Le quotidien des pauvres

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Le lendemain, le soleil à l'aube, il est déjà éveillé, les yeux fixés sur la toîture de sa chambre, il tourne la tête et prend son temps à contempler sa femme, celle-ci qui se réveille quelques minutes après dans les bras de son mari, elle fait danser le bout de ses doigts sur sa poitrine, caressant les cicatrices... celui ci l'embrasse sur son front.

- Bonjour mon amour.

- Bonjour chéri! Dis donc, hier soir tu as mené ton combat en maître.

- Les meilleurs étalons viennent de la basse ville, tu n'as pas abandonné ta famille pour rien!

Elle prend l'oreiller et donne un coup à Zayan.

- Et doucement! C'est pas en plume de paon mme Mc Duney!

Elle se lève et passe son pied, mettant Zayan allongé entre ses jambes.

- Aujourdhui tu resteras un peu plus avec moi.

- Tu sais que je ne peux pas, j'ai d'autres femmes qui n'ont pas de mari, des enfants qui n'ont pas de père, je dois m'occuper d'eux.

- Tu as lu ma proposition sur l'école communautaire?

- Oui, je trouve que c'est une bonne idée.

- J'ai étudié les sciences de l'éducation à Hostanopôle, je pense que je pourrais donner un coup de main. Parfois je m'ennuie à la maison alors que toi tu te démêle comme tu peux.

- Qu'est-ce que je ferais si je ne t'avais pas rencontré !

- Attends... tu pars déjà!

- Oui femme ! Je vais sous la douche...

Après quelques minutes il revient dans la chambre.

- Chérie? Il n' y a plus de savon!

- C'est le seul qui en restait, tiens ! Nous en avions dix caisses et tu as tout distribué à la ville.

- Ces gens n'ont que nous Lissa, ces gens n'ont que nous.

Après s'être habillé, il se regarde dans le miroir, il fixe son reflet... bizarrement il voit son reflet sourire...

"Tu es un looser Zayan, tu es un looser... tu ne peux pas les sauver..."

Il frappe d'un poing féroce ! Et brise le miroir. Sa femme vient à la seconde voir ce qui se passe.

- Yan! Mon Dieu!

- Ça va... t'inquiètes.

- Mais tu saignes! Attends, je vais prendre la trousse de secours...

- Aille! Melissa doucement !

- Un peu d'alcool, je dois soigner cette plaie.

- Laisse, je vais faire, va t'occuper de Gaëlle.

- Le déjeuner est prêt!

- Peux-tu l'emballer pour moi chérie ?

Il se soigne, met des pansements, il se lève et se dirige vers la salle à manger.

- Bonjour ma puce! Papa ne peut pas te prendre dans ses bras ce matin, fais moi un bisou.

- Papa! Qu'est-ce qu'un parasite?

- Où as tu entendu ce mot ma puce?

- Hier à la radio, c'est vrai que nous sommes des monstres ?

- Les montres sont ces personnes qui font du mal aux gens, nous sommes les gentils.

- Papa... pourquoi ne pas être plus méchant que les méchants?

- Dans les films, les gentils gagnent toujours ma chérie.

La loi du talionOù les histoires vivent. Découvrez maintenant