Chapitre 14

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Endiá fit taire Kyneos. Tous les regards se tournèrent vers la porte de la salle qui s'était ouverte dans un grincement, et vers la silhouette se tenait dans son encadrure. Venant de la pénombre, leur était difficile de distinguer leur interlocuteur.

- Endiá !

Le souverain ouvrit ses yeux en grand. Une voix qu'il n'aurait pas cru entendre de nouveau avant longtemps venait de crier son prénom. Il se redressa vivement, renversant par hasard le servant qui était à ses pieds. 

- Qui va là ? demanda un garde situé à droite d'Endiá. Monsieur, restez ici s'il vous plaît. 

La silhouette drapée de noir retira sa capuche. Laissant apparaitre des cheveux noir de jais et des yeux bleus que tous reconnurent, tous sauf Kyneos. Endiáthetos s'élança à toute allure vers son frère, ne voyant plus rien que lui. Les larmes qui habitaient ses yeux dévalaient ses joues à toute vitesse. 

Il se jeta sur son frère et l'enlaça avec force. Les deux hommes sanglotaient dans les bras l'un de l'autre. L'émotion était palpable. Les autres personnes présentes dans la salle n'osaient pas prononcer un mot, subjugués par la beauté de la scène à laquelle ils assistaient.

- Astós, mais comment est-ce possible ? Comment peux-tu être devant moi ? demanda Endiá entre deux pleurs. Et, où... (Il renifla.) Où est Kyria ?

- Je vais tout t'expliquer, promis. Et Kyria va bien. (Il sortit la bille de sa pochette). Regarde, tout va bien, elle est là.

Endiáthetos prit la bille entre ses doigts et contempla le visage de sa jeune sœur, endormie. Le temps avait passé très vite, déjà deux ans qu'ils ne s'étaient pas vus. Les sentiments n'en étaient qu'amplifiés.

- Que tout le monde nous laisse, exigea-t-il, comme s'il n'avait jamais quitté le palais.

Ils cherchèrent tous l'approbation dans le regard d'Endiá, quand ils la trouvèrent, accordée par un hochement de tête, ils quittèrent les lieux. 

Astós, épuisé s'assit en tailleur à même le sol. Endiá le copia, ne voulant le quitter sous aucun prétexte.

- Tu es fatigué ? l'interrogea son frère. Tu veux qu'on t'apporte de l'eau, du vin, de la nourriture ?

- Non, non, rien de tout ça, dit-il ajoutant la mimique adaptée. 

- Alors, dis-moi tout, tu as fugué ? 

- Non, en vérité, elle m'a laissé partir, a-t-il déclaré. Je suis là, car j'ai besoin de ton aide frangin. Et je sais que tu ne vas pas me laisser tomber, n'est-ce-pas ?

- Non, bien sûr que non, demande-moi tout ! s'exclama Endiá. De quoi as-tu besoin.

- J'ai besoin de ton énergie.

Le roi ouvrit de grands yeux, étonné. Kyneos fronça, elle aussi, les sourcils.

- Mon énergie ? Mais, de quoi parles-tu ? Et puis, tu peux reprendre du début s'il te plait ? Pourquoi cette horrible créature t'aurait-elle laissé partir ? Il me semblait que tu étais censé être à son service pour encore huit ans.

Astós soupira.

-Je peux te faire confiance ? demanda-t-il.

- Mais bien évidemment, je te le répète, tu peux tout me demander, je t'aiderai.

Il soupira de nouveau.

- J'ai besoin de ton énergie pour sauver maman.

- Par... Pardon ? balbutia le roi. Mais, maman est morte, qu'est-ce que tu racontes enfin, Astós ?

Les Héritiers de Feu - 1. Liés par le sang  [EN RÉÉCRITURE]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant