Noritaka bondit sur son séant, balayant la pièce de son regard hagard. Tamaki était à son chevet. Il bascula sur le côté. Hotaru campait dehors et tenait fermement son fusil de chasse entre ses mains. Kanami pénétra dans la maison et se rendit auprès de Noritaka, qui ne pouvait pas respirer. La douleur lui écrasait la trachée. Ses bronches en feu lui causaient une douleur intense. Kanami lui tendit une gourde d'eau en lui disant : « Buvez un peu d'eau. »
Noritaka s'exécuta, mais il manqua de s'étrangler. Tamaki tapota son dos pour extraire les gouttelettes d'eau, logées dans ses bronches. « Prenez votre temps, Noritaka-sama », lui conseilla-t-elle. Le regard fixé sur le superviseur, Noritaka sursauta en le voyant à ses côtés. Sans réfléchir, il s'écarta de son agresseur en s'étouffant dans une quinte de toux.
Tamaki l'approcha avec prudence. « Tout va bien, Noritaka-sama, dit-elle. Hotaru-san l'a abattu d'un tir en pleine tête », dit-elle d'une voix douce.
Le chef des Fukuokajin agrippa ses bras, puis ses épaules, en répétant inlassablement la même chose. « Reicheru-san... Mitsuru-chan... Vous... Pitié... », dit-il. Soudain, le visage de Tamaki se rembrunit. Elle voulait en savoir plus, mais le cerveau de Noritaka ne pouvait s'empêcher de répéter ces paroles succinctes. « Reicheru-san... Mitsuru-chan... Vous... pitié... »
Tamaki le pressait de questions, mais une quinte de toux le reprit instantanément. Kanami lui offrit une nouvelle gorgée avant de lui demander de prendre son temps pour reprendre son souffle. Noritaka s'étendit sur le sol et se concentra sur son souffle.
Soudain, son corps entier fut pris de tremblements. Les contractions musculaires étaient incontrôlables et persistantes. Même en tentant de se calmer, le cauchemar qu'il venait de vivre l'effrayait profondément. Il ne put s'empêcher de remettre en question ses compétences en tant que chef de groupe et sa capacité à être un bon père. Soudainement, une crise d'angoisse le submerge. Ses mains couvèrent son visage et il éclata en sanglots.
Au-dessus du hameau de Takinoue, les nuages lourds s'amoncelaient, tandis que Noritaka s'apprêtait à partir. Le trajet de retour se fit dans un silence absolu. Il avait récupéré son sodegarami et l'utilisa contre un ryūketsu. La pointe de son arme d'hast traversa la boîte crânienne de la créature. Son habileté éberlua les sabaibā.
« Dépêchons-nous. Mitsuru-san a été nourrie aux biberons. Désormais, elle les refusait, avertit Noritaka.
— Elle préfère le sein de Reicheru, devina Tamaki.
— Raison de plus de se hâter. »
Sous l'effet de l'émotion, sa voix tremblait. Il s'arma de patience. Reicheru refusait de prendre soin de Mitsuru. Selon les informations d'Asami, si Reicheru persistait à refuser, sa production de lait serait sérieusement affectée, ce qui compromettrait sérieusement la survie de Mitsuru. Le bébé n'avait que neuf semaines à peine ! Noritaka refusait catégoriquement de perdre un de ses Fukuokajin à un si jeune âge. Aoyama lui avait expliqué que c'était un processus naturel où Reicheru cherchait inconsciemment à se protéger d'une éventuelle nouvelle perte.
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All Undead | Momento Mori
HorrorLes Fukuokajin se sont enfin installés à Hiramamachi, mais les sohei du Sanctuaire de Kashimahama rôdent. Les relations avec Nagatakiyama et les yakuzas de Nakazono-gumi risquent bien de compliquer le quotidien déjà éprouvant. De sombres découvertes...