Mon objectif : LUI !(Tome 2) - En cours 85 %

Chapitre 12

Malone est calme comme à son habitude aujourd'hui. Il m'a réprimandé durant les cours, car j'étais ailleurs, bien évidemment. Comment ne pas penser à Juliette, l'intello qui serait la partenaire parfaite pour lui... J'aurais dû lui demander quand elle comptait se déclarer et échafauder un plan pour que ça soit un désastre. Mais non, je n'y ai pas pensé. J'étais trop énervée.

Du coup, je décide de ne pas le lâcher d'une semelle à présent. À partir de maintenant, je vais le traquer. Plus question de le perdre des yeux, plus de quelques minutes. Car en quelques minutes, si je prends exemple sur mes parents... on a le temps d'en faire des choses.

Bien sûr, si je reste collée à ses baskets... ça pourrait fortement le rendre ronchon. Il n'est pas encore fan de moi et ça, c'est bien dommage. Alors je vais le suivre et l'observer d'une distance sécurisée. Juliette ne pourra ainsi jamais s'approcher de lui sans que je le sache et que j'y mette mon gros et énorme grain de sel.

Après la pause déjeuner, j'observe Malone discuter avec un groupe de garçons, puis pour les quinze minutes restantes, il lit un bouquin, assis tranquillement telle une jolie statue grecque sur un banc de la cour.

J'en bave presque, de le voir aussi paisible. Puis quand je m'attarde sur la couverture du livre, je remarque que c'est un bouquin que la professeure de français nous a demandé de lire pour un test la semaine prochaine. Il est épais et je n'ai toujours pas commencé. Malone pourrait m'en faire le résumé ?

Mais quand j'imagine la scène, je le vois sourire puis former un beau "tu rêves" de ses lèvres belles à croquer. Je pense donc qu'il faudra que je trouve une autre solution.

Il ferme enfin le livre. Je crois même qu'il a fini.

— Tu espionnes qui ? j'entends soudain dans mon dos.

Je sursaute et pousse un hurlement de dinosaure.

— Bordel de merde, Julien ! C'est à cette heure que tu te pointes ?

Il me tape la bise, je sens qu'il a mis du parfum à outrance, c'est atroce. Je m'en étouffe presque.

— Pouah tu sens la cocotte à plein nez. Tu vas tuer toute ta classe !

— Tu crois que j'ai abusé ? J'en avais mis ce matin, puis on a reçu un message, mes profs étaient absents, du coup je ne commence qu'à quatorze heures. Mais ayant peur qu'on ne sente plus mon parfum j'en ai remis.

Il s'est baigné dedans ouais !

— Ouais, mais pourquoi tu fais ça ?

Oh non, je sais, Juliette.

— Tu sais bien pour qui, me répond-il laconique.

Je me retourne en direction de Malone, mais il n'est plus sur le banc. Juliette a-t-elle profité de mon égarement pour attaquer ? Je scanne la cour à toute vitesse.

— Je vois que tu t'en fiche, dit mon ami sur un ton lasse.

— Non non, c'est juste que cette idée de te tremper littéralement le cul dans du parfum est débile. Moi je n'ai jamais fait quelque chose d'aussi pourri.

— Ouais, mais ce n'est pas demain la veille que tu sortiras avec Malone.

Je me retourne furibonde. Comment ose-t-il ? Il n'est dans l'arène de l'amour que depuis quelques jours. C'est un novice, moi j'ai l'expérience.

— Ouais bah j'ai plus de chance que toi de sortir avec celui que j'aime ! Juliette est venue me dire qu'elle n'allait pas lâcher l'affaire avec Malone !

Le visage de mon ami s'abaisse aussitôt. Merde, c'était méchant.

— Désolée, je voulais simplement dire que tu vas ramer, peut-être ramer plus longtemps que moi et que tu n'attendras peut-être jamais la ligne d'arrivée.