Fiction OrelxGringe - Ma renaissance.

Partie 18 - La surprise.

« Elle a quoi ? »

Il soupira en entendant son ami s'écrier ça à côté de lui et se pinça le nez avant de se tourner vers lui :

« Essayé de m'embrasser.

— Et bah putain. Elle a pas perdu de temps celle-là ! »

Ils étaient en train de parler de Clara. Un peu plus tôt dans l'après-midi, il était allé aider cette dernière à débarrasser la chambre de Chloé, profitant du fait qu'Aurélien avait un rendez-vous pour s'y rendre. Tout s'était très bien passé et ils avaient quasiment fini lorsque celle-ci avait tenté de l'embrasser alors qu'il débarrassait la chambre d'un énième carton à destination de sa voiture. Il l'avait esquivée de justesse et lui avait demandé ce qu'elle faisait, ce à quoi cette dernière s'était moquée de lui en lui demandant ben ça se voit pas ?

« Et alors ? Tu l'as repoussée ?

— Ben, évidemment. Je suis pas attiré par elle.

— Contrairement... à Aurélien ? se moqua son ami et il leva les yeux au ciel en l'entendant dire ça. D'ailleurs, en parlant de lui... il est pas là le gamin ?

— Claude, tu le sais qu'il n'a que trois ans de moins que toi, hein ?

— Ouais. Ben ça reste toujours trois ans de plus pour moi. Pourquoi il est pas à la maison alors ?

— Il avait rendez-vous chez le médecin pour surveiller son cœur, comme demandé par l'hôpital. Et comme je travaillais... Enfin, lui ai fait croire que je travaillais pour pouvoir me rendre chez Clara débarrasser les affaires de Chloé... Ça fait plusieurs fois qu'il fait des crises d'angoisses qui entraînent des crises d'asthme... En plein milieu de la nuit en plus. Hier j'ai dû le tenir contre moi pour qu'il puisse se rendormir.

— Pardon ?

— Euh... Ouais, dit-il en se giflant mentalement d'avoir laissé échapper ça en voyant le regard confus de Claude sur lui. Il s'est... Il s'est réveillé en panique et avec du mal à respirer et quand il m'a appelé, ça m'a réveillé à mon tour...

— Attends, attends... Tu l'as entendu t'appeler de ta chambre ? Du salon ?

— Euh... Ben... Ouais...? bafouilla-t-il, n'osant pas avouer à son ami qu'ils dormaient en réalité ensemble depuis un peu plus d'une semaine déjà.

— Fais gaffe, Guillaume. Déjà qu'il pense que vous sortiez ensemble avant son accident. À cause de comment tu te comportes entre autres avec lui... Alors, dormir avec lui ? Vas savoir ce qu'il va s'imaginer après ça. Ça va seulement le faire douter encore plus. T'es prêt à le voir tomber de haut le jour où il apprendra la vérité ?

— Et pourquoi t'es tant sûr que ça qu'il apprendra la vérité, déjà ? marmonna-t-il, bien content de pas lui avoir dit qu'ils dormaient désormais ensemble toutes les nuits en voyant sa réaction.

— Mais parce que c'est évident, Guillaume. C'est pas moral de lui faire croire à des mensonges pareils. On ne sait même pas à quoi ressemblait sa vie avant. »

Il se tut en l'entendant dire ça, se disant bien qu'il s'en contrefichait d'à quoi pouvait ressembler sa vie avant qu'il n'entre dans la sienne, et il entendit alors la porte d'entrée claquer au loin, indiquant que le plus jeune était rentré. Il jeta alors un coup d'œil entendu à Claude, lui intimant de revenir à cette discussion une prochaine fois, et celui-ci hocha la tête à l'instant où Aurélien entra dans le salon.

« Coucou, Guillaume, le salua ce dernier avant de remarquer son ami et il vit un sourire s'inscrire sur ses lèvres. Ah, Claude... Tu es là ? Ça tombe bien ! J'ai à te parler ! »

Claude lui lança un regard interrogateur et il haussa les épaules, n'ayant aucune idée de quoi Aurélien voulait lui parler.

« Tu viens ? Faut pas que Guillaume entende. » reprit le plus jeune en faisant un signe de la main à son ami sans jamais se départir de son sourire et celui-ci se leva pour aller le rejoindre, ce qui le laissa dans la confusion la plus totale.

Il vit alors Aurélien disparaître dans le couloir avec Claude pour aller discuter et resta seul dans le salon, des questions plein la tête.

***

« Alors ? Tu veux toujours pas me dire ce que tu as dit à Claude tout à l'heure ? demanda-t-il à Aurélien près de deux heures plus tard après avoir mangé devant la télévision comme à leur habitude.

— Mm mm... répondit le plus jeune en secouant la tête, un grand sourire sur les lèvres. Je ne te dirais pas. »

Il dévisagea Aurélien avec attention, ce dernier étant à présent blotti dans ses bras, et en ne l'entendant pas répondre, celui-ci releva la tête pour le regarder à son tour :

« M'en veux pas, Guillaume. C'est une surprise. Tu veux pas que je gâche tout en te racontant ce que c'est, non ?

— Une surprise ? demanda-t-il en fronçant les sourcils légèrement et quand Aurélien hocha la tête, un petit sourire adorable sur les lèvres, il soupira, préférant alors laisser tomber. Ok alors. Je laisse tomber.

— Merci ! le remercia le plus jeune en venant se blottir plus encore contre lui et il sentit son cœur rater un battement à ça, lui faisant alors penser à son rendez-vous de l'après-midi.

— Au fait, j'ai vu que tu étais revenu avec un sac en papier. Le médecin t'a prescrit quelque chose pour tes crises d'asthme ?

— Mm ? Ah non... Il m'a seulement conseillé de le faire travailler un peu chaque jour. En faisant du sport... ou en le frictionnant un peu comme ça, dit Aurélien en se frottant soudain à l'endroit où se trouvait son cœur sous son tee-shirt avec sa main et il l'arrêta aussitôt en posant sa main par-dessus la sienne à ça.

— Je suis pas sûr que tu aies vraiment compris cette partie-là, hein... »

Aurélien ne répondit rien, se contentant simplement de sourire, puis il le vit relever la tête doucement pour le regarder :

« Tu as peut-être raison. Mais ça fait du bien. Je me sens vivant quand je fais ça. Ça fait chaud. Alors peut-être que ça marche un peu quand même ? »

Il eut envie de l'embrasser à cet instant précis, ses doigts toujours autour des siens par-dessus son cœur, et Aurélien attendit longtemps avant de revenir se blottir contre lui en voyant qu'il ne le faisait pas. Est-ce qu'il attendait vraiment qu'il l'embrasse ? Il ne le savait pas, mais cette pensée le laissa songeur. Claude avait raison. Il était allé trop loin et maintenant, ce n'était plus possible de revenir en arrière.