Chapitre 19

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Malone a pouffé quand il a compris que je ne savais pas non plus où ma mère rangeait certaines choses.

— Tu vis ici ? me demande-t-il ahuri.

Je me mords la lèvre inférieure, d'un air innocent. Pourquoi cherche-t-il la mandoline ? Moi je coupe les patates grossièrement au couteau et le tour est joué. Mais Malone est un perfectionniste...

Après avoir cherché en ouvrant et mettant un bordel monstre dans tous les placards, je trouve enfin le fameux objet.

— Tu ne veux vraiment pas que je t'aide ?

Il regarde sa montre.

— Si, car tu m'as mis en retard. Épluche les pommes de terre, je vais m'occuper du reste.

— D'accord, je réponds en souriant.

Punaise, on cuisine tous les deux, comme si nous étions en couple. Je rêverais que quelqu'un nous prenne en photo. Un nouveau souvenir ensemble.

Alors que je commence ma besogne, Malone semble attendre. Il me regarde avec un air circonspect. Quoi ? Il a une façon de faire différent pour éplucher les patates ?

— Laisse, je vais éplucher et toi tu vas te charger de la mandoline.

— Mais ça fait que dix minutes que j'ai commencé !

— Oui et tu n'as épluché que trois pommes de terre, explique-t-il sur un ton de réprimande. Tu es lente. Alors, découpe-moi ça en fine tranche s'il te plaît.

Ce qu'il peut être autoritaire !

— Très bien, monsieur rabat-joie.

Il ne fait pas de commentaire et on échange nos postes. Je ne peux m'empêcher de le regarder. Sa belle mâchoire carrée, son air concentré, sa langue qui lèche de temps en temps ses lèvres roses ...

— Merde ! je crie soudain.

Je me suis coupée la peau du doigt et le sang afflue aussitôt. C'est dégueulasse. Il y en a partout sur les derniers morceaux de patates. C'est gore. C'est bientôt Halloween, mais quand même. Puis la douleur arrive. Ça pique et ça me lance.

— Oh Rose ! s'exclame Malone qui pose aussitôt tout ce qu'il avait dans les mains.

Mon prénom dans sa bouche, c'est un pur enchantement.

Il ne panique pas, reste calme et humidifie un torchon qu'il vient aussitôt compresser contre mon doigt. Je me sens comme une princesse en détresse, sauvée par son beau chevalier. Il s'occupe de moi avec délicatesse. Je le fixe. J'ai terriblement envie de l'embrasser.

— Ça va ?

Je fixe sa bouche. La tentation est si forte. Il s'inquiète pour moi en plus.

— Quand tu es aussi près de moi, oui... dis-je sur un ton moelleux.

C'est certainement ma chance pour me rapprocher de lui.

— Rose ! me gronde-t-il. Tu n'as pas utilisé la protection. Tu es une vraie calamité, fait-il en observant la scène de crime.

Mais je m'en fiche, il tient toujours ma main précieusement dans la sienne. Je nage en plein rêve. Je ne sens même plus la douleur. Ce contact entre nous me fait frissonner.

— Ne bouge pas, je vais chercher la boîte à pharmacie. Elle se trouve dans votre salle de bain, je suppose ?

Je hoche la tête en souriant. Malone, mon infirmier rien qu'à moi. Je l'imagine en enlevant son tee-shirt, car il serait couvert de mon sang. Il me soignerait en étant torse nu, des gouttes de sueur qui perleraient sur son front, car il serait extrêmement inquiet pour moi.

Mon objectif : LUI !(Tome 2) - En cours 85 %Où les histoires vivent. Découvrez maintenant