se laissait envahir par une peur panique qui lui nouait les entrailles.

Et si les hommes qui l'avaient capturés avaient simplement décidé de l'enfermer ici et de la laisser mourir de faim et de soif ?

Les larmes lui montèrent aux yeux en pensant qu'elle allait mourir dans la solitude la plus totale et qu'elle ne verrait plus jamais son père ou même la lumière du jour.

Après encore plusieurs minutes à se torturer mentalement, son cerveau n'arrêtant pas de créer dans son esprit des scénarios plus atroces les uns que les autres, Lexie se mit à hurler, appelant désespérément à l'aide pendant ce qui lui semblait être des heures et quand elle n'eut plus de voix, elle se rallongea en boule sur le sol crasseux et pleura en silence jusqu'à tomber dans un sommeil tourmenté.

Les deux jours suivants furent terriblement difficiles pour elle, mais ce n'était ni la faim ni la soif horrible qu'elle ressentait qui rendait cette situation difficile, c'était plutôt le fait de ne pas savoir le sort qu'on lui réservait. Elle ne se sentait pas prête à mourir, pas comme ça, pas maintenant, pas sans avoir pu vivre les choses les plus basiques, mais fondamentales qu'avaient à offrir la vie, aussi difficile soit elle.

Sa bouche était sèche, sa gorge, atrocement douloureuse et elle commençait à avoir des hallucinations, mais elle ne savait plus si elles étaient dues à sa déshydratation ou au stress et à la solitude totale à laquelle elle était contrainte.

Avant nous, le chaosOù les histoires vivent. Découvrez maintenant