Note d'intention :
Nous sommes à Florence, Italie, au XVIIe siècle, en pleine période baroque. Il y a en tout quatre personnages : Lolita, Dega, le père de Lolita et la sœur de Lolita.
Dega est un madonnari, un peintre itinérant qui s'occupe de faire des figures religieuses. Il est monté du sud de l'Italie jusqu'à Florence pour étoffer son carnet de client, qui sont nombreux, et, dans l'extrait de l'adaptation de Lolita de Nabokov proposé, Dega (renommé d'après le personnage d'Humbert Humbert) est ici en train de visiter la demeure où il pense séjourner. Il hésite, ne trouvant pas l'endroit particulièrement inspirant, le trouvant même outrancier. Jusqu'à ce que la visite se termine dans les bains, une fierté du propriétaire, où Dega devient immédiatement obsédé par la fille de celui-ci, Lolita, qui prenait son bain.
Cette adaptation de Lolita, œuvre écrite par Vladimir Nabokov, change d'endroit, de temporalité et ne reprend que les deux personnages principaux, Humbert Humbert (Dega) et Lolita.
Ces changements ne sont pas anodins.
Transposé Lolita à cette époque ajoute certains soucis et certaines modifications à la relation qu'entretiennent Dega et Lolita :
- La pédophilie et le viol ne sont pas condamnable de la même manière, on parle à cette époque de stupro violente.
- Transformé la mère en père permet de souligner la pression patriarcale qui transforme Lolita.
- Dega emprunte son prénom au peintre impressionniste, cet anachronisme est un choix libre, qui joue non seulement avec le nom du peintre mais avec le mot « dégâts ».
- L'ajout d'une petite sœur est important pour cette adaptation, car Lolita et elle seront la seule relation saine de l'adaptation.
Casting :
Lolita – Brooke Shield
Dega – Joaquin Phoenix
Le Père – Gerard Butler
La Sœur – Mara Wilson
Inspirations :
- Malèna
- Le procès d'Artemisia Gentileschi
- Lolita, Vladimir Nabokox
- Le mythe de Méduse
Séquence 1.
Trois personnages, dans un corridor vertigineux aux murs tapissé de tableaux au clair-obscur flagrant, au pinceau rappelant celui d'Artemisia Gentileschi, et au sol recouvert d'un tapis carmin. Ils discutent sourdement en gesticulant, ils avancent dans le couloir.
Deux hommes âgés, portant de hautes bottes où s'enfoncent des pantalons bouffants ceinturés et des chemises aux cols ourlés de dentelle, aux cheveux poivre-sel, à la barbe taillée et à la peau ridée. L'un a un visage ciselé, des yeux verts ensorcelants et un rictus charmant – c'est Dega. Une petite fille d'environ sept ans, dans une robe en soie pâle nouée à la taille par un ruban satinée cobalt, avec des boucles sombres, une peau hâlée et de grands yeux marrons.
Séquence 2.
On se concentre sur la main d'un des hommes, le plus séduisant – il triture sa chevalière dorée, sertie d'une immense pierre veinée. Ses mains sont osseuses, aux veines éclatées.
Séquence 3.
Les trois personnages s'enfoncent dans le couloir qui découvre des colonnes ioniques, et des rangées de statuettes marmoréennes, qu'on reconnaît comme celles du Bernin.
Séquence 4.
Gros plan sur le visage mécontent de l'homme qui tient Dega par l'épaule.
Sa voix sèche : « Mais où est Lolita ? »
Séquence 5.
Vu en contreplongée d'une fresque. Cette fresque représente des putti dans des positions lascives, lovés contre des nuages ouateux, avec des ailes mordorées, des boucles rousses et des corps joufflus.
Séquence 6.
Une colonne dorique interrompt la trajectoire de vapeurs diaphanes.
Séquence 7.
Des pieds bariolés de plaies et de boursouflures, grimpent des marches dissimulées par des pétales de fleurs divers, des bouteilles d'huiles et des herbes.
Séquence 8.
Une jeune fille se fixant dans un miroir baroque. Son visage est ovale et délicat, ses yeux expriment une mélancolie puissante et sont structurés par des sourcils fins et arqués. Ses lèvres sont roses. Son nez est petit et droit. Sa peau blême est rouge au niveau de son torse nu, caché par sa chevelure rousse et un long collier de perles en goutte d'où tombe une croix dorée, et des arrêtes de son visage.
Elle s'appelle Lolita, elle a douze ans et son contrapposto est nonchalant. Elle joue avec le bout de ses cheveux de manière désinvolte.
Séquence 9.
Gros plan sur ses doigts blancs. Ils tirent violemment sur les pointes, des mèches tombent et brillent face à un rayon de soleil livide.
Séquence 10.
La voix de l'homme de tout à l'heure tonne derrière elle : "Lolita, couvre-toi ! Tu crois que cette maison est un bordel, où tu peux traîner seins nus et jambes grandes ouvertes ? Vite, habille-toi par Dieu."
Parallèlement, le champ se desserre, Lolita se retourne, et le miroir reflète trois figures.
Elle met trop de temps à attraper sa robe de chambre sous l'effet du choc, son père arrive comme un éclair, la prend par le poignet, la retourne vers lui et la gifle avant de la pousser dans le bain.
"Cache ta honte, ma fille. Et si elle n'est pas dissimulable, ne ressort pas de ce bain."
Séquence 11.
Le corps meurtris de Lolita flotte à la surface, recouverts de pétales qui brillent comme des écailles nacrées.
Séquence 12.
Le bel homme, Dega, fixe le corps inerte de l'enfant. Sa main vient attraper la porte.
Séquence 13.
Ses ongles s'enfoncent dans le bois, sa chevalière tape contre le bois et son pouce caresse le bois.
Séquence 14.
Il se retourne, l'air crispé et douloureux, le teint empourpré.
Séquence 15.
La caméra descend jusqu'à son pantalon une bosse déforme le tissu, qu'il cache vite avec un manteau à col gaufré.
Séquence 16.
Les deux hommes s'écartent de la bâtisse extérieure où se trouvent les bains toujours fumants. Le père fait un geste de prière miséricordieux, avec un air désolé. Dega fait un signe de main rassurant. Ils se sourient. Le père lui fait un signe de tête en direction de la maison. Le sourire de Dega s'agrandit, il hoche la tête.
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DOSSIER
De Todoje suis en licence d'écriture et voici un dossier de mes travaux d'écriture (scolaires et pas toujours très bons, sue me)