Partie 11 - L'incendie.

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Deux jours plus tard.

N-Non... Guillaume...

Il se réveilla en sursauts en entendant Aurélien l'appeler depuis sa chambre alors que ça faisait déjà plusieurs heures que ce dernier était parti se coucher. Il resta un petit moment allongé sur le dos, à essayer de se rappeler les événements de la soirée, le cerveau encore embrumé par le sommeil. Ils avaient regardé la télévision en mangeant, un documentaire animalier sur la Savane comme il avait appris qu'Aurélien semblait aimer ce genre de documentaire, et à un moment donné, la tête de ce dernier avait roulé sur son épaule. Aurélien s'était endormi sur lui et il avait senti son cœur s'arrêter de battre un instant dans sa poitrine à ce contact si inattendu. Et si... agréable. Il n'avait pas su comment réagir tout de suite, partagé entre la gêne qu'il ressentait devant ce rapprochement soudain et l'envie de le garder près de lui ainsi, avant de décider de le réveiller pour lui dire d'aller se coucher dans son lit. Aurélien avait paru surpris qu'il le réveille, ne s'étant sans doute pas rendu compte qu'il s'était endormi devant le documentaire, et il lui avait expliqué brièvement qu'il était fatigué et qu'il devrait sûrement aller se coucher, ce à quoi le plus jeune avait hoché la tête en compréhension avant de se lever. Il avait été tellement dans le coaltar qu'il l'avait vu vaciller et il s'était levé aussitôt afin de l'aider les premiers mètres pour éviter qu'il ne tombe par terre avant qu'Aurélien ne marmonne un petit bonne nuit, Guillaume d'un air fatigué et qu'il le laisse s'éloigner. Et ensuite, il était allé se coucher à son tour, un large sourire sur les lèvres et des papillons dans le ventre. Bordel.

« Guillaume... Je t'en supplie, Guillaume... »

Il écarquilla les yeux en entendant Aurélien l'appeler de nouveau et se rappelant soudain la raison de son réveil au beau milieu de la nuit. Aurélien l'appelait. Il se leva précipitamment, se demandant si ce dernier était en train de faire un cauchemar, et se rua vers sa chambre pour le rejoindre :

« Aurél ! »

Il trouva le plus jeune en pleurs dans son lit, semblant bien réveillé mais la tête enfouie dans ses bras croisés par-dessus ses genoux, et il bugua un instant avant de se précipiter vers lui :

« Aurél ! Eh, regarde-moi ! Qu'est-ce qu'il t'arrive ? »

Aurélien releva brusquement la tête de ses bras croisés en l'entendant l'appeler ainsi, ne semblant pas l'avoir entendu la première fois à cause de ses sanglots, et il sentit son cœur se serrer à la vue de son visage baigné de larmes grâce à la lumière du couloir dans son dos :

« Oh, Aurél... l'appela-t-il encore une fois, s'asseyant près de lui dans son lit cette fois, et le plus jeune lui lança un regard désespéré, les larmes coulant sans s'arrêter sur ses joues.

— Gu-Guillaume...

— Qu'est-ce qu'il y a ? Dis-moi tout. Tu as fait un cauchemar ?

— O-Oui... J'ai vu... L'incendie... Les flammes... bégaya Aurélien et il fronça les sourcils en le voyant respirer étrangement, le forçant ainsi à parler de manière saccadée.

— Aurél, qu'est-ce que tu as ? Pourquoi tu parles comme ça ? lui demanda-t-il, immédiatement inquiet, et Aurélien resta silencieux un moment, semblant se concentrer comme pour reprendre sa respiration difficilement, avant qu'il ne le voit fermer les yeux en fronçant les sourcils légèrement.

— J'arrive pas... J'ai du mal à... à respirer... Ça me fait mal. »

Il écarquilla les yeux à ça, paniquant en voyant qu'il avait raison, avant de se rappeler de la ventoline que le docteur leur avait conseillé d'acheter au cas-où une chose pareille arrivait.

« Aurél, la ventoline. Où c'est que tu l'as mise ??

— Dans le... tiroir... là... balbutia le plus jeune, semblant comprendre à son tour ce qu'il avait et il se précipita pour ouvrir ce dernier et s'emparer du médicament à l'intérieur.

— Ok... Ok... C'est rien... Juste une crise d'angoisse à cause d'un cauchemar, hein, chercha-t-il à rassurer Aurélien autant que lui, n'ayant jamais eu affaire à ce genre de choses avant dans sa vie, et il lui présenta le médicament en l'amenant devant ses lèvres. Un souvenir... Ouvre la bouche, Aurél, ça ira bientôt mieux. Je te promets. Ça va vite faire effet. »

Aurélien lui lança un bref regard incertain avant de s'exécuter et il l'aida à prendre le médicament en appuyant à sa place sur la ventoline pour aider l'air à passer dans ses poumons. Bientôt, le médicament sembla faire effet car il sentit Aurélien repousser doucement son bras – celui avec lequel il tenait la ventoline – et il le vit fermer les yeux en poussant un petit soupir soulagé.

« Ça va... mieux... Merci... J'ai vraiment cru... que j'allais y passer. »

Le plus jeune se laissa tomber contre lui et il écarquilla les yeux en le sentant s'effondrer ainsi sur lui.

« Au-Aurél...? Ça va ?

— Oui... J'avais l'impression que quelque chose coinçait... Mais ça va mieux maintenant. C'est fini... »

Il posa délicatement ses mains sur le dos d'Aurélien afin de le tenir contre lui avec douceur, pour pas le heurter, et celui-ci poussa un petit soupir dans son cou :

« Guillaume... Tu veux bien... rester avec moi cette nuit ? J'ai peur... que ça recommence.

— O-Oui, bien sûr. Pas de problème, bégaya-t-il alors qu'il sentait son cœur battre à mille à l'heure dans sa cage thoracique à cette question.

— Merci. Ça me rassurera... Puis c'est ton lit, n'est-ce pas ? Autant que le mien... Tu devrais pouvoir y dormir aussi au lieu de te casser le dos dans ton vieux canapé... »

Il fronça les sourcils en entendant Aurélien dire ça d'une voix ensommeillée – autant que le mien –, mais lorsqu'il chercha à croiser son regard sous sa frange noire, il se rendit compte qu'il s'était déjà rendormi. Qu'est-ce qu'il avait voulu dire par là ? Et ce souvenir qu'il venait de revoir dans son cauchemar, est-ce que ça voulait dire que sa mémoire lui revenait petit à petit ? Est-ce que c'était possible au moins ? Il avait peur que la réponse puisse être oui. Et merde.

Fiction OrelxGringe - Ma renaissance. Où les histoires vivent. Découvrez maintenant