22 : Un ravisseur familier

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Mathieu se considérait comme un génie sur bien des domaines, si ce n'est tous. Pour autant, il se ressassait à présent le moment où il avait stupidement accepté de faire confiance à une lettre anonyme sans assurer correctement ses arrières. Bien sûr, quelques nymphettes pour vérifier les lieux indiqués étaient nécessaires, mais pas suffisantes.

Ligoté dans ce qu'il supposait être une cellule, il tentait vainement d'utiliser son arbre doré sans y parvenir. Sa luide lui avait pourtant été laissée, mais au vu de son incapacité à lancer le moindre éclair, ni même à allumer son arbre, il se trouvait à l'autre bout du royaume, si loin que l'influence de l'Arbre n'avait qu'un effet minime, et dont il ne pouvait pas se servir pour le moment. Il avait envisagé que son épée soit toujours dans son fourreau, auquel cas il aurait tenté de couper ses liens avec, mais ses ravisseurs étaient prudents et lui avaient retiré son arme.

Ils étaient expérimentés, c'était certain. Il n'avait pas affaire à des amateurs.

Il commençait à avoir faim, et il était fatigué, incapable de dormir en attendant de savoir ce qu'il s'était passé. Être assommé ne l'avait pas aidé à se reposer, bien au contraire.

L'Apprenti ne voyait pas grand-chose et n'entendait personne aux alentours. S'il avait été enlevé, il était peu probable qu'il ait juste été abandonné là, laissé ici pour mourir. On attendait quelque chose de son enlèvement.

Et la réputation de la richesse de sa famille était connue de tous, c'était probablement la motivation de ceux qui l'avaient enlevé.

Il se demandait si l'Élite avait remarqué son absence. Roméo devait croire qu'il paressait un peu, puisque cela lui arrivait de temps à autre. Ses parents ne remarqueraient pas son absence immédiatement, puisqu'il n'avait pas prévu de les voir et les avait juste utilisé comme prétexte pour rester hors de l'école...

Comment ses ravisseurs avaient-ils devinés qu'il cherchait sa famille biologique ? Personne n'était au courant que la blague de son adoption était vraie, en dehors de sa famille adoptive et de ses amis... et même Roméo n'en n'était pas informé !

– Tu es réveillé ?

Mathieu entendit la voix venir de derrière lui sans qu'il n'ait remarqué une présence. Est-ce que par malheur il s'agissait d'un Hélios, qui l'utilisait pour achever la mission des Estaffes ?

Deux chaussures se mirent face à ses yeux alors que le garçon redressait la tête, pour voir avec stupeur le visage de Robin Tilleul, sans luide.

– Il semblerait que vous soyez moins volubile qu'en interview pour une fois, Mathieu Hidalf, se moqua le colosse. Mais peut-être trouvez-vous cet endroit moins digne de vous que ne l'était l'opéra du château royal.

– Olivier Tilleul, comprit Mathieu en fixant son reporter attitré avec un trouble évident.

– Tu m'as confondu avec mon frère pendant un instant ? C'est plutôt irrespectueux à mon égard, je suis tout de même le journaliste qui t'a suivi depuis tes six ans, et tu as même requis mon aide pour la bêtise de ton dixième anniversaire...

– Vous avez aussi aidé mon père et le roi à me piéger pour tenter de me marier à Marie-Marie, coupa le jeune adolescent d'un ton froid. À votre place, je fuirai le royaume, parce que ma colère n'aura aucune limite contre vous...

Une lame se met contre sa gorge, le faisant taire. Mathieu tenta de se retourner pour voir son autre agresseur, sans succès, et reporta de nouveau son attention sur le visage d'Olivier Tilleul, qui semblait tout à faire ravi par la situation.

– Nous ne sommes pas des idiots, Mathieu Hidalf. Bien sûr que nous fuirons le royaume quand tout sera fini, plus riches que bien des nobles.

– Vous croyez que mon père va vous donner la rançon que vous attendez ? bluffa Mathieu.

Par les liens du parcheminOù les histoires vivent. Découvrez maintenant