4 | La suicidaire

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Le sang visqueux et noirâtre recouvrait ses mains. Rachel les fixait, haletante. Elle les tournait l'une après l'autre. Le liquide sanguin, corrompu par le darakudoku, glissait entre ses doigts. Rachel grimaça de dégoût. Comme si elle regardait un film d'horreur de sa propre vie, elle se voyait en train d'assister à ses propres actions en tant que spectatrice. Elle était assise à califourchon sur le ryūketsu. Elle bloquait ses bras sous ses genoux pendant que la créature se débattait avec fureur. Le moine zombie agitait sa tête décharnée de gauche à droite dans le but de la mordre. Se saisissant d'un pavé, Rachel frappa le monstre à plusieurs reprises. Elle agrandit l'ouverture en utilisant uniquement ses mains. Sa main plongeait à l'intérieur de la boîte crânienne et arracha les bouts de cervelle, les uns après les autres. Elle les jeta autour d'elle, jusqu'à ce que les membres frénétiques du ryūketsu retombent mollement.

Rachel sursauta, effrayée par ce qu'elle venait de voir, ou plutôt de cauchemarder éveillée. Elle ne pouvait pas se livrer à une telle violence. Elle avait toujours prôné le respect de la mise à mort de ces créatures mortifères, en souvenir de leur ancienne nature humaine. Elle repoussa ces terribles images qui surgissaient des méandres de son cerveau, saturé d'horreur de toutes sortes. Un cauchemar terrifiant ! Les cauchemars ne servaient-ils pas à préparer psychologiquement un individu aux pires scénarios ? Ou le cerveau créait-il les cauchemars pour traiter les informations enregistrées au cours des journées ?

Un hibou hululait dans un arbre à proximité de la maison. Ce chant nocturne lui glaçait le sang et les os. L'oiseau nocturne avait attaqué le ryūketsu et avait extirpé le cerveau moisi de sa boîte crânienne. Il l'avait aussi prévenu de la présence de Mitsuru. En songeant à la petite fille, un sanglot lui écrasait la gorge avec une violence dévastatrice. Le nourrisson, dont l'estomac était probablement tiraillé par la faim, pleurait abondamment. Fuuka restait en retrait et s'efforçait vainement de calmer le bébé. Rachel était agacée par les cris de Mitsuru après un certain temps. Elle s'apprêtait à crier sur le bébé lorsque la porte fusuma glissa dans un bruit feutré.

Par conséquent, elle réprima son accès de colère. Aoyama dit à Asami : « Prenez l'enfant avec vous pendant que j'examine sa mère.

— Mitsuru-chan a faim », jugea-t-elle bon de lui faire remarquer.

Aoyama réfléchit brièvement : « J'ai vu que Reicheru-san a tiré plusieurs biberons de lait. Ils sont conservés dans la cave. »

Asami se contenta d'approuver et se retira avec Mitsuru dans ses bras. Les pleurs du bébé s'éloignaient, étouffés par les multiples portes fusuma dans la maison.

Ensuite, Aoyama scruta attentivement son cou, palpant les zones blessées par la corde. Sa peau était marquée par son empreinte, dans un camaïeu de bleu sombre et de violet rouge. Aoyama dévoila son diagnostic. « Les cervicales présentent une légère élongation, mais ce n'est pas grave. Il vous sera nécessaire de porter une minerve pendant plusieurs jours. » Rachel ne prêtait pas vraiment attention à ses paroles.

All Undead | Momento MoriOù les histoires vivent. Découvrez maintenant