Partie 17 - La crise.

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Gu-Guillaume !

Il se réveilla en entendant Aurélien l'appeler à ses côtés et fronça les sourcils, n'ayant mais alors pas du tout envie de sortir du sommeil. Il resta donc un moment ainsi, entre deux mondes, avant d'entendre une sorte d'essoufflement et de se réveiller tout à fait en se rappelant de la condition du plus jeune.

« Aurél ?! Qu'est-ce qu'il t'arrive ?? s'exclama-t-il alors en se tournant vers ce dernier et il sentit son cœur rater un battement en voyant Aurélien se tenir ce dernier, une grimace de douleur sur le visage. Aurél ! »

Il se rendit compte que celui-ci était en train de haleter péniblement et en voyant ça, il se pencha par-dessus lui afin d'atteindre sa table basse et de prendre sa ventoline. Il l'attira ensuite à lui afin de l'amener à prendre le médicament et Aurélien se laissa faire dans ses bras :

« Allez, Aurél... Je t'en supplie, respire... »

Le plus jeune ne se débattit pas contre lui, s'exécutant sous ses ordres d'inspirer et d'expirer doucement dans le petit médicament, et au bout de plusieurs longues minutes, il le sentit repousser son bras comme la dernière fois. Il éloigna alors le médicament de son visage et Aurélien se tourna vers lui, les larmes aux yeux. Il lui offrit un petit sourire désolé en retour malgré son soulagement de voir sa crise éloignée, mais Aurélien s'effondra en larmes en se blottissant plus encore dans ses bras. Il le sentit alors entourer son cou de ses bras en pleurs et il resserra son étreinte sur sa taille fine pour le serrer à lui. C'était fini, maintenant. Il ne risquait plus rien. Il était là. Tout allait bien.

***

« C'est tellement violent... à chaque fois. »

Il hocha la tête en entendant Aurélien dire ça dans ses bras dans un murmure. Le plus jeune avait la voix éraillée par les sanglots et il le sentait trembler légèrement contre lui, positionnés comme ils l'étaient, Aurélien blotti tout contre lui sous les couvertures.

« J'ai eu du mal à respirer et ensuite, je mis suis mis à paniquer dans mon sommeil. C'est pour ça que je me suis réveillé, j'avais peur de manquer d'air...

— Ça t'ait seulement arrivé en dormant pour l'instant ? Cette difficulté à respirer. Jamais éveillé ? demanda-t-il et Aurélien secoua la tête contre son torse doucement. Alors... peut-être as-tu fait un cauchemar cette fois encore ? Et c'est pour cela que tu t'aies mis à paniquer en réalité, ce qui t'a amené à avoir du mal à respirer et à te réveiller. Pas... dans l'autre sens. »

Aurélien ne répondit pas à cette hypothèse, semblant réfléchir à ce qu'il lui disait, et il vint passer une main avec douceur dans ses cheveux longs :

« Tu te rappelles de quoi tu as rêvé ? De ce qui as pu se passer pour que tu paniques à ce point ?

— J'ai... Je crois que j'ai rêvé de mes grands-parents...

— Tes grands-parents ? répéta-t-il, surpris, et Aurélien hocha la tête contre lui.

— Mm. Tu sais, la petite photo que tu as ramenée de mon appartement et que tu m'as montrée ce premier jour. J'en suis pas persuadé, évidemment, vu que je ne me rappelle de rien... mais j'ai la sensation que ce sont bel et bien mes grands-parents. Ça m'ait arrivé plusieurs fois de revenir voir la photo depuis cette première fois et j'ai toujours cette même sensation quand je la vois... de... tristesse intense... Est-ce qu'il leur serait arrivé quelque chose ? Je veux dire... ils sont déjà vieux sur la photo alors peut-être... balbutia Aurélien avant de s'arrêter net, semblant vouloir s'empêcher de penser à quelque chose d'aussi horrible. Je ne t'en ai jamais parlé, Guillaume ? »

Il sentit son cœur se serrer en se rappelant de tous les mensonges qu'il avait sortis au plus jeune depuis qu'ils se connaissaient. Ils étaient censés se connaître avant son accident. Être amis. Claude lui avait même dit qu'il lui avait demandé s'ils ne sortaient pas ensemble tous les deux avant cet accident, se posant des questions par rapport au fait que beaucoup de ses affaires se trouvaient déjà chez lui. Alors, oui, Aurélien avait raison : il aurait très bien pu lui parler de ces derniers. Mais cette fois, il ne put pas mentir.

« Désolé, non... Tu ne m'en avais jamais parlé auparavant. »

Aurélien hocha la tête contre son torse et il amena sa main inconsciemment par-dessus son tee-shirt à l'endroit précis où le cœur de ce dernier battait en dessous. Il caressa un long moment ce dernier de son pouce sans même trop s'en rendre compte, puis il sentit Aurélien se blottir plus contre lui, le sortant de ses pensées :

« Je peux dormir comme ça cette nuit ?

— Co-Comment ça ? bégaya-t-il avant de déglutir, se rendant soudain compte de son geste et s'arrêtant aussitôt.

— Comme ça... Dans tes bras. Près de toi. Tu me fais me sentir en sécurité, Guillaume. J'aime ça... »

Il laissa passer un petit moment, le souffle court et se demandant ce qu'il devait répondre, avant de hocher la tête.

« Bien sûr, Aurél. Dors bien, je reste là. Je ne te lâche pas. »

Ce dernier ne répondit rien, déjà profondément endormi, et il leva les yeux au ciel, se sentant sur le point de pleurer. Son amour pour lui devenait chaque jour un peu plus fort que la veille. Et ça allait le perdre.

Fiction OrelxGringe - Ma renaissance. Où les histoires vivent. Découvrez maintenant