Chapitre 3

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Je rembourre, je ne rembourre pas, je rembourre, je ne rembourre pas.

Je ne rembourre pas, continuons d'être une planche à pain.

Au lieu de faire ça avec une marguerite, j'ai décompté le nombre de tampons que j'avais dans le tiroir de la salle de bain. Le résultat est tombé, je ne vais pas rembourrer ma brassière.

Je dois être forte et arrêter de complexer pour Malone. Car franchement, je ne complexe même pas pour moi, ou alors à peine. De quoi je pourrais me plaindre sérieusement ? Mon dos va très bien et je dors sur le ventre comme une reine.

Vive les sans poitrine !

J'enfile un sweat rouge bordeaux sur un jean et mes baskets blanches. Je sors de la chambre et j'entends un beau "beuuurhhgll" provenant des toilettes. Ma mère est malade en ce moment.

Je lui lance donc à travers la porte, mon père étant déjà au magasin de bricolage, Papou répare tout :

— J'y vais !

Je rejoins Julien sur la route, dans notre pâté de maisons.

— Ah, pas de faux nibards ? Je croyais que c'était The technique ! lance-t-il en guise de préambule avant de me taper la bise.

Il sent le parfum. A-t-il prévu de se déclarer ?

— Et non, visiblement pas. Mais je ne vais rien lâcher. Crois-moi, il va finir par succomber. Soit par pur amour pour moi, soit d'épuisement. À lui de voir !

Il lève les yeux au ciel.

— Je penche pour la deuxième option.

— Hé ! Mais c'est sûr que Juliette ne va pas être épuisée par ton amour, tu n'oses pas lui dire ! Je ne comprends pas, tu sors avec plein de nanas. C'est une broutille de lui avouer que tu l'aimes, non ?

— C'est pas si simple. Je ne sais pas si je pourrai être aussi fort que toi si elle me rejette comme une merde...

Je lui donne une étape derrière la tête en sautillant.

— Ne te gêne pas de me le rappeler ! je grogne.

— Désolé. Mais c'est quand même dingue d'être rejetée comme ça et d'être toujours aussi forte mentalement. Je t'adore pour ça ! dit-il avec un incroyable sourire aux lèvres.

— Y a intérêt que tu m'adores ouais ! Personne n'a peur de mourir sur cette Terre, c'est fou !

Je le double et marche devant lui. Hier je n'ai passé que l'après-midi avec Malone, pour la rentrée. Alors qu'aujourd'hui... ça va être toute la journée ! Je suis trop heureuse.

Mais j'y pense, je devrais me montrer plus menaçante encore. Histoire qu'il me croit réellement quand je dis que je vais le tuer.

— Tu crois que si je le menace avec une arme ça aura plus d'impact ?

— Tu as une arme ? questionne Julien, surpris.

Ce genre de technique ne le choque même plus venant de ma part. J'imagine bien placer mon couteau pointé contre le torse de Malone, jusqu'à le pousser contre un mur, puis l'embrasser ardemment.

Malone, Malone, Malone.

— Non, mais tu fous quoi ? On est presque arrivé et tu embrasses le vent ?

Si seulement ce bêta avait voulu m'aider à m'entraîner ! À m'entraîner à embrasser et rouler des pelles ! Mais non, je suis trop comme sa sœur ! Monsieur ne veut pas, ça serait trop bizarre...

Mon objectif : LUI !(Tome 2) - En cours 85 %Où les histoires vivent. Découvrez maintenant