«...et j'avais le regard vissé sur les traînées teintant les lattes nauséabondes. Elles étaient brutes et elles étaient marronnées car le rouge y avait séché. Ma glotte râpait ma gorge et le collier en bois qui me gardait à genoux.
Au-dessus, je sentais l'éclat aiguisé du mouton. A ma gauche, une foule spectrale. A ma droite, mon amante, ma séduisante verve tenait la corde. Cette tension, je me rappelle, était une question de vie ou de mort. Car ma verve, ma capricieuse, était imprévisible.
Elle m'apparaissait en rêves, à son bon vouloir.
Je me levais avec elle et me couchais avec elle, ma tête coincée entre ma couette et mon oreiller, comme un secret tendre. Doux et douloureux. Entre des couvertures qui ne connaissent ni pas de maux.
Je ne pouvais la contraindre à venir plus souvent ou à rester plus longtemps. Elle venait, elle partait, mais la chaleur qu'elle logeait jusqu'à mes os me brûlait. A chaque flèche jaune striant le ciel hostile, à chaque poussière mordorée carillonnant sur des canopées stridentes, à chaque dentelle ondulant les vagues d'une rivière froissée.
Alors, allongée sur l'échafaud, je ne savais pas ce qu'elle ferait de mon sort.
Est-ce que j'allais la quitter ?
Est-ce que je continuerais à fixer les murs pâles de ma propre prison ?
Ou est-ce que je réussirai à ouvrir mes lèvre et dénouer ma langue et lui dire...
Qu'elle est un tourment majestueux et une dilection intense ; et que je ne suis qu'un fervent qui baise ses pieds, craintif et ébahi. »
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Randomje suis en licence d'écriture et voici un dossier de mes travaux d'écriture (scolaires et pas toujours très bons, sue me)