Scène 1 |Ext. / Nuit. |LE PURGATOIRE
Un homme claudique sur des corps.
Des corps gémissants. Des corps rouges. Décharnés. Des corps qui agrippent ses chevilles boursouflées, l'ourlet froissé de sa robe pourpre, son mollet barré d'une cicatrice pâle. Un homme qui marche dans la pénombre. Une pénombre qui dévoile simplement ces corps et cet homme dans son apparat pourpre désuet.
Sa jambe disparait sous des corps, et il tombe à genoux.
Les corps rampent. Elle tourne, craque et pendouille lorsqu'il se relève et hurle. Les corps l'avalent. Ses lèvres, ses dents, son nez, ses joues sont froissées par les mouvements urgents des corps.
Il reçoit un dernier coup au visage avant de tomber sur un mètre et d'atterrir dans un trou. Il a le visage ensanglanté, gonflé, boueux et violacé. Il lui manque des touffes de cheveux. Son épaule dépasse du vêtement. Des larmes dévalent ses joues. Un hurlement d'agonie recouvert par le premier jet de terre. Ses pleurs enragés résonnent jusqu'à son enterrement.Scène 2 | Ext. / Jour. |LES PORTES DU PARADIS
Un bel homme se réveille, allongé sur un sol de brume.
Ses boucles sont mi-longues et bien coiffées. Son visage est propre. Son teint est lumineux. Sa barbe est courte et entretenue. Ses mains sont immaculées. Sa robe est un entrelacement de diamants, de tulle et de dentelle. Ses pieds sont chaussés. Il tâte son corps, une expression ébahie. L'homme est confus. Puis lucide. Puis désespéré.L'homme s'appelle Judas. Judas court, se lamente et essuie ses larmes. Judas hurle, enfonce ses poings, ses ongles, ses dents dans sa chair et se laisse tomber sous ses coups. Et son vêtement n'est pas froissé, ses mèches ne sont pas déplacées et son visage intact.
La brume qui l'entoure retombe et se dissipe. Tout est infiniment gris. Tout sauf une. Une porte en os. Des os, des dents, des plumes, des perles, des bois, des cornes, des ongles, des becs. Une lumière douce illumine Judas.Judas :
C'est impossible !
(il marque un silence)
Je suis coupable !
Je suis Judas d'Iscariot, traitre et lâche !
(un autre silence)
Je suis Judas !
Punissez-moi !Dieu (mécaniquement) :
(une voix féminine) Tu reviens du purgatoire.
(une voix âgée) Tu n'es plus coupable.
(une voix colérique) Tu es pardonné.
(une voix frêle) Tu ne seras plus puni.Judas (paniqué) :
Dieu !
Ne sais-tu dont pas de quoi je suis capable !
Et tu voudrais d'un tel loup avec tes agneaux ?
Par le dragon, laisse-moi entre ses griffes !
Garde moi sous son feu brûlant !
Je ne ferais de mal à personne avec lui !Dieu :
(une voix vaporeuse) Judas.
(une voix puérile) Tu n'es ni un loup, ni un agneau.
(une voix candide) Tu es un Homme.
(une voix spectrale) Et ta place est avec eux.Judas :
Je ne suis pas un Homme.
Je suis un monstre.Dieu :
(une voix sage) Tu es un pécheur.
(une voix sévère) Comme tous ceux qui différencient le bien du mal.
(une voix rauque) Mais cela ne fais pas de vous des monstres.
(une voix nasillarde) Cela fait de vous des Hommes.Judas :
Et nous méritons d'être puni !
Dieu :
(une voix douce) Ne l'êtes-vous pas ?
(une voix affable) N'as-tu pas été puni ?Judas :
Pas assez !
Dieu :
(une voix craintive) Tu trouves ?
Judas (furieux) :
J'ai tué ton fils !
J'ai tué un messager !
Un Dieu !
Et j'ai mis fin à mes jours.
Parce qu'il n'était plus là.
J'ai pris deux vies ce jour-là !Dieu :
(une voix enrouée) Et tu as été pardonné.
(une voix criarde) Je t'ai pardonné, Judas.Judas :
JE ne me pardonne pas !
JE, JE suis coupable !Dieu :
(une voix souffrante) Judas, tu saignes.
Judas (fou de rage) :
Non !
Dieu :
(voix réconfortante) Si, tu en as plein les mains.
Judas (à tue-tête) :
Non !
Dieu :
Judas.
Judas (sanglotant) :
Non...
Dieu :
Ferme les yeux.
La porte disparait.
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DOSSIER
Randomje suis en licence d'écriture et voici un dossier de mes travaux d'écriture (scolaires et pas toujours très bons, sue me)