Enfin, la confrontation avec le clan Nakazono-gumi était terminée. Shinoda et Igarashi descendirent du chemin de ronde avec leurs arcs. Noritaka les remercia. Il mit en place des rondes pour surveiller les environs. Noritaka eut la possibilité de se détendre un peu. Le bébé de Reicheru dormait paisiblement, sans se douter de l'heure grave. Adachi s'approcha et contempla la petite Mitsuru. Il semblait comblé par la présence de ce bébé. « J'irai les espionner, promit-il.
— Nous allons attendre que tu sois complètement rétabli de ta confrontation avec le sōhei, murmura Noritaka.
— Il est important de connaître leur effectif réel. Mais surtout, il faut savoir quel arsenal ils ont à leur disposition avant de nous lancer dans une guerre ouverte, conclut Bonzō. Il se peut que leurs armes à feu ne soient même pas chargées. Il est très difficile de trouver des munitions en rase campagne.
— Ils peuvent se fournir auprès d'une communauté de sabaibā dont nous ignorons l'existence, souligna Adachi en remettant la sucette dans la bouche de Mitsuru.
Noritaka sentit l'angoisse lui étreindre la poitrine en songeant à l'escadron militarisé de Manose Nyūjin. Les hommes arboraient des brassards verts, jaunes ou bleus autour du bras. Quelle était la signification de ces couleurs ? Quel esprit tortueux avait-il pu réinstaurer le système des castes après que l'empereur Meiji l'ait abrogé au XIXe siècle ? Le souvenir de la gaisensha, camionnette noire qui circulait dans les rues de Nagasaki, lui revint à l'esprit... Sans oublier leur horripilant discours ultra-nationaliste ! À moins qu'il ne s'agît des sabaibā de la Préfecture de Police de Nagasaki ?
Noritaka ne mentionna pas la présence de ces individus. Les Fukuokajin méritaient de passer une nuit paisible sans se préoccuper du lendemain. Il apaisa les autres membres qui étaient restés à l'intérieur. Tout le monde s'en retourna, vaqué à ses tâches. Tsunekichi s'occupa du repas du soir en compagnie d'Asami. Yukiko rangea les vêtements des Fukuokajin que Fuuka repassait. Sakura travaillait sur son cahier d'exercices de kanji et d'hiragana, sous la supervision de Yukiko. Reicheru changeait le lange de Mitsuru pendant qu'Ayako lorgnait sur elle.
Il ne savait pas ce que les femmes de Manose Nyūjin avaient bien pu lui dire, mais Reicheru était en train de prendre soin de Mitsuru. Noritaka convia Tamaki, Kanami et Hotaru à partager un repas avec eux. Le dîner se déroula dans un silence pesant. Le bruit des baguettes rompait le silence, suivi de l'aspiration prononcée des convives pendant qu'ils dévoraient leurs nouilles. La tension des dernières heures était toujours palpable. Sakura ne quittait plus Noritaka, Fuuka boudait dans son coin. Elle ignora littéralement Ayako quand cette dernière lui proposa de la resservir. Pour prévenir toute altercation, Asami servit sa fille, mais Fuuka préféra s'installer à côté d'Adachi. Reicheru triturait son bol de ramen, sans grand appétit. Mitsuru remua dans son couffin, manifestant son mécontentement. Elle avait faim. Tamaki et Hotaru abandonnèrent leur repas pour aider Reicheru à se lever. Kanami les escorta à l'écart pour que Reicheru donne la tétée au bébé.
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All Undead | Momento Mori
HorrorLes Fukuokajin se sont enfin installés à Hiramamachi, mais les sohei du Sanctuaire de Kashimahama rôdent. Les relations avec Nagatakiyama et les yakuzas de Nakazono-gumi risquent bien de compliquer le quotidien déjà éprouvant. De sombres découvertes...