Chapitre 2

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Ils étaient tous là, au sol. 

Tous morts.

Ou presque... Astós tomba à genoux dans un bruit sourd. Son armure noire cliquetant au contact du carrelage de la salle. Ses yeux affolés parcouraient les corps, tous plus moches les uns que les autres. C'était une horrible pensée, mais c'était la vérité. Tout desséchés dans leurs belles robes et beaux costumes tachés de sang séché, les yeux révulsés, les invités avaient un air un peu moins joyeux que plus tôt dans la soirée. 

Le jeune prince se traina jusqu'au fond de la salle, là où ses parents étaient, eux aussi sans vie. Il ravala un sanglot et prit la main de sa belle-mère, avant de lui clore les yeux, Assisté par le cadet de la fratrie, sous le choc. Il fit de même avec son père. Puis, étouffé par le chagrin, il alla voir sa fratrie, non loin de là.

Un cadavre.

Deux cadavres.

Trois cadavres.

Quatre cadavres.

Il adressa un dernier adieu à ses frères et sœurs et se reprit :

Quatre cadavres... Mais nous sommes sept ! Où est... Où est... Kyria ! Kyria n'est pas là !

Il hurla.

- KYRIA ! KYRIA, RÉPONDS-MOI, KYRIA OU ES-TU ? Endiá, aide-moi à trouver Kyria bon sang !

Astós se remit sur pied et accouru aux quatre coins de la salle de réception, désespéré, ne pouvant compter sur l'aide de son jeune frère qui se morfondait à côté des corps sans vie de ceux qu'il aimait. Il se ficha au milieu de la pièce, afin de prendre du recul, de remarquer quelque chose, n'importe quoi lui permettant de sauver sa sœur... C'est alors que toutes les bougies s'éteignirent sauf celles placées tout près d'Astós. 

Soudain, une ombre, mesurant trois mètres, flottant dans l'air, apparut. 

Une Dnophos 

Elle avait des yeux luisants bleus, comme ceux du prince, mais les siens étaient terrifiants, à l'instar de ceux d'Astós. Elle était dotée de griffes mesurant soixante-dix centimètres, aussi aiguisées que des couteaux, ses dents étaient semblables, du genre capable de vous arracher la tête sans aucun effort.

Elle possédait aussi une armure, qui ressemblait à des cotes, au niveau du torse, avec des épaulettes comme, faites des griffes du chien des enfers. 

Entre ses serres gigantesques, une silhouette inanimée pendait. Le sang d'Astós se glaça. Il dégaina son épée et s'époumona contre la créature :

- Kyria ! Relâche immédiatement ma sœur, ou je te jure que sinon je vais te m-

Il fut coupé par la Dnophos qui prit la parole entre deux ricanements. Endiáthetos releva les yeux à l'évocation du nom de sa sœur.

- Oh, petit prince, comment comptes-tu t'y prendre, que vas-tu me faire. Si je le veux, je vous tue sur le champ toi, l'autre gringalet et ta petite sœur chérie, et sans m'essouffler en plus de ça !

Astós grogna visiblement d'accord. Puis repris son souffle, pour se calmer

Calme-toi Astós, 

Inspire,

Expire.

- Bon, pourquoi ne l'as-tu pas tuée alors, qu'attends-tu. Visiblement, tu avais très faim, alors pourquoi ne pas terminer ton repas. Nous serions la cerise sur le gâteau non ?

- Hum, fit la Dnophos. Oui, c'est vrai, mais je préfère te voir souffrir fils de Dikaiós. (Astós tressaillit au nom de son père). Vois-tu, j'ai un petit différent avec ton paternel, lui était comme toi, jeune, fougueux, en quête de gloire. Il voulait devenir un souverain reconnu alors, il m'a chassé. Il a chassé tous ceux de mon espèce, mais n'a laissé que moi en vie, pour que je souffre. Je vais te faire connaitre la douleur. 

Les Héritiers de Feu - 1. Liés par le sang  [EN RÉÉCRITURE]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant