Chapitre 24

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Le dîner qui a suivi était presque normal. Ma mère plaisantait, mon père essayait de la calmer et Catherine écoutait ce joyeux bordel. Malone n'a rien dit à mon sujet à mes parents et Catherine semble toujours croire que l'expert a fait une erreur. Comme si un expert pouvait en faire. Mais je remercie Catherine pour sa naïveté passagère. Reste maintenant à savoir si Malone révélera un jour la vérité et s'il me pardonnera.

*

— Pourquoi on a tout vendu ? lance ma mère, alors qu'ils parlent bébé dans la cuisine en ce dimanche matin.

Ma mère entre bientôt dans son cinquième mois.

— Parce qu'on pensait qu'il serait plus sage de ne jamais faire un deuxième enfant, lui explique mon père en me faisant un sourire grimace.

Je me demande ce que fera mon futur frère ou future sœur comme connerie. Moi j'ai mit le feu à une baraque... Je suis dure à battre...

Malone ne parle presque plus depuis une semaine. On révise toujours ensemble, mais il est froid comme de la glace.

— Il faudrait commencer les achats.

— On a le temps, réplique mon père.

— Oui, mais je te rappelle que tu as mis trois mois pour monter le lit en bois, la table à langer et l'armoire pour Rose.

Oui, mon père travaille depuis toujours dans un magasin de bricolage, mais ce n'est pas le tournevis qui tourne le mieux quand il s'agit de monter un meuble.

Je sens que ça va embrayer sur le fameux lit d'ado de ma mère dont ils avaient pété le pied et que mon père avait réparé le truc avec des vis, du scotch et des livres...

— Bien, commence à regarder et ...

— J'ai déjà tout dans les paniers des différents sites, s'exclame ma mère, fière d'elle.

— Comme si cela m'étonnait, pleure de rire mon père en se confiant à moi.

Ils sont si mignons... Un truc comme ça ne m'arrivera jamais avec Malone. C'est pire que quand il ne me portait pas d'attention, durant mes trois premières années d'assaut. Là, il me parle tout juste et ne semble ressentir que de la rancœur contre moi.

Je lui en veux et, en même temps, je le comprends. J'ai tout d'une folle alliée.

J'aurais voulu en parler à mère, mais je ne peux pas, sinon elle saura et elle ne saura pas tenir sa langue et ça va finir chez les flics en deux deux. Ma mère ne peut pas accoucher en prison, ça finirait d'achever mon père. Non, la seule personne à qui je peux en parler c'est Julien. Et je le fais quand il vient le matin me chercher alors que Malone est parti sans m'attendre.

— Donc j'avais raison, je savais que tu en étais capable ! s'exclame Julien après que je lui ai expliqué toute l'histoire de la lettre de l'expert.

— Mais non, c'était accidentel ! je rétorque vivement. Maintenant je suis de nouveau à la case départ.

Julien vient m'enlacer. Pour lui aussi c'est archi mort avec Juliette. Nous sommes le duo de meilleurs, mais maudits. On finira comme ma voisine, Madame Tamalou.

— Et si tu avais le même destin que ta mère ?

Je relâche mon étreinte. Qu'est-ce qu'il raconte ?

— Hein ?

— Si tu t'étais trompé de cible ? C'est peut-être avec moi que tu dois finir ta vie.

Est-il sérieux ?

— Tu déconnes ? dis-je affolée.

— Bien sûr que oui !

Mon objectif : LUI !(Tome 2) - En cours 85 %Où les histoires vivent. Découvrez maintenant