chapitre 3: Sous l'arbre des secrets

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————-BELLA——————-

-Bella ? demanda Mason d'un ton curieux et indiscret.

-Oui ? répondis-je, confuse.

-Pourquoi as-tu enlevé ma main de ta cuisse ce matin ?

Mon cœur se mit à battre plus fort alors que l'angoisse me submergeait.

-Sunrise, respire, calme-toi !

-Mon ex...

-Ton ex ?

-Un soir, je suis allée chez lui, et il m'a violée pour son pur plaisir... et il me frappait.

-Oh, le bâtard.

-Ce n'est rien, mais depuis, j'ai peur des hommes.

-Je t'enlèverai cette peur des hommes quand tu seras en ma présence, Sunrise.

Je commençai à rougir, mais je me repris en main. Je lui montrai ensuite sa chambre pour qu'il puisse me laisser tranquille. Quand tout le monde alla se coucher, je me mis dans ma chambre, dans mon lit, pensant à mes idées noires.

Si je n'étais pas là, mes parents seraient toujours en vie... Je décidai de me lever. J'ouvris le tiroir de ma commode et pris une lame. Je remontai ma manche et traçai le premier trait, puis le deuxième, et le troisième jusqu'à remplir mon avant-bras de marques. Merde, je saigne trop.

Mason ouvrit la porte de ma chambre et dit :

-Bella, tu dors ?

Je cachai vite ma lame derrière mon dos, mais il remarqua mon bras.

-MERDE BELLA, TU AS FAIT QUOI ? TU ES MALADE DE T'INFLIGER UNE TELLE DOULEUR, MERDE !

Mason prit mon bras sain et me tira vers la salle de bain pour me soigner. À ce moment-là, j'ai arrêté de détester Mason Reese.

-Pourquoi fais-tu ça ?

-Comment ça, Sunrise ?

-Putain Mason, pourquoi es-tu gentil avec moi alors que j'étais une peste avec toi ?

-Car tout le monde mérite une seconde chance, Sunrise, même toi.

-Te amo, Mio Caro, qui veut dire "je t'aime, mon chéri" (en italien).

-Tu as dit quoi, Sunrise ?

-Rien, ne t'en fais pas.

Mason se reconcentra sur mon avant-bras en le désinfectant, puis il prit une bande et me fit un bandage pas trop serré, mais qui puisse cicatriser quand même.

-Merci...

-Pardon, je n'ai pas entendu ? dit-il d'un air moqueur.

-Ferme-la, idiot ! dis-je en riant.

Je retournai dans ma chambre, mais Mason me suivit et prit ma lame avec lui.

-Cela reste avec moi maintenant. Tu n'en as pas besoin, Sunrise. Tu es parfaite, tu ne mérites même pas ce que tu viens de faire.

Je l'embrassai sur la joue pour lui dire bonne nuit, puis nous retournâmes chacun dans nos chambres.

Le lendemain matin, je me levai et me dirigeai vers la cuisine.

-Oh, coucou Bella !

-Salut, Blaire.

-Bonjour, Sunrise.

-Bonjour, Mason.

En ce week-end ensoleillé, je mangeai vite puis courus m'habiller.

-Pourquoi est-elle si excitée ce matin ? demanda Mason, choqué.

-Car, les week-ends ensoleillés, Bella se prépare vite pour pouvoir écrire dehors ou sortir.

-Elle sort seule ?

-Oui, elle n'a pas vraiment d'amis, à part April. Son meilleur ami habite en France, à Paris.

-Oh, dommage ! dit-il d'un air un peu jaloux.

Mason entra dans ma chambre alors que j'étais en sous-vêtements et me regarda, gêné.

-TOURNE-TOI, MERDE !

Mason se retourna et j'enfilai ma robe d'une couleur rouge cerise.

-C'est bon.

Mason me regarda d'un air admiratif.

-Wow, tu es sublime. Tu devrais mettre des robes plus souvent, Sunrise.

-Merci.

Je pris mon carnet, un stylo et une veste dans mon sac.

-Tu veux venir avec moi ? demandai-je à Mason.

-Si cela te fait plaisir, alors oui, Sunrise.

Je lui pris la main et nous sortîmes tous les deux dans le parc à côté de chez moi. Nous nous installâmes sous un arbre. Il s'assit, et je m'assis à côté de lui.

-Je peux lire quelque chose que tu as écrit ?

-Heu, oui, pourquoi pas ?

« Je trouve l'inspiration dans le noir. Lorsque le monde dort, mon cœur ralentit et laisse apparaître une porte d'entrée pour pouvoir coucher sur papier ce qui tourbillonne à travers moi. »

Mason lut à haute voix et je me sentis gênée.

-Wow, c'est tellement profond, j'adore !

-Merci ? dis-je, choquée.

-Tu devrais publier tes citations, affirma-t-il.

-Je ne sais pas.

Nous restâmes assis toute la journée sous cet arbre, parlant de tout et de rien. Je me sentais en sécurité avec lui, alors que j'ai peur des hommes. Avec lui, c'est différent. Je sens que je peux lui faire confiance, mais je ne peux pas l'aimer, car l'amour fait trop de dégâts.

Alors que le soleil commençait à décliner, Mason se tourna vers moi, son regard sérieux.

-Sunrise, je sais que tu as traversé des choses difficiles, mais je veux que tu saches que je suis là pour toi. Tu peux me parler de tout, sans jugement.

Je déglutis, pesant ses mots. L'idée de partager mes peurs me terrifiait, mais je savais qu'il voulait m'aider.

-Je ne sais pas par où commencer, Mason.

-Prends ton temps. Je suis là.

Je fermai les yeux un instant, me concentrant sur le bruit des feuilles au-dessus de nous. Puis, d'une voix tremblante, je commençai à parler.

-J'ai toujours eu cette peur, non seulement à cause de mon ex, mais aussi de l'idée de m'attacher à quelqu'un. C'est comme si j'avais une barrière autour de moi.

Mason hocha la tête, encourageant.

-Je comprends. Mais parfois, ouvrir cette barrière peut être la première étape vers la guérison. Tu as le droit de ressentir et de vivre, même si c'est difficile.

Je le regardai, impressionnée par sa compréhension. Une partie de moi voulait croire qu'il avait raison.

-Tu crois vraiment que je peux surmonter ça ?

-Oui, je le crois. Mais il faut que tu sois prête à faire confiance, même un peu.

Je réfléchis à ses mots, le cœur lourd d'hésitation mais aussi d'un espoir inattendu. Peut-être que, peu à peu, je pourrais laisser derrière moi la douleur de mon passé.

-Tu sais, j'aimerais un jour pouvoir écrire une histoire, quelque chose qui parle de guérison et d'amour.

Mason sourit, une étincelle dans ses yeux.

-Je serais le premier à lire ton manuscrit, Sunrise.

À cet instant, je réalisai que, même si j'avais peur, il y avait quelque chose de précieux dans cette connexion. Peut-être qu'ensemble, nous pourrions affronter les ombres du passé et bâtir un avenir lumineux.

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