Chapitre 23: La décision impossible

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———-Mason———

Le soleil n'était pas encore levé lorsque je sortis de la vieille maison, le froid du matin s'infiltrant dans mes vêtements. L'air était humide, presque lourd, comme si le monde lui-même retenait son souffle avant l'aube. Je pris une profonde inspiration, essayant de calmer le tumulte dans mon esprit. Les événements de la veille résonnaient encore dans ma tête : Bella, la rage dans ses yeux, sa détermination à se battre à mes côtés. Mais alors que je m'éloignais, je ne pouvais m'empêcher de sentir un poids immense sur mes épaules.

Je marchai à travers la forêt, chaque pas me faisant me sentir de plus en plus accablé. La brume enveloppait les arbres, et le silence n'était troublé que par le craquement des branches sous mes pieds. Je savais que je ne pouvais pas rester ici. Chaque minute passée à planifier une attaque me remplissait d'angoisse. Je sentais que je perdais pied, que cette mission devenait un fardeau que je ne pouvais plus porter. La peur de perdre Bella, de la voir blessée ou pire, me hantait jour et nuit. C'était trop. Je ne pouvais plus endurer cette pression.

Je trouvai un petit coin tranquille au bord d'un ruisseau, à l'abri des regards. Je m'assis sur un rocher, la tête entre les mains, essayant de mettre de l'ordre dans mes pensées. Je savais que Bella allait vouloir continuer à se battre, qu'elle ne comprendrait pas ma décision de partir. Mais rester ici me semblait impossible. J'avais l'impression de m'enfoncer dans un gouffre, et je ne pouvais pas laisser cette souffrance l'atteindre.

Je sortis mon carnet, cet objet qui était devenu mon refuge, mon échappatoire. J'ouvris une page vierge et commençai à écrire, mes pensées s'échappant avec frénésie.

Journal de Mason
Je suis fatigué. Chaque jour qui passe, chaque minute qui s'écoule, je sens que je me perds un peu plus. Bella est forte, tellement plus forte que je ne l'aurais jamais cru. Mais je ne peux pas la laisser porter le poids de ma douleur. Elle mérite quelqu'un qui peut la protéger, qui peut se battre à ses côtés sans hésitation. Je pensais que je pourrais être cet homme, mais je ne le suis pas. Je suis un échec, un poids mort qui l'entraîne vers le bas. Chaque moment passé ici avec elle me rappelle à quel point je suis brisé.

Je dois partir. Revenir à Manhattan. Peut-être qu'en retrouvant un semblant de normalité, je pourrais apaiser ce chaos en moi. Je sais que cela lui fera mal, et je déteste ça, mais je ne peux pas continuer à être cette menace pour elle. Si je reste, je vais la blesser. Elle mérite mieux que ça, elle mérite un avenir sans moi. Je dois être égoïste pour une fois. Je dois penser à moi avant de la laisser plonger dans cette obscurité. Je pars. Je dois partir.

Je fermai le carnet, le cœur lourd. Écrire n'avait pas allégé ma douleur, mais cela avait rendu ma décision plus réelle. Je me levai, sentant une résignation peser sur mes épaules. Je retournai à la maison, chaque pas me pesant un peu plus. Je savais que Bella se réveillerait bientôt, pleine de détermination et de courage. Je me détestais de devoir lui dire au revoir de cette manière, mais je savais que c'était ce qu'il fallait faire.

J'attrapai mon sac, rassemblant mes affaires avec une rapidité presque frénétique. J'essayai de rester silencieux, de ne pas laisser transparaître l'angoisse qui me dévorait. Alors que je me dirigeais vers la porte, je pris une dernière minute pour admirer la maison. Chaque mur, chaque meuble, chaque objet me rappelait les moments que j'avais passés avec Bella. Je me sentais sur le point de perdre une partie de moi-même.

Je sortis de la maison, respirant l'air frais du matin. Le chemin qui menait à Manhattan m'attendait, et je me sentais comme un fugitif, fuyant un monde qui ne me semblait plus être le mien. Je ne me retournai pas. Je savais que si je le faisais, je changerais d'avis.

Bella

Je me réveillai en sursaut, mon cœur battant la chamade. Une vague de mauvais pressentiments m'envahit alors que je réalisai rapidement que Mason n'était pas à ses côtés. La pièce était silencieuse, trop silencieuse, et une anxiété sourde commença à me ronger. Je me levai précipitamment, le corps encore engourdi par le sommeil, et commençai à chercher.

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