Lorsqu'il se réveilla le lendemain matin, la première chose qu'il fit fut une grimace doublé d'un râle de frustration. Putain qu'il avait mal dormi. Le soleil qui commençait à percer derrière ses volets commençait à lui chauffer le visage alors il posa son bras par-dessus ses yeux un instant, juste le temps de se réveiller tout à fait, et il réfléchit à ce qui faisait qu'il avait autant mal dormi. La veille, Aurélien avait emménagé chez lui et il avait préféré se dévouer pour dormir sur le canapé. Celui-ci avait paru surpris qu'il lui laisse son lit, mais en voyant comment il avait mal dormi il se félicita de cette décision. Son ami Claude était venu aussi, à l'improviste, et cela avait mis le plus jeune mal à l'aise, il l'avait bien vu, malgré le fait qu'il lui répète que Claude avait l'air très gentil et qu'il l'avait même trouvé marrant. Aurélien avait ensuite commencé à poser des questions sur son ami et lui avait même paru attristé face à ses réponses, comme s'il avait senti qu'il lui mentait, et quand celui-ci s'était excusé pour aller se coucher alors qu'il était encore tôt – prétextant que c'était son nouveau coeur qui lui demandait encore beaucoup de repos – il s'était senti triste à son tour en pensant à sa copine. Chloé. Il ressentait encore un poids peser sur son cœur lorsqu'il pensait à elle. Ça faisait même pas deux semaines tout à fait qu'elle était morte après tout. Une semaine à peine qu'il avait assisté à son enterrement. Et son cœur... battait encore. À l'intérieur d'Aurélien. Cette pensée faillit le faire pleurer et il pensa alors à la veille au soir où se levant pour aller aux toilettes à trois heures du matin il s'était arrêté par sa chambre pour vérifier qu'Aurélien était bien là. Celui-ci dormait paisiblement, la peluche blanche tenue faiblement contre lui, près de son cœur, alors qu'il avait les yeux fermés. Il avait failli pleurer là aussi, pensant au cœur de sa copine qui devait battre doucement contre cette peluche enfantine qui avait échappé au feu.
« Guillaume, tu es là ? »
Il sursauta en entendant soudain la voix d'Aurélien l'appeler en entrant dans le salon et il se redressa précipitamment sur le canapé pour se montrer à lui.
« Oui ?! s'exclama-t-il avant de faire une grimace de douleur en ayant fait un faux mouvement dans sa précipitation.
— Ah, tu es là... Je t'ai réveillé ? lui demanda le plus jeune en lui offrant un petit sourire hésitant avant qu'il ne le voie froncer légèrement les sourcils et s'avancer vers lui. Tu as mal quelque part ?
— Ah euh... Non... J'ai juste fait un faux mouvement. Tu m'as surpris en m'appelant... »
Aurélien lui lança un petit regard incertain avant de s'avancer jusqu'à la table basse située près du canapé à ses pieds et il se rendit alors compte qu'il était déjà tout habillé.
« Vraiment ? Je suis désolé. Je pensais que tu serais déjà levé...
— J'ai eu du mal à fermer l'œil une bonne partie de la nuit alors quand j'ai enfin réussi à m'endormir... commença-t-il à expliquer avant de s'apercevoir qu'il tenait un petit sac en papier dans ses mains. Mm ? Qu'est-ce que c'est ?
— Ah...! Je me suis levé tôt vu que j'ai bien dormi contrairement à toi et en voyant que tu dormais encore j'ai décidé de te remercier en allant acheter quelques viennoiseries en bas de chez toi. J'avais repéré la boulangerie en arrivant hier.
— Des viennoiseries ? Mais avec quel argent, Aurél ? »
Le plus jeune se mit à rougir à cette question et vint pour le rejoindre sur le canapé alors il se dépêcha de s'asseoir pour lui laisser de la place :
« Ton ami. Il m'a passé de l'argent hier quand tu nous as laissé seuls un instant. Il a dit qu'il se doutait que ça allait être compliqué les premiers jours et qu'il voulait m'aider. Je lui ai dit que je le rembourserai dès que je le pouvais même s'il a rien voulu entendre et... »
Aurélien se tut alors et il fronça les sourcils, se demandant ce qu'il avait :
« Aurél ?
— C'est vrai qu'il est pas très confort ton canapé. C'est des... ressorts que je sens là ?
— Euh... Oui...? balbutia-t-il, confus du changement de sujet et il essaya donc de relancer Aurélien sur Claude. Mais Aurél-
— Je ne m'en étais pas rendu compte hier, le coupa le plus jeune. Sûrement à cause de la fatigue, mais Guillaume tu ne peux pas décemment continuer à dormir là.
— Hein ? Qu'est-ce que tu racontes ? Bien sûr que je peux, ça va je vais pas mourir non plus.
— Mais ça me gêne. Je te vole ton lit et ton sommeil, lui rétorqua Aurélien en lui lançant un regard implorant et il sentit son cœur rater un battement à ça.
— Aurél, arrête. Je suis pas en verre, hein. Maintenant, tu dis que Claude t'a passé de l'argent ?
— Je... Oui... Je lui ai rien demandé, je te promets, c'est lui qui a proposé aussitôt. J'ai même pas pu refuser, il a pas voulu...
— Je te crois t'inquiète, sourit-il doucement avant d'exhaler un petit rire. Ça m'étonne pas de lui, ça. Toujours à vouloir jouer aux héros et à vouloir sauver la veuve et l'orphelin.
— Vraiment ? Il fait souvent ça ?
— Qu'avec les gens qu'il aime bien, répondit-il d'un air malicieux au plus jeune en lui faisant un petit clin d'œil et celui-ci fronça les sourcils avant de se mettre à rougir ce qui le fit fondre intérieurement. Tu lui as pas dit que t'allais avoir droit à des aides de l'État par rapport au fait de ta nouvelle condition et de ta sortie de l'hôpital ?
— J'ai... J'ai pas eu le temps. T'es revenu à ce moment-là, balbutia Aurélien avant qu'il ne voit une lueur de tristesse passer dans ses yeux et ne le voie baisser légèrement la tête. C'est vrai que maintenant je vais être à la charge de l'état un bon moment, le temps d'être assuré que l'opération a porté ses fruits et que je peux vivre et travailler normalement...
— Ça sert à ça, Aurél. À aider dans les coups durs de la vie. Faut en profiter si tu y as droit. Et t'as peut-être droit au chômage aussi ? demanda-t-il et Aurélien lui lança un regard incertain à cette question.
— Je... sais pas...
— Bon, tu sais quoi ? On va fouiller dans ta boite aujourd'hui pour voir si on trouve un indice sur ta banque.
— Ma boîte ?
— Oui, tu sais, celle que m'a passée ta concierge avec les affaires intactes de ton appartement. Et si on trouve rien, on ira t'ouvrir un nouveau compte dans ma banque à moi et on remplira les différents dossiers pour les aides. Puis tu m'as moi aussi. T'es pas seul. Claude s'est peut-être inquiété mais il a vraiment pas de quoi s'en faire, je vais pas te laisser tomber, hein. T'as déjà pas à t'inquiéter pour la nourriture et pour le fait d'avoir un toit sur la tête ! »
Aurélien lui lança un regard larmoyant quand il eut fini sa tirade puis, avant même qu'il ne le sache, ce dernier vint se blottir contre lui.
« Merci, Guillaume ! Je ne sais vraiment pas ce que j'aurais fait sans toi... »
Son cœur rata un battement à la sensation d'avoir le plus jeune collé ainsi à lui, plus proche qu'il ne l'avait jamais été de lui. Et en même temps, pensa-t-il, c'était le cœur de Chloé qui battait contre le sien à ce moment-précis. Ce cœur qui connaissait le sien si bien. Mais... se pouvait-il qu'il le reconnaissait ?
« C'est... C'est normal, Aurél, bégaya-t-il en posant avec délicatesse d'un air hésitant une de ses mains sur le dos de ce dernier. Je te laisserai pas tomber. Je suis là pour toi. »
Aurélien se mit à sangloter contre lui et il ferma les yeux, poussant un petit soupir attristé. Oui, il allait être là pour lui. Il avait promis.
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Fiction OrelxGringe - Ma renaissance.
FanficGuillaume rencontre Aurélien à l'hôpital où est morte sa petite copine après un accident. Depuis, il lui est impossible d'arrêter de penser à ce dernier.