Chapitre 25

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Sa main chaude au contact de la mienne, froide et humide, due à ma chute sur la glace, me fait un bien fou. Heureusement ma cicatrice au doigt ne s'est pas réouverte. Je n'ose rien dire et me contente de le suivre en le fixant. Il est encore fâché contre moi, je le sais, je le sens, mais il est incroyablement beau, je ne peux pas détacher mon regard de sa mâchoire carrée, de ses lèvres.

Puis, soudain à trop le regarder, je m'emmêle les pieds et tout se passe ensuite très vite. Malone essaie de me rattraper, mais je panique tellement que je lui fais perdre l'équilibre à vouloir trop en faire.

Nous tombons de concert dans un bruit sourd, l'un sur l'autre, mais pas dans une position propice à s'embrasser. Mon patin est plutôt passé à trois centimètres de son visage alors que je tourne la tête vers lui. Ma tête presque face à la pique avant de son patin. Waouh, à quelques centimètres près j'aurais pu finir défiguré.

Comment on en est arrivé là. Je l'entends grogner et j'essaye aussi vite que je peux de me lever.

— Stop ! Ne bouge plus, ou tu vas vraiment finir par me tuer ! lance Malone en tenant mes jambes.

Je le laisse donc s'extirper de dessous moi. Une fois qu'il est debout maintenant aussi trempé que moi, il s'agenouille et m'aide à me relever, je galère un peu, manquant de le refaire chuter.

Il regarde ensuite mon doigt accidenté par la mandoline tueuse une fois que je suis bien stable. Mais tout va bien.

Je rêve ou s'inquiète-t-il pour moi ? Puis il se penche à ma hauteur, tout prêt de mon visage. Son expression est un peu contrariée. Nous sommes debout au milieu de la patinoire, on gène sûrement, mais Malone semble s'en foutre. Va-t-il me dire quelque chose d'important ? Je me laisserai bien penser qu'il pourrait m'embrasser, mais pour une fois, je sens que je vois très clair.

— Rose, dit-il sur un ton très sérieux en me regardant dans les yeux. Je n'ai jamais rencontré une personne comme toi. En fait, je me rends compte que tu ne le fais pas exprès. Tu es comme ça, une vraie calamité ambulante. Tu as chamboulé toute ma vie.

Je fronce les sourcils, mais il n'a pas terminé. Il reprend :

— J'aurais dû le comprendre plus tôt. Tu n'avais pas réellement l'intention de me nuire, c'était bel et bien un accident. Ta maladresse a engendré l'incendie de ma maison. C'est très grave, mais je te pardonne. Sache cependant que ma colère ne peut pas s'arrêter comme ça du jour au lendemain.

Je remarque tout juste qu'il me tient encore les mains avec douceur. De loin les gens doivent penser qu'il me fait une belle déclaration d'amour. Pour le coup ce n'est pas vraiment ça. C'est un mélange de reproches, de compréhension et de pardon, tout en essayant de me maintenir debout.

Malone me pardonne et c'est le plus important. Au diable ses mots pour me qualifier.

Je ne peux me retenir de le serrer dans mes bras d'un geste brusque. Il en perd presque l'équilibre, mais, cette fois-ci on ne tombe pas. Je le serre très fort.

— Rose ! me sermonne-t-il. Allez, lâche-moi.

J'obéis.

— Bon, j'aimerais quand même que ce traquenard organisé par ta mère se passe sans trop de dégâts. Alors, tu vas m'écouter.

Je hoche la tête à m'en déboiter le cou.

— Si tu savais comme je suis heureuse !

Il pousse un rapide soupir avant de commencer à carrément me donner des cours de patinage. Je dois me tenir plus droite, selon lui, et arrêter de bomber les fesses vers l'arrière. J'en conviens qu'il a dû loucher sur mon derrière, mais ça me convient.

Je chute à de nombreuses reprises, mais à un moment je parviens à faire des tours de piste sans me tenir à la rambarde ou tenir Malone comme s'il était la seule oasis dans le désert. J'atteins même une vitesse plutôt sympa. Pour autant je ne souhaite pas devoir m'arrêter tout de suite.

Puis, quand arrivent les coups de onze heures, la patinoire commence à être envahie. Il y a beaucoup d'enfants qui, avec des espèces d'animaux qui glissent sur la glace, tels des déambulateurs, débarquent de tous les coins.

On me frôle et je peine parfois à m'arrêter, alors que Malone slalom sans mal plus loin devant moi.

Je grogne intérieurement quand, soudain, alors que je perds Malone de vue, quelqu'un arrive derrière moi à vive allure et me prend la main. C'est lui, c'est Malone. Il est revenu vers moi.

— Au lieu de me mater, regarde devant.

Je souris et il fait de même un quart de seconde. Je suis aux anges. Je me demande même si la jouissance suite à un orgasme peut dépasser le niveau de bonheur que je ressens en ce moment.

On patine ensemble sans que je commette un meurtre et cela pendant prêt de vingt minutes main dans la main, avant qu'on ne voie mes parents et la tête de sa mère dépassée du haut des rambardes, nous faire signe.

Je vois ma mère avec un sourire jusqu'aux oreilles en secouant mon père pour lui faire part de son enthousiasme. Puis elle dégaine son téléphone et nous mitraille de photos.

— Et si on faisait une vraie photo ? lance-t-il soudain alors qu'on arrive près de nos parents.

Un coup de chaud me traverse tout le corps.

— Tu veux dire avec une vraie pose et tout ?

Il hoche la tête. OH MY GOD ! C'est clair, il va me faire jouir deux fois en moins de dix minutes.

— Mais oui ! Je dis oui, cent fois oui !

— Hé du calme, je ne t'ai pas demandé de m'épouser non plus...

Il parle de mariage ? Il ne disait pas être fâché contre moi ?

— Hein ?

— Allez, souris ! m'ordonne-t-il alors que j'essaye de prendre une belle pose, proche de lui.

Puis alors que ma mère comprend que l'on souhaite prendre une véritable photo et non pas une volée à la sauvette... Elle se met en place. Mais c'est quand elle est prête que Malone me tire en arrière et je tombe sur les fesses.

— Mais ! Attend maman, on recommence ! je hurle de frustration en essayant de me relever.

Cependant, Malone est déjà sorti de la piste. Je grogne et file vers ma mère. Elle a peut-être eu le temps de prendre la photo avant que je ne bascule en arrière.

— Bon, au moins il sourit, fait cette dernière en me montrant l'écran de son portable.

Il semble heureux et fier et moi, je suis floue et ouvre la bouche alors que j'entame ma chute. Bref, j'ai l'air d'une calamité à n'en pas douter, mais je m'envoie tout de même la photo.

Alors que mon père pousse Catherine et que Malone est loin devant, ma mère me demande toute fière d'elle :

— Alors, est-ce qu'encore une fois je n'ai pas eu une idée de génie ?

Je lève les yeux au ciel. Je dois bien admettre sa victoire.

— On repassera pour la séquence où je tombe de la bonne façon sur lui pour l'embrasser, mais... ouais, c'était bien joué maman.

— Je savais que j'aurais dû ouvrir une agence matrimoniale et non reprendre avec ton père le magasin Papou répare tout de ce bon vieux Charles. Mais que veux-tu, je peux ainsi mater ton père à longueur de journée !

— Oh maman, pas à ton âge !

— Mais oui c'est ça, fais celle qui est dégoutée. En tout cas, je te souhaite un amour comme celui qui unit ton père à moi.

Elle passe devant moi et va rejoindre mon père, lui passant un bras dans le dos. Ce dernier lui renvoie un tendre regard après qu'il ait senti son contact. J'avoue qu'ils sont beaux ces deux-là. Si mon père a pu supporter ma mère, Malone y parviendra aussi avec moi.

Il m'a pardonné, je dois maintenant lui montrer que je peux être tout sauf une calamité à ses yeux. 

📖📖📖📖

Ça commence à aller mieux mais... Juliette pourrait bien faire son come back ... 👀😂

Mon objectif : LUI !(Tome 2) - En cours 85 %Où les histoires vivent. Découvrez maintenant