2150, tout va bien ! [roman d'anticipation]

Introduction

Bienvenue dans ma nouvelle histoire. Un roman d'anticipation que j'ai écrit juste avant le confinement et que je ne m'étais jamais décidé à partager. Après plusieurs années à le voir traîner dans mes tiroirs, sans savoir quoi en faire, je vous propose de le partager ici et de vous plonger dans ce roman dystopique, très critique sur notre société, et conçu pour faire réfléchir autour du changement climatique. 

En espérant qu'il vous plaira 

Je vous laisse avec la lettre de Jo (notre prof héroïne), pour commencer...

*

« Cher journal,

Dire que je m'en étais fait toute une montagne. Pourtant, il n'a pas été si difficile à obtenir, ce certificat. Il suffisait seulement de donner le change. Tenir le coup. Leur dire ce qu'ils voulaient entendre et faire un grand sourire. Donner une bibliographie complète qui s'appuie sur des articles et des ouvrages officiels et faire un exposé conforme à leurs attentes. L'entretien n'a même pas duré vingt minutes. J'avais donc dû leur plaire.

Je m'appelle Joséphine mais tout le monde m'appelle Jo. Sauf mes élèves qui se contentent de « Madame Moulin ». Je suis désormais Agent d'État stagiaire et je travaille pour le ministère de l'Éducation Internationale. Je vais enseigner l'Histoire, la géographie, l'éducation civique et la morale.

Le monde a tellement changé. Mon métier m'oblige, en vertu de mon obligation de réserve, à prêcher la bonne parole auprès de mes élèves. Je ne dois pas leur enseigner l'Histoire mais la « bonne » histoire, sous entendue celle de l'État, créée de toute pièce par les Grands Sages.

Pourtant, je ne peux pas m'y résoudre. À l'école, mes parents m'ont envoyé plusieurs fois en stage de bonne parole, mais rien n'y a jamais fait. Les grands auteurs du passé m'ont convaincu que j'étais venue au monde pour une bonne raison : dire la vérité. Je me suis donc donné une mission : ouvrir les yeux de mes élèves. Leur être fidèle car c'est envers eux que je prête serment de loyauté. Je mesure les risques que j'encoure. Mon compagnon me les répète chaque jour. Il travaille au ministère de la Communication et des Médias et il tente de me mettre en garde, mais rien n'y fait. Je n'ai jamais su obéir aveuglement. C'est mon plus grand défaut. Je suis de ceux qui ne plient pas. »

Journal de Jo, 18 juin 2149.