Chapitre 1

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Quand j'ai débarqué dans ce village perdu dans les montagnes, je ne cherchais pas grand-chose à part faire le vide dans ma tête. Ce besoin de prendre une pause avec ma vie, pour savoir comment la reprendre en main. Mais finalement, ma vie a repris un nouveau tome auprès de ces personnes. Complétement perdu, j'étais arrivé là il y a 2 ans, sans réel but et n'en est jamais repartie.

J'ai trouvé ma place, je suis actuellement en train de prendre mon café dans mon bureau. C'est comme ça que tout le monde l'appel, mais il serait lui rendre justice de l'appeler cabinet médical - psychothérapique avec une vue dont je n'aurais jamais pu rêver en France dans l'hôpital où je travaillais.

C'est là que je vois Caterina arriver, comme à son habitude dès qu'elle a un potin.

-Il faut absolument que je te raconte, il va y avoir du changement !

-Bonjour à toi aussi, combien de fois je t'ai dit de frapper à la porte ? T'imagine je serais à ausculté Philippot ?

Philippot c'est le cher monsieur qui fait accélérer son cœur depuis bien plus longtemps que je suis arrivée...

-Bien sûr que non, Phi est chez lui. Je l'ai vue il y a 5 minutes. Bon maintenant tu restes assise et tu m'écoutes, tu regardes le cyclisme un peu ? Mer répond-elle, qu'elle sache ce genre d'information ne m'étonne même plus.

-Pas plus que ça, un peu le tour de France, pour me souvenir des vacances chez mes grands-parents, mais sinon pas plus. Pourquoi qu'est-ce que tu as déniché encore ?

-Et Maximilian ROREZ, ça te parle ?

-Oui vite fait, il avait gagné quelques étapes dans mes souvenirs. Tu vas en venir à ce que tu as à me dire ?

-Franchement tu me désespères, tout le monde est au courant.

-Si par tout le monde tu comprends ton groupe de commère du village alors surement. Répliquais je avec sourire

-Mais non les médias la télé, radio et même le journal s'y mets, notre groupe de commère a pris de l'ampleur si c'est le cas. Tiens regardes !

Flash info : un terrible accident sur la Vuelta, l'équipe QUICK-STEP prend dure. Son leader Maximilian ROREZ, victime d'une chute dans un ravin sur le tour d'Espagne. Il s'est fait héliporter après l'intervention des secours. Pour l'instant, l'équipe n'a pas communiqué l'état de santé du coureur.

- C'est triste mais qu'est-ce que ça me fait de savoir ça ?

-Le petit ROREZ est né ici, ça ne te dit rien ROREZ ?

-Tu veux dire que ses parents sont Julia et Federico?

-C'est ça, et comme tu le sais très bien Maria, la mère de Julia, fait partie de mon groupe de commère comme tu aimes nous appeler. Elle nous a annoncé que le petit était vivant mais de graves séquelles, je n'en sais pas plus. Elle nous a quand même annoncé que le petit allait rentrer le temps de se rétablir.

-D'accord, je comprends mieux quand tu me disais que les choses allaient changer.

-En effet vue comme ça, ce n'est pas grand-chose. Mais dans un petit village où tout le monde se connais et qu'il n'y a que rarement de nouvelles têtes de passage, un tout petit grain de sable peut perturber l'engrenage. Bon je te laisse reprendre ton travail je vois que tu es débordé.

-A tout à l'heure.

Caterina est la première personne à être venu à ma rencontre à mon arrivé. Est-ce réellement étonnant connaissant le personnage ? Je ne pense pas, surtout que j'emménageais dans la maison à côté de chez elle... Quand j'ai changé de vie, l'appréhension et la peur de l'inconnue était présente. Changer de pays pour venir vivre dans un endroit que je ne connaissais pas, entouré de personnes inconnue, n'est pas une étape facile. Je m'étais fait des plans, de base je devais repartir au bout de 6 mois, j'avais acheté un système de sécurité avec alarme et caméra, et question pratique une supérette pas trop loin. Autant dire que le système de sécurité est vite retourné dans son carton avec Caterina juste à côté j'ai une caméra-alarme sur mesure.

Il faut dire qu'il m'a fallu un petit temps d'adaptation à ce mode de vi. J'avais l'habitude de vivre dans une grande ville où croiser quelqu'un qu'on connait est un coup de bol (ou pas) mais surtout sans ce préoccuper du regard des autres. Ici les choses sont différentes, tout le monde connait la vie de chacun, se préoccupe des autres et viens en aides sans rien demander en retour. Je crois que c'est ça qui m'a fait tomber amoureuse de cet endroit, même s'il faut se l'admettre le paysage y est aussi pour quelque chose . Ces montagnes à perte de vue, nous remettent à notre place dans ce monde : on est que des petites miettes.

N'ayant pas de travaille, comme souvent, je décide de sortir marcher dans le village en emmenant avec moi Rodrigo. Le petit papi habite en face du bureau, arrivé à son âge il a du mal à se déplacer mais faire circuler le sang dans ses membres inférieurs lui fait le plus grand bien pour pas que ça s'aggrave. Chaque jour, si le temps nous le permet, je l'emmène avec moi dans le village s'asseoir sur un banc sur la place principale, ou au café juste à côté. Sortir de chez lui, lui fait du bien, il n'a plus de famille et même si tout le monde se soutient ici, l'isolement n'est pour autant pas moins important.

-Tu as entendu la nouvelle pour le petit ROREZ

-Ne me dis pas que tu as pris part à ces commérages ?

-Je pense que tu ne te rends pas compte, il est l'espoir du village de réussite, il réalise son rêve. Beaucoup de jeune souhaiterais partir d'ici pour une vie plus mouvementée des grandes villes, cependant peu y arrive.

-Ce n'est peut-être pas l'avis de tout le monde mais il est bien ce village, pour moi la réussite ne se trouve pas dans la porte-monnaie. Mais plus comment on vit, on peut aussi être aisé mais malheureux, souvent on ne se satisfait pas de ce que l'on a. Et plus on en a plus on en veut, je ne dis pas qu'être pauvre est la définition du bonheur loin de là. Je dis juste que le bonheur c'est le chemin pas le point d'arrivé.

-Je suis bien d'accord avec toi mais ce n'est pas le point de vue de tout le monde. On apprend ça avec les épreuves de la vie, ils sont toujours à la recherche de quelque chose de plus avec leurs phrases "ce sera bien plus tard" ou " c'était mieux avant", ils ne vivent pas le moment présent. C'est pour ça que beaucoup ne comprenne pas ce que tu fais là, même si tout le monde t'adore. Se rattrapait il.

-Je sais et j'aurais beau leurs expliquer par X + Y que ma vie me rend heureuse ici, certains sont butés. Mes parents sont l'exemple parfait, même s'ils ont compris qu'après l'accident j'avais besoin de partir. C'est quand je leur ai annoncé que je m'installais pour de bon, avec mon handicape ils ne comprenait pas pourquoi vivre dans un village en montagne. Je les comprends ce n'est pas le plus logique, mais si ça me rend heureuse n'est-ce pas le principal ?

-Ils veulent simplement le meilleur pour toi, ils craignent qu'il t'arrive encore quelques choses tu ne penses pas ?

-Sûrement oui, on se pose sur ce banc aujourd'hui ? Je n'ai pas trop envie d'entrer dans le café pour entendre ces commérages sur le cycliste.

-Tu sais il va falloir t'y faire, de ce que j'ai compris il revient ici.

-Je sais m'en parle pas Caterina est folle de joie de voir du changement.

-Ça te fera un patient de ton âge pour une fois, rit- il

-Je pense surtout qu'il aura des médecins spécialisés si c'est grave, pour les sportifs il faut que le rétablissement soit optimal. C'est littéralement sa vie qui est en jeu. Alors ce n'est surement pas moi, la médecin du petit village qui vais m'en charger.

Alors que nous continuons notre conversation, une voiture luxueuse arrive au village. Je vois déjà le visage aux fenêtres, une voiture comme ça aujourd'hui, ce n'est pas un touriste qui s'est perdu.


***

Un premier chapitre, je me lance dans cette aventure. Fan de lecture et de vélo cette histoire m'a fait faire une nuit blanche à force d'y pensé, alors le matin même, j'ai ouvert mon ordi et je me suis mise à poser à plat mes idées, mes personnages, les rebondissements qui vous attendent.

Que l'aventure commence!

Un nouveau jourOù les histoires vivent. Découvrez maintenant